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Week-end itinérance à cheval en Eure-et-Loir

Week-end itinérance à cheval en Eure-et-Loir

Sabot le détour

Loire, loiret, le Loir ou le loir ? Il est temps de poser les bases. Pour aller s’aérer et se ressourcer à moins d’une heure au sud-ouest de Paris, il faut viser le département d’Eure-et-Loir. Ce territoire d’aventures et de cultures traversé par l’« Eure » et le « Loir » est surnommé le grenier à blé de l’hexagone ! Et comme dans chaque grenier, on y trouve une multitude de trésors cachés fascinants. Entre ses paysages colorés par les champs agricoles, ses beaux monuments historiques et ses grandes forêts, on part à l’aventure à dos de cheval !

Infos pratiques

  • Durée : 3 jours – 2 nuits
  • Saisons idéales : printemps, été et été indien
  • Niveau : galop 3 minimum (à l’aise aux 3 allures)
  • Réalisé par : Sauterelle Sympa et Moustique Vagabond

Récit

Margot et Sandy, alias Moustique et Sauterelle, sont parties sourires aux lèvres et équipement de cavalière dans le sac, pour une itinérance à cheval. Après un petit coup de TER depuis Paris, elles signent pour une soirée détente à Chartres et 48h de balade équestre ! Au programme de ces 3 jours de déconnexion aux portes de la capitale : show de lumières dans le bourg de Chartres, traversée de l’Eure à cheval, grand galop dans les champs, nuit en yourte et visite inédite d’une ferme médiévale. Si l’aventure est votre dada, c’est le moment de mettre vos pendules à l’Eure-et-Loir !

Jour par jour

J1 : Soirée à Chartres

Pour commencer notre week-end en beauté, on décide d’aller visiter Chartres. Et on a bien fait ! En à peine 1h de TER, le train nous dépose au cœur du centre-ville. On fait le choix de poser nos sacs dans notre chambrette du soir et d’aller profiter de la soirée dans le centre-ville piéton. Au nom de l’aventure, nous le déclarons officiellement : la Chartres est ouverte !

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Des petites ruelles tranquilles aux places animées, on croise le chemin de jeunes, de couples et d’ami•es qui flânent et explorent les beautés de la ville. Tout comme nous ! Bien loin des villages perdus de campagne, le centre de Chartres est habillé de maisons à colombages séduisantes et d’un cours d’eau (oui c’est l’Eure, on l’a dit tout à l’heure) qui traverse le bas de la ville.

Centre de Chartes
Il est venu le temps de la cathédrale – ©SandySotorra

Son cœur est aussi mignon qu’un bébé loir (l’animal ce coup-ci) et regorge de trésors architecturaux et artisanaux. Capitale du vitrail, ville d’Histoire et de culture (de blé notamment), Chartres est le lieu idéal pour répondre à notre curiosité bien placée. Tombées sous le Char(M)tres de la ville, nous avons un coup de cœur pour les recoins de chacune des rues qui offrent un nouveau point sur les deux hautes tours de la cathédrale de Chartres.

Quelques gouttes de pluie font prendre à nos estomacs la première à droite pour se réfugier au café Serpente. On dévore une salade généreuse et un risotto végétarien accompagnés d’un verre de limonade locale avant de remettre le nez dehors.

Au restau
(bura)tadam, votre plat est servi – ©Sandy Sotorra

Après ce dîner copieux qui sonne le début d’un week-end gourmand, la pluie a eu le temps de retourner en Bretagne (blague, on vous aime les Bretons), et la cathédrale est passée en mode nuit pour donner son plus beau show. De pierre, de fonte, de fer et de vitrail (plus de 2500m2 de verre quand même), elle est la reine de la ville. Témoin de l’Histoire de France, la grande dame est un incontournable du territoire. Avec sa taille imposante et sa position stratégique, on peut garder un œil sur ce chef-d’œuvre à plus de 30km à la ronde.

Chartes en lumières
C’est pas Versailles ici ! – ©Sandy Sotorra

Grâce au circuit de Chartres en lumières, d’avril à janvier, toute la ville brille de milles œuvres avec des scénographies spectaculaires projetées sur les façades. De quoi rendre jaloux un Lyonnais en pleine fête des lumières.

J2 : Début du trek à cheval

Le lendemain, vu que la mobilité douce, c’est notre dada, on reprend le TER 10 minutes direction Jouy. On rejoint l’écurie de Bérénice située à moins d’un kilomètre de la gare. Native du village voisin, notre guide équestre passionnée et heureuse propriétaire de la Rando Camarguaise a écouté son cœur et murmuré à l’oreille des chevaux pour vivre de sa passion. Bien loin des salines et du bord de mer, on découvre la dizaine de chevaux camarguais qui broutent tranquillement dans le pré avant de nous accompagner à l’aventure.

Ce n’est pas le moment de mettre la charrue avant les chevaux. On prend le temps de faire connaissance entre bipèdes et quadrupèdes. Puis, chacun part préparer son canasson. On peut dire que Margot a misé sur le bon cheval : produit local et chouchou de la maison, Tonnerre est né dans ce pré et est le plus rigolo du troupeau. Quant à moi, je serai fidèlement installée sur le dos de Tio, chef du groupe et futur star de notre reportage !

Tio, le cheval
Titi pour les intimes – ©Sandy Sotorra

En selle et sans Gretel, on part à l’heure vers l’Eure. On commence par traverser le cours d’eau en laissant nos traces de sabots dans les allées qui séparent les champs agricoles du chant des oiseaux. Pour la suite de notre séjour, asthmatiques et allergiques : ne pas s’abstenir, mais prendre ses précautions ! On gambade dans les champs en fleurs d’orge et de colza en contemplant les hectares d’épis de blé qui dansent sur le tempo que leur souffle le vent.

Dans les champs
Un peu mais pas trot – ©Sandy Sotorra

À l’approche de la forêt, une idée trotte dans la tête de nos chevaux. C’est l’heure d’une belle ligne droite à la vue dégagée, synonyme d’un départ au petit galop. Trot Trop bien ! À l’entrée du bois, on ralentit, Bérénice nous annonce qu’on va s’arrêter pour une pause pique-nique avec supplément patrimoine.

Après avoir rechargé nos batteries et nos estomacs, on part en mini-expédition à pied jusqu’à l’arcade du canal Louis XIV. Destiné à abreuver Versailles, le chantier n’a jamais abouti (batailles historiques et restrictions budgétaires obligent), mais le projet inachevé laisse tout de même de beaux vestiges en pierre le long du chemin. Sacoches refermées et sangles réajustées, on repart crinière au vent dans les champs dorés.

Dans les champs agricoles
Blé dans mon champ de vision –  ©Sandy Sotorra

Vu qu’on est à cheval, mais pas sur les horaires, on profite de cette fin de journée ensoleillée pour faire un tour supplémentaire dans les bois. L’occasion de surprendre un lièvre qui pensait passer inaperçu sous les herbes hautes. Telles des antennes satellites, les oreilles de nos chevaux s’orientent en direction de nos futurs voisins à quatre pattes. Connexion établie avec une trentaine de moutons, deux ânes et une oie qui fait sa loi au milieu des habitants de l’ancienne ferme pédagogique de Bouglainval.

Dans les prés
Copains comme chevaux – ©Sandy Sotorra

Pour nous accueillir cette nuit : une grande yourte traditionnelle et une petite dépendance avec douche chaude et toilettes sèches. Chacun prend son ticket pour éloigner les odeurs sauvages qui nous collent à la peau et on se réunit autour de la table pour un apéro bien mérité. Dans une ambiance hyper conviviale, on partage toasts de rillettes de bœuf, chips artisanales de Beauce et bières fraîches de la brasserie locale. Puis, le soleil part au galop alors on termine la soirée dans la yourte avec un repas fait maison par Bérénice.

Pique-nique local
Qui a dit qu’il n’y avait que du blé en Eure-et-Loir ? – ©Sandy Sotorra

J2 : retour du trek à cheval

Yourte traditionnelle
EUR(et Loir)IKA, on est arrivé – ©Sandy Sotorra

Après avoir dormi comme des petits (Eure-et)Loir, on commence la journée avec un petit-déj de compèt’ : viennoiseries, jus de fruits frais et boissons chaudes ! Dehors, nos binômes à 4 pattes ont dû danser collés serrés toute la nuit sur un sol un peu boueux. Ils sont tout mimi mais aussi tout cracra ! Il n’y a plus qu’à sortir les brosses et un peu d’huile de coude. Après un petit coup de po(u)lish, on monte sur nos chevaux blanc (qui n’ont rien à voir avec Henri IV) et continue notre chemin.

Chevaux dans le pré
Crin blanc (avant la roulade) – ©Sandy Sotorra

La matinée est bonne : on croise un chevreuil et deux lièvres… Seuls quelques kilomètres de champs – que l’on arpente en vaillants mousquetaires – nous séparent de notre pause ravito aux Jardins de Bois Richeux. Arrivés dans cette grande et magnifique bâtisse médiévale, on retrouve le frère mais aussi les parents de Bérénice. Ils nous ont concocté un pique-nique frais et local que l’on déguste dans la grande dîmière (la grange où les agriculteurs venaient autrefois payer la taxe agricole).

Arrivée à cheval à la ferme
Les 4 mousquetaires – ©Sandy Sotorra

Au moment de la dégustation du gâteau à l’abricot fait maison, Hubert le propriétaire des lieux vient nous en dire plus sur cet endroit. Et des histoires, il en a sous le sabot Hubert ! De la poutre en bois (rare rescapée de la cathédrale de Chartres) au colombier, en passant par le jardin médiéval clos et ses parcelles médicinales, aromatiques et potagères : chaque recoin a son histoire.

pique nique aux bois richeux
Les pique-niques c’est leur dada – ©SandySotorra

On ne sait pas si c’est les anecdotes d’Hubert ou les dernières foulées de trot mais on repart tous les pieds dans les étriers et la tête dans les nuages. Comme si buller dans notre cocon farniente ne suffisait pas, le vent se lève et laisse place à une chorégraphie d’épis de blé digne du lac des cygnes. Arrivée à l’écurie, c’est le moment de lâcher les chevaux. On prend le temps d’observer leurs plus belles roulades dans le pré avant de rentrer à la maison des souvenirs chevalins plein la tête.

fin de rando à cheval
Roulé poney – ©Sandy Sotorra

Accès

  • Gare la plus proche : Jouy (Paris > Jouy : 1h en TER direct)

Idée budget

  • La Rando Camarguaise : 340€/personne. Elle comprend le trek avec les chevaux sur deux jours, l’hébergement dans une yourte traditionnelle, la pension complète avec des spécialités sucrées, salées et locales, l’encadrement par une professionnelle passionnée et une visite inédite de la ferme médiévale de Bois Richeux.

Ce qu’il faut apporter

  • sa tenue de cavalier•e
  • une gourde pour ne pas boire l’eau de la rivière comme Tonnerre
  • une veste pour la soirée en yourte
  • un pyjama pour une nuit de récup cocooning
  • sa trousse de toilettes (les serviettes et draps sont fournis par l’hôte)
  • ses cuisses et ses abdos pour partir au plein galop dans les champs

Une fois par semaine, le meilleur de Chilowé pour toutes celles et ceux qui aspirent à un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature.