Chilo | Story
Chilo | Story

Attaque de chèvres, sables mouvants et autres folles histoires à vélo

Attaque de chèvres, sables mouvants et autres folles histoires à vélo

Partir à vélo, c’est l’assurance de revenir avec des histoires qui font écarquiller les yeux, frissonner les cheveux et éclater les rires. Alors quand on a des centaines de milliers de kilomètres et dénivelés positifs au guidon comme la cycliste Sophie Gateau, vous imaginez bien que des anecdotes incroyables, on en a plein les sacoches de vélo. Attaque de chèvres, sables mouvants et panoramas à couper le souffle… La photographe (notamment sur les micro-aventures Chilowé !), vidéaste et ambassadrice Komoot a fait marche arrière pour retrouver ses souvenirs d’inoubliables moments à vélo. À chaque histoire, sa morale.

Rien ne sert de s’enfuir, mieux vaut dormir à point

Nous sommes en septembre 2021, dans le sud de l’Espagne, près de Grenade. Sophie Gateau et son amie Adrienne se lancent dans la course gravel Badlands : 700 km et 15000 mètres de dénivelé positif à travers les déserts de Gorafe et Tabernas. « C’est vraiment un No Man’s land avec du sable et des petites montagnes à perte de vue. De nombreux westerns ont été tournés ici », décrit-elle. Pour leur bivouac, elles ont laissé les tentes à la maison et opté pour un simple sursac de couchage : « c’est ultra léger et tu peux dormir n’importe où ». L’inconvénient avec ce sarcophage en tissu, c’est qu’on est exposé aux éléments extérieurs et aux grosses bêtes…

Les histoires de Sophie Gateau
En route pour une nouvelle galère ! – ©Sophie Gateau

30 minutes après s’être couchées, elles entendent quelque chose qui farfouille dans les fourrés juste à côté d’elles : « On n’ose plus bouger et on ne voit rien, enfermées dans nos sursacs. » Les deux amies comprennent que ce sont des sangliers qui finissent par s’en aller (parce que c’était sûrement eux les plus flippés).

À lire aussi : 👉 Les plus beaux itinéraires vélo pour se mettre au bikepacking

Elles décident de réorganiser le bivouac en se collant et en mettant leur vélo de part et d’autre pour se protéger (technique de défense encore non certifiée par Chilowé !). En plein milieu de la nuit, elles sont de nouveau réveillées… par des cloches : « On ouvre le sursac et on voit des milliers d’yeux qui nous observent dans la nuit. C’est un troupeau de chèvres qui nous avaient encerclées. » Morale de l’histoire : rien ne sert de s’enfuir, mieux vaut dormir à point.

Tant va le vélo au sable qu’à la fin il s’enlise

Direction Bayonne dans le sud de la France, où l’on retrouve Sophie Gateau sur le départ du rallye de la Desertus bikus. Une aventure bikepacking en autonomie de 1262 km qui va de zones désertiques en zones désertiques à travers l’Espagne. Ça commence avec le désert des Bardenas (où le Club Chilowé vous embarque quand vous voulez pour une initiation au trek dans les Désert des Bardenas), puis les Montañas Vacías, le désert de Gorafe et enfin le désert de Tabernas. En 2 mots : du sable et des dénivelés. « La particularité, c’est que chaque participant choisit son tracé. Je fais donc le mien sur l’appli Komoot en optant pour une trace gravel ». Une liberté totale qui comporte son lot d’imprévus.

Les histoires de Sophie Gateau
Quelques minutes avant le drame – ©Sophie Gateau

La veille de son arrivée dans le désert des Bardenas, il avait beaucoup plu et « à un moment je me rends compte que plus j’avance, plus la piste est collante. Je finis par carrément m’engluer dans ce sol qui était devenu comme de la glaise ». Sophie n’est pas seule dans la mouise, un certain Marvin et un Julien s’enlisent aussi : « on décide de porter nos vélos sur le dos et de faire un détour ». Résultat : 2h pour faire 5km et finalement se retrouver… bloqués devant un canyon. Les trois compères ne veulent pas rebrousser chemin : « on a descendu les vélos à l’aide de cordes de hamac et on les a remontés tant bien que mal de l’autre côté. C’était complètement absurde comme situation ! » Morale de l’histoire : tant va le vélo au sable qu’à la fin il s’enlise.

La voie du gravel est toujours la meilleure

En septembre 2021, Sophie Gateau participe à la Komoot Women Torino Nice Rally : un rallye vélo réunissant 26 femmes sur un exigeant parcours de gravel entre Nice et Turin. 700 kilomètres de gravier et d’asphalte avec 16500 mètres de dénivelé positif. Pendant ce parcours, l’esprit n’est pas à la compèt’, mais plutôt à la bienveillance : « on roule ensemble ou pas, on se fait de nouvelles amies avec qui on bivouaque, on partage et on profite ».

Les histoires de Sophie Gateau
Ambiance carte postale – ©Sophie Gateau

Pour ajouter une couche de kiffe à cette plâtrée de bonne ambiance, il n’y a qu’à lever les yeux du guidon : « c’est l’un des plus beaux trajets que j’ai jamais fait. On est au milieu des Alpes, dans les montagnes françaises et italiennes sur des pistes loin des voitures. Il y a des marmottes qui sifflent et courent partout. On se sent seules au monde au milieu de ces magnifiques paysages automnaux et de ces incroyables panoramas ». Morale de l’histoire : la voie du gravel est toujours la meilleure

À lire aussi : 👉 Le bikepacking est le meilleur moyen de survivre à la fin du monde

On a souvent besoin de petits moments à soi

Il existe des endroits en France où le temps semble s’être arrêté, où la vie humaine est quasiment absente et où la nature a gardé ses droits. L’Auvergne en fait partie. À l’été 2021, Sophie Gateau est partie faire le tour des Puys d’Auvergne de Brive-la-Gaillarde en passant par la Creuse et en finissant en Brenne : 652 km avec 10000m de dénivelé positif. Elle n’était pas spécialement partie pour se faire des ami·es, mais de toute façon l’Auvergne ne lui a pas laissé le choix. Sophie Gateau peut rouler des heures sans croiser âme qui vive : « Il n’y a personne, on passe juste de temps en temps par des villages, mais il n’y a presque plus d’habitants. »

Les histoires de Sophie Gateau
Ya quelqu’uuuuun ? – ©Sophie Gateau

Le reste du trajet se résume à des volcans, des forêts de sapins et d’arbres tortueux, des champs et… des vaches (beaucoup de vaches). Après avoir sympathisé avec des limousines à robe noisette et des salers dans les Monts du Cantal, Sophie Gateau croise la route des célèbres aubracs sur le plateau du Cézallier : « l’endroit est magique. On dirait une petite Mongolie. Là, c’est vraiment la déconnexion totale ». Morale de l’histoire : on a souvent besoin de petits moments à soi.

Et vous, c’est quoi votre anecdote la plus incroyable / improbable / marrante / extrême qui vous est arrivée à vélo ? Racontez-nous en quelques lignes à marie@chilowe.com (cela deviendra peut-être un article un jour !)

Une fois par semaine, le meilleur de Chilowé pour toutes celles et ceux qui aspirent à un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature.