De l’estuaire de la Charente aux îles d’Aix et Madame, pagaie à la main, en biclou ou à pattes, on avance comme un aventurier sur les traces des grands découvreurs. Marais mystérieux, fortifications en sentinelle, panoramas maritimes infinis… ici, la nature a gardé des allures de terre sauvage. Rochefort a tout de la ville qu’on ne soupçonnait pas… et qu’on voudrait bien garder pour soi. À 2h de Bordeaux, ce joyau charentais est une promesse d’aventure, un port d’attache pour ceux qui ont le goût du large, plein d’histoires à raconter et toujours avec un soupçon d’air iodé. Aller, on vous embarque !
La route des Forts, version kayak et aventures salées
Amoureux de belles pierres et d’épopées maritimes ? Gonflez les biceps et sortez les pagaies : ici, l’Histoire se traverse au ras de l’eau. Direction l’estuaire, rive droite, au départ de Fouras-les-Bains, pour une virée iodée sur la célèbre « ceinture de feu » une ligne de défense imaginée par Vauban, l’ingénieur-star des fortifs. Ambiance grands horizons et forteresses en ligne de mire.
D’abord, le fort Lapointe, alias Vasou pour les intimes, se dévoile tout en discrétion, caché derrière ses carrelets qui jouent les gardes-côtes perchés sur pilotis. En face, le fort de l’île Madame surveille son bout de terre. Plus loin, trônant entre deux plages, le fort Vauban, patriarche, impose sa carrure et son calme olympien.
Chaque coup de pagaie dévoile des anecdotes bien réelles sur ces forteresses qui, pour la plupart, n’ont jamais tiré un seul coup de canon, mais sont restées là, stoïques, à défier le temps et les marées. Des bastions prêts à tout… sauf à la guerre.
Les plus téméraires pousseront jusqu’à la Pointe de la Fumée, flirteront avec le fort Énet, avant de poser le pied pour une halte bien méritée sur l’île d’Aix, spot parfait pour un pique-nique avant le bouquet final : Fort Boyard, qui joue les stars incognito.
Oléron, Ré, les forts… tout le monde veille ici. La mer des Pertuis est bien gardée !
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À Rochefort, on largue les amarres… à pied
Pour les flâneurs en recherche de voyage dans le temps, Rochefort a plus d’un mât dans son sac ! Entre un arsenal royal, un port animé, des oiseaux gastronomes… Oubliez le bateau, ici on vogue en baskets, la truffe au vent et les mirettes grandes ouvertes. Imaginée au XVIIe siècle comme base de la marine royale, la ville est un vrai plan millimétré signé Colbert pour le Roi Soleil. Une cité quadrillée, pensée pour impressionner… mission accomplie.
On commence par l’Arsenal maritime de Rochefort, berceau de navires majestueux et d’idées brillantes. À la Corderie Royale, chef-d’œuvre d’architecture : 374 mètres de monument, taillés pour tordre du chanvre à la chaîne. Un monument qui, vraiment, a eu du fil à retordre.
Envie de hisser haut ? Direction l’Accro-mâts, un parcours façon accrobranche… mais en version trois-mâts. Ici, on grimpe de haubans en vergues comme un gabier du XVIIIe, histoire de prendre un peu de hauteur sur la ville et sur soi-même. Un crochet sur les traces du marin et écrivain Pierre Loti s’impose : sa maison, foisonnante et théâtrale, reflète l’imaginaire d’un marin globe-trotter en quête d’ailleurs.
Et pour un tour d’horizon express, direction le musée Hèbre. Le plan-relief géant nous file une vue stratégique de la ville, façon drone royal. Et avec ses collections extra-européennes, cap direct sur les îles du Pacifique.
Astuce de flâneur : ici, on prend de la hauteur… et le large sans même sortir du centre.
On boucle la balade place Colbert, autour d’un café en terrasse, sous l’œil complice des Demoiselles de Rochefort, clin d’œil éternel à Jacques Demy.
De Rochefort à l’océan, en roue libre jusqu’à l’estuaire
C’est parti pour une virée à vélo qui sent bon les grands airs et les chemins tranquilles.
Départ depuis Rochefort, guidé par le fil de la Charente. On pédale tranquillou, en mode chill, pendant que les quais s’effacent peu à peu pour laisser place aux grands espaces.
Au loin se dessine le pont Transbordeur : spot mythique, moment magique. Vélo embarqué, on traverse la Charente suspendue dans sa nacelle rétro-futuriste, entre ciel et eau. Une traversée unique à vivre au moins une fois dans sa vie (parole de chilolo).
De l’autre côté, cap sur le fort Lupin. Puis direction l’ouest, jusqu’à la Passe aux Bœufs, ce cordon de sable qui relie le continent à l’île Madame. Accessible à marée basse. Là-bas, vue XXL sur l’estuaire et ambiance sauvage garantie.
Pour le retour, on pose un instant les pédales à Soubise, direction rive droite en bateau-passeur. On traverse les marais en mode slow ride avec un dernier arrêt plein de surprises : la station de lagunage. Ce site d’épuration 100 % naturel est un resto 4 étoiles pour les oiseaux. Aigrettes, hérons et limicoles s’y pressent comme à l’ouverture d’un brunch.
60 km de liberté, deux traversées qui sortent du cadre, des paysages qui claquent… et mille raisons de faire durer le voyage. On s’y rejoint quand ?
