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Comment s’engager sans tout plaquer ?

Comment s’engager sans tout plaquer ?

S'engager sans tout plaquer

Peut-on être écolo et travailler dans une boîte qui ne fait rien contre le dérèglement climatique ? Pour être en phase avec nos valeurs, sommes-nous obligés de tout envoyer valser, de diviser notre salaire par deux pour travailler dans une asso ou d’aller élever des chèvres dans le Larzac ? Chez Chilowé, on pense qu’il existe d’autres façons de s’engager sans tout plaquer. On a rencontré Romain Sion, auteur du livre Génération Impact. Il nous explique comment on peut à la fois être un haut responsable dans un fonds d’investissement et s’engager dans le social et l’environnement (si si c’est possible).

Résumé du profil Linkedin de Romain Sion

À la fin de son école d’ingé, Romain Sion fait un stage en finance où il est témoin d’une énorme arnaque. Cette mésaventure aurait pu le dégoûter du milieu, mais à la place : il se fait la promesse de toujours aligner ses valeurs perso avec ses valeurs pros. Il rejoint alors le fonds d’investissement responsable Blisce qui accompagne des entrepreneurs soucieux de leur impact environnemental et social. En 2022, il publie Génération Impact dans lequel il répond à toutes les questions que l’on se pose lorsque l’on veut donner du sens à son travail.

S'engager sans tout plaquer

Changer les choses de l’intérieur

Vaut-il mieux critiquer le système de l’extérieur ou en faire partie pour le changer ? Lorsque l’on parle de s’engager, on pense directement à une asso ou un groupe militant. Romain Sion croit beaucoup à une autre forme d’action qu’il appelle « l’activisme d’entreprise » et qui consiste à changer les choses de l’intérieur. Romain Sion aurait pu militer en critiquant la finance de l’extérieur, mais il a préféré travailler dans la finance, « parce que si on veut que les choses changent, c’est important d’en comprendre les codes et les rouages ». Pour lui, les entreprises sont « des clefs pour favoriser le changement sur des questions sociales et environnementales », notamment parce qu’elles ont des fonds et des leviers sur les marchés.

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L’activisme d’entreprise se manifeste aussi par des petites actions : instaurer le tri des déchets, remplacer le tout jetable par du réutilisable ou entreprendre des démarches en accord avec sa hiérarchie pour faire partie d’un label responsable. La question à se poser pour savoir quel activisme nous correspond le mieux c’est : avec mon diplôme et mes compétences, où est-ce que je pense avoir le plus d’impact ?

S’engager sur son temps perso

Vaut-il mieux être à temps plein dans une association ou bien développer des compétences fortes en entreprise et les partager ensuite à différentes ONG ? Les deux profils sont utiles, mais le second nécessite d’offrir de son précieux temps libre. Romain Sion consacre 80% de ses vacances auprès d’organisations sociales (on a oublié de vous préciser que ce monsieur est parfait). « Je leur apporte mes compétences sur la digitalisation et la mesure d’impact », nous explique-t-il.

S'engager sans tout plaquer
Partir en Inde aider l’ONG Apnalaya VS bronzer au bord d’une piscine ©RomainSion

Alors c’est sûr que passer son été comme lui dans des bidonvilles au Kenya, des cités à Marseille ou des favelas au Brésil : ça ne fait pas rêver tout le monde. « Aller dans ces ONG et voir l’impact sur le terrain de certaines organisations, ça me donne envie d’y croire. Je suis peut-être devant un ordi et pas au bord d’une piscine mais ça me donne du peps. Rencontrer des gens qui sont hyper engagés depuis des années et qui changent des vies ça me donne de l’énergie. C’est un équilibre qui me convient. »

La fin justifie les moyens

Vaut-il mieux être dans une entreprise avec énormément de valeurs, mais faire une croix sur un haut salaire ? Ou bien gagner plus d’argent dans une entreprise moins engagée, mais en reverser une partie pour des causes auxquelles on croit ? Au sein de son fonds d’investissement, Romain Sion reverse 20% de ses plus-values à la Fondation Epic qui soutient des associations à fort impact. Il a également décidé de verser les bénéfices des ventes de son livre à l’association Banlieusards nouveaux. Enfin, gagner de l’argent, permet aussi parfois de consommer mieux et de manière plus responsable…

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La conclusion après cet entretien avec Romain Sion, c’est qu’il n’y a pas le monde des entreprises d’un côté et celui des associations de l’autre : « on a besoin d’asso et on a aussi besoin d’employés et de dirigeants engagés » Et vous ? Vous avez déjà pensé à plaquer votre boulot parce qu’il n’était pas assez aligné avec vos valeurs ? Vous pensez qu’on est plus efficace en changeant les choses de l’intérieur ou en agissant à l’extérieur ? Dites-le nous sur hello@chilowe.com

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