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3 jours à l’Île de Ré entre espaces naturels, terroir et traditions

3 jours à l’Île de Ré entre espaces naturels, terroir et traditions

Pour nous autres « terriens », passer quelques jours sur une île, c’est toujours un supplément d’aventures en perspective et l’impression d’être dans un autre monde. L’île de Ré n’échappe pas à la règle. Même si on est cerné par les eaux, les possibilités de découvertes sont en fait infinies tant l’île de Ré a à offrir. Entre tradition, terroir d’exception et espaces naturels préservés, voici un topo clefs en main pour partir explorer cette perle maritime située à quelques encablures de La Rochelle. 

Infos pratiques

  • Durée : 3 jours – 2 nuits
  • Saisons idéales : printemps – automne
  • Niveau : accessible à tout•es
  • Déniché par : Alapaga Taquin et Castor Lumineuse

Récit

Durant 3 jours, Alpaga Taquin est parti en couple avec Castor Lumineuse découvrir la face cachée de l’île de Ré. Car à côté des plages de sable fin où il fait bon se prélasser au soleil, nos deux petits curieux sont partis à la rencontre de celles et ceux qui font vivre ce terroir exceptionnel et nous régalent de fruits de mer, de fleur de sel et de bons vins nourris aux embruns. La grande surprise fut aussi de voir qu’il était encore possible d’y trouver des coins sauvages (80% de l’île est en fait inconstructible) avec une biodiversité préservée et facile à appréhender grâce à des passionnées. Embarquement immédiat pour cette île de Ré-ve.

Voyageurs à la plage
Notre île préfé-Ré – ©Alexandre Tisne-Versailles

Jour par jour

J1 : de Paris à L’île de Ré

Il est 7h, Paris s’éveille. Mais nous, nous sommes déjà dans le train, direction l’île de Ré. En un peu moins de 3h, on arrive à La Rochelle et un bus nous emmène directement sur l’île de Ré en passant par le fameux pont construit en 1988. Arrivés à Ars-en-Ré, on rejoint tranquillement la place centrale en déambulant dans un labyrinthe de ruelles fleuries typiquement rétaises. Pour nous guider, rien de plus simple, il suffit de lever la tête et de chercher le clocher noir et blanc de l’église qui servait d’amer (c’est à dire de repère fixe à terre) pour les marins.

Balade dans Ars-en-Ré
Le clocher de l’église d’Ars-en-Ré, c’est vraiment l’amer à voir ! – ©Alexandre Tisne-Versailles

Au pied de l’église, on déjeune à la Tour du Sénéchal avec au menu, évidemment, de nombreux produits qui sentent bon la mer toute proche : couteaux, espadon, julienne au beurre d’huîtres… Pour commencer à sillonner l’île, nous choisissons de louer une voiturette électrique, sorte de revisite de la Méhari de nos souvenirs de vacances de bord de mer.

Voiturette électrique
En Nature Simone ! – ©Alexandre Tisne-Versailles

Nous fonçons vers le Nord de l’île (enfin façon de parler, car la voiturette ne dépasse pas les 60 km/heure) à la Maison du Fier, porte d’entrée de la Réserve Naturelle de Lilleau des Niges, gérée par la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux). Cet ancien hangar à sel a été transformé en un espace de découverte ludique de la biodiversité de l’île. On y apprend notamment que l’anguille traverse les océans pour se reproduire et qu’elle est classée en danger critique d’extinction. À éviter donc quand elle se trouve à la carte des restaurants…

Julien, un des techniciens passionnés du site, nous emmène ensuite dans la Réserve Naturelle, connue pour être un havre de paix pour les oiseaux migrateurs hivernants. Grâce à ses connaissances et à sa longue-vue, nous observons, émerveillés comme des gosses, des oiseaux aux noms magiques : gorgebleue à miroir, barge rousse, courlis cendré, chardonneret élégant et goéland argenté…

Réserve naturelle
Un lion ? Un tigre ? Non bien mieux, une barge rousse !– ©Alexandre Tisne-Versailles

Pour les sportifsves, la LPO a imaginé un format de découverte original, le Run & Bird. Vous partez faire un footing avec un animateur de la LPO et vous faites une pause d’observation chaque fois que vous croisez un oiseau. Une sortie ornito-fractionné en quelque sorte.

Il est temps d’aller tout au bout de l’île voir le Phare des Baleines, nommé ainsi parce que les baleines venaient, il y a fort longtemps quand leur population n’avait pas été décimée par la chasse, s’échouer sur la pointe nord de l’île. D’ailleurs, au 19ème siècle, les lampes du phare fonctionnaient en brûlant des mèches trempées dans de l’huile de baleine. Pour atteindre le sommet du phare et sa vue panoramique, nous tournicotons autour des 257 marches. Le coucher de soleil doit être incroyable depuis là-haut, mais quelques stratocumulus nous privent de ce plaisir !

Le phare de Porte-en-Ré
Le bout de l’île de Ré, c’est pas le phare Ouest quand même – ©Alexandre Tisne-Versailles

Nous serions d’ailleurs bien restés ici pour tester la chambre des anciens gardiens du phare, mais la nuit au camping Le Phare aux Portes-en-Ré, bercés par le son des vagues, sera tout de même très agréable. 

J2 : de Portes-en-Ré à Saint-Martin-de-Ré

Notre jolie petite cabane Premium étant à moins de 100m de la plage, nous ne résistons pas à l’appel d’un footing au lever du soleil. Nous passons de la plage à des forêts de pins, nous croisons une famille de lapins, des écureuils et des flopées d’oiseaux. Les noms des plages ajoutent un supplément de poésie au trajet : plage de l’Aile du peu, plage de l’Anse du fourneau, plage de la Patache et notre préférée, la plage de Trousse chemise !

Ile de Ré topo
Proverbe rétais : footing du matin, fais toujours du bien ! – ©Alexandre Tisne-Versailles

Après un petit-déjeuner revigorant, direction la Ferme des Baleines. Un élevage de baleines ? Que nenni ! Une ancienne « usine à poisson » qui produisait de manière intensive des bars et qui a été transformée en exploitation modèle de culture extensive et bio d’huîtres de marais, de crevettes impériales et de truites de mer. La visite est passionnante et on sent que tout est pensé pour favoriser l’écosystème du site, dans une logique de permaculture. La ferme est située au milieu des marais et autour de nous volent des cygnes, des faucons crécelles et des cormorans…

Nous terminons par une petite dégustation d’huîtres élevées sur place tout en lorgnant du côté des autres produits à la vente sur le site, notamment une mayonnaise à la salicorne qui n’a pas l’air mal du tout. 

Ile de Ré topo
Dégustation avec vue ! – ©Alexandre Tisne-Versailles

De retour à Ars-en-Ré, nous troquons notre voiturette pour la petite reine de l’île : la bicyclette. Avec quasiment 138 kilomètres de pistes cyclables quasiment sans dénivelé, l’île de Ré est le paradis des vacances à vélo. On a même parfois l’impression qu’il y a plus de vélos sur les pistes que de voitures sur les routes !

Sortie à vélo dans les marais
A vélo sur l’île de Ré, c’est être comme sur un petit nuage – ©Alexandre Tisne-Versailles

On enfourche donc nos vélos en direction de la cabane du Feneau, vénérable institution de l’île depuis plus de 20 ans. Pour rejoindre notre destination, nous roulons entre des marais salants qui sont de véritables kaléidoscopes de couleurs : le bleu de l’eau se marrie au blanc du sel, au rouge de la salicorne, et au vert des algues. 

Une fois sur place, nous nous régalons d’un magnifique plateau de fruits de mer, directement installé à proximité des claires d’élevage : difficile de faire plus circuit-court ! 

Panier garni de fruits de mer
Ça, c’est du panier garni ! – ©Alexandre Tisne-Versailles

On rejoint ensuite Romain de Picksel, un des rares sauniers indépendants de l’île de Ré qui nous partage son amour pour son métier et tout l’écosystème qui lui permet de travailler. Autrefois, le sel était considéré comme un véritable « or blanc », car c’était le principal moyen de conserver les aliments. On estime que le sel est récolté sur l’île depuis le 12ème siècle et depuis ce temps, les techniques ont peu évolué… Il faut notamment compter sur le travail du soleil et du vent pour faire évaporer l’eau de mer et récolter à la main d’abord la fleur de sel et ensuite le gros sel, dont la qualité est récompensée, sur l’île, par une IGP. 

Balade dans les marais salants
Le sel de la vie, c’est d’avoir un métier passion – ©Alexandre Tisne-Versailles

Après les huîtres et le sel, nous terminons nos visites de la journée par un autre produit emblématique de l’île : le vin. Avec des terres calcaires et un climat favorable (pas de gel et plus de 2700 heures de soleil par an), les vignes se plaisent bien sur l’île. Direction donc le Domaine Arica, créé en 2018 par Marine et Simon, deux vignerons indépendants qui produisent en majorité des vins blancs, tous bio. Leur particularité est d’avoir des parcelles de vignes avec des localisations différentes et qui offrent ainsi des identités variées aux raisins qu’ils vendangent. L’assemblage des jus permet notamment de créer un vin blanc aux notes de pêche, d’abricot et de fruits jaunes qui se marient parfaitement avec les fruits de mer. 

Domaine viticole Arica
Sur l’île de Ré, l’eau est peut-être salée, mais le vin est bon – ©Alexandre Tisne-Versailles

Nous retournons ensuite sur Ars-en-Ré rendre les vélos et prenons le bus pour Saint-Martin-de-Ré. L’un des avantages de l’île est son important réseau de transport en commun, dont une partie est complètement gratuite. On peut donc facilement venir sur l’île sans voiture et ne se déplacer qu’en mobilité douce. Il y a même des lieux identifiés par des panneaux verts Rézo Pouce pour pouvoir faire du stop en toute sécurité (et faire des rencontres sympas avec des locaux).

Saint-Martin-de-Ré, la « capitale » de l’île, est un village portuaire très vivant en toutes saisons. Là encore, le charme opère avec les maisons blanches aux volets colorés et aux frontons fleuris. À la maison d’hôtes d’exception Le Lanternon, nous sommes accueillis par Jérôme. Il a entièrement rénové avec goût et raffinement cet ancien hôtel particulier idéalement situé sur le port. À l’intérieur, tout est fait pour un séjour calme et apaisant. On a d’ailleurs tôt fait de se poser au coin du feu dans un confortable canapé pour bouquiner ou se remémorer cette belle journée.

Maison d'hôtes Lanternon
Quoi de mieux que de bouquiner au coin du feu quand il fait frais dehors – ©Alexandre Tisne-Versailles

On dîne ensuite au Bordin Zinc, un restaurant où le poisson est roi. Pour nous ça sera : burger au saumon, acras et carpaccio de poulpe préparés par Hugo, le maestro des lieux. À noter : il est possible de dîner dans son combi Volkswagen de 1966 garé juste devant le restaurant !

J3 : Saint-Martin-de-Ré à Bois-Plage

Le lendemain matin, après un copieux petit-déjeuner constitué de produits locaux, Jérôme nous conseille d’aller faire un tour au dernier étage du Lanternon. Après avoir gravi plusieurs petits escaliers, nous arrivons dans une petite tour vitrée entourée d’une terrasse qui permet d’avoir une vue à 360° sur Saint-Martin-de-Ré, son port, son église et sur l’océan. 

Ile de Ré topo
Oh la belle bleue ! – ©Alexandre Tisne-Versailles

Mais tiens, quel est ce doux bruit à nos oreilles ? Est-ce que ce ne serait pas l’appel des vagues… On traverse à vélo l’île d’est en ouest pour rejoindre Boris de Swin and Surf à la plage du Pas des Bœufs pour une session de surf. Nous sommes débutants et c’est très bien car l’île de Ré est réputée pour proposer des spots adaptés aux novices. Que les surfeurs plus aguerris se rassurent, il y a aussi de plus grosses vagues dans de petits coins secrets connus des locaux… En une heure et demie, on n’est pas encore prêts pour Teahupoo, mais grâce aux conseils de Boris, on arrive à se lever sur nos planches et à glisser sur l’eau !

Cours de surf à la plage
Ça va plancher chérie ! – ©Alexandre Tisne-Versailles

Notre séjour s’achève par un dernier déjeuner au Q Salés au Bois-Plage, situé face à l’animation du marché. Un dernier bon petit plat de poisson en provenance de la criée de La Rochelle et c’est déjà l’heure de reprendre le bus en direction de la gare de La Rochelle. Sur la route du retour, en regardant les paysages défiler, on se dit qu’il reste encore tant de choses que l’on aurait aimé faire : une balade à cheval dans les bois, une initiation au kitesurf, une séance de yoga face à la mer, apprendre à ouvrir les huîtres sans se blesser… « Dis, on n’a rien de prévu le week-end prochain ??? »

Accès

  • Gare la plus proche : La Rochelle (TGV direct depuis Paris / Bordeaux / Poitiers et TER direct depuis Nantes, puis bus ligne 150 en direction de l’île de Ré : 2,5 € par personne)

Budget

  • La Tour du Sénéchal à Ars-en-Ré : plats à partir de 19 €
  • Location de vélos à Cycland à Ars-en-Ré : vélo à 14 € par jour
  • Le Café du Phare à pied du phare des Baleines : plats à partir de 21 €
  • Le Camping du Phare aux Portes-en-Ré : à partir de 240€ pour un séjour de 2 nuits dans une Cabane de  2 chambres (capacité 4 personnes)
  • Visite de la Ferme des Baleines avec dégustation de 3 huîtres spéciales et un verre de vin blanc : 18 € / adulte  – 12€ / enfant (sirop)
  • La Cabane du Feneau à La Couarde-sur-mer : plateaux de fruits de mer à partir de 22 €
  • Visite pédagogique autonome des marais salants avec Picksel : fleur de sel à partir de 13 € le kg
  • Domaine Arica : dégustation gratuite sans rendez-vous, bouteille à partir de 13 €
  • Bordin Zinc à Saint-Martin-de-Ré : burger de poisson à partir de 18 €
  • Maison d’hôtes d’exception à Saint-Martin-de-Ré : nuit à partir de 208 € / petit-déjeuner à partir de 15€ par personne
  • Location de vélos Yootoo à Saint-Martin-de-Ré : vélo premium à 14 € par jour.
  • Swim and Surf : séance découverte d’1h30 à 40 € / personne (planche et combi inclus)
  • Les Q Salés au Bois-Plage-en-Ré : plats à partir de 18 €

Ce qu’il faut apporter

  • Un duo basket – claquettes pour pouvoir marcher sur les pavés comme sur la plage
  • Des lunettes de soleil
  • Un chapeau / une casquette, car c’est l’un des lieux les plus ensoleillés de France
  • Une petite veste pour le soir, car le vent marin rafraîchit vite les soirées
  • Des bottes si vous prévoyez de faire de la pêche à pied
  • Une gourde

Une fois par semaine, le meilleur de Chilowé pour toutes celles et ceux qui aspirent à un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature.