Pour un shot de nature au cœur d’une des plus grandes sapinières d’Europe, direction l’Est de la France, dans le massif du Jura. Guidées par les senteurs de fromages AOP du Jura et motivées par les sentiers bucoliques, on ne jure que par le Jura ! En plus d’être le paradis de la micro-aventure 4 saisons, le territoire sauvage du Jura est un bouquet de sentiers de randonnée à savourer sans modération. Ses doux reliefs deviennent le terrain de jeux idéal des randonneurs, les villages créent des étapes culturelles et des ravitos bien appréciés, tandis que forêts d’épicéas et balcons calcaires dessinent le paysage.
Infos pratiques
- Durée : 3 jours – 2 nuits
- Saisons idéales : d’avril à octobre (lorsqu’il n’y a plus de neige)
- Niveau : intermédiaire (60 km/ 1700 D+)
- Réalisé par : Sauterelle Sympa et Salamandre Sauvage
- Voir l’itinéraire
Récit
Les deux sœurs Sandy et Stella, alias Sauterelle sympa et Salamandre sauvage, sont allées s’évader sur l’Échappée Jurassienne. Ce tracé en itinérance relie la ville de Dole à celle de Saint-Claude mais, pour ces 3 jours de soleil qui attendent les deux frangines, ça sera une escapade plus courte, de Morbier à Saint-Claude. L’occasion de revenir effectuer l’autre portion plus tard dans l’année !
Entre montagne et fromage, pourquoi choisir ? Pour ses 3 jours d’itinérance au détour des fermes comtoises, le programme est riche en découvertes. Au programme de cette échappée belle : collections de points de vue sur les sommets des pistes de ski hivernales, rencontres avec les locaux, dégustation incontournable de fromages 100% Jura et découverte du Fort des Rousses. Sans oublier les nuits douillettes dans les auberges et gîtes d’étapes aussi appréciés qu’un moelleux au chocolat supplément chantilly !
Jour par jour
J1 : De Morbier aux Rousses
Arrivées en gare de Morbier, on resserre nos bretelles de sacs à dos et on prend la direction d’un week-end au grand air. Mieux qu’un premier pas sur la lune, nos premières foulées sur le sol jurassien nous transportent dans un paysage féerique à base de flore sauvage et de traces de lynx laissées sur le chemin.
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Dans le Jura, chaque pas nous rapproche un peu plus de la nature. Depuis Morbier, ville maîtresse du fromage au lait de vache avec son liseré bleu inséré au cœur, on prend de la hauteur. On salue la ville de Bellefontaine sur notre gauche et profitons de la vue sur la vallée de la Bienne à droite. Le chemin continue dans la forêt du Risoux et nous entrons dans une zone préservée APPB. À l’image du Jura, ici ça sent bon la nature sauvage et le dépaysement en moyenne montagne !
Après avoir activé nos fessiers pour monter le pique-nique au sommet du Gros Crétet à 1293m d’altitude, on s’accorde une pause déjeuner à notre estomac qui commençait à s’impatienter. Au menu, sandwich Comté AOP et Morbier plus que local. Côté boisson, on offre à notre fin palais une mortuacienne : une délicieuse limonade fabriquée dans la ville de Morteau, à quelques kilomètres d’ici.
Les gambettes reposées et les papilles ravies, on reprend tranquillement le chemin en descente qui nous emmène aux Rousses. L’itinéraire est très bien indiqué alors on en profite pour lever les yeux. On admire le vert des aiguilles qui porte d’ailleurs la même couleur que la pierre précieuse : le vert émeraude. Et on profite du ciel bleu qui vient éclairer le ciel jurassien. D’en haut, on aperçoit le joli lac de la station des Rousses. Patinoire naturelle l’hiver et camp de base d’activités aquatiques l’été, ce lac est aux Rousses ce que le fromage est à la raclette : un incontournable !
Hissées sur le podium des 3 plus importantes stations de ski du massif jurassien français, les Rousses sont réputées notamment pour son label Flocon Vert et ses pistes de ski familiales. Mais en réalité, c’est une station multi-activités et surtout multi-saisons. Randonnées, VTT, sorties raquettes, restaurants de spécialités fromagères toute l’année et visites culturelles ou insolites… De quoi ravir petit•es et grand•es !
C’est également aux Rousses que les randonneurs ont un choix cornélien à faire. L’Échappée Jurassienne offre 2 options : un premier itinéraire direction Saint-Claude en passant par Lajoux et restant en France ou, un second tracé franco-suisse permettant de rejoindre la ville de Nyon au pied du Lac Léman. Même si les rois du chocolat ont de quoi nous séduire, cette fois-ci on opte pour le chemin direction Saint-Claude !
Afin de se détendre après un dilemme de taille, on emprunte un petit chemin qui nous emmène en moins de 5 minutes au Fort des Rousses, 2e plus grande forteresse de France après celle du mont Valérien. Autrefois, ce camp militaire accueillait les plus importantes missions commando. Aujourd’hui, les habitants ont un peu changé. Depuis 1997, le Fort des Rousses a été désaffecté pour devenir une (immense) cave fromagère. De quoi conserver toute sa dimension protectrice, mais pas pour les mêmes soldats.
Aujourd’hui, ce sont plus de 200 000 meules de Comté qui logent sous la vigilance des voûtes en pierres de l’époque. Répartie dans plusieurs galeries, chaque meule est surveillée et contrôlée. Mieux qu’une agence de voyages, les meules bénéficient d’un séjour sur mesure, adapté à leurs besoins et peuvent visiter jusqu’à 4 caves différentes afin d’apprécier les vertus de chacune.
La visite des caves est vraiment captivante et permet d’en connaître un peu plus sur l’histoire du Fort et sur le savoir-faire jurassien. Grâce à notre guide Victoria, on apprend à reconnaître les saveurs de Comtés d’affinage plus ou moins vieux. Et heureusement qu’elle est là parce qu’avec 50 000 m2 de salles voûtées, des kilomètres de galeries souterraines et 2,2 km de remparts, mieux vaut ne pas rester bloqué dans le Fort, au risque d’affiner comme un comté !
Après une plongée dans la dernière cave haute en odeurs, on ressort du Fort s’aère les naseaux avec l’air frais de la prairie voisine ! On laisse les derniers rayons du soleil nous caresser la barbichette et on rejoint le gîte d’étape de la Grenotte. C’est ici que l’on posera nos sacs, partagera un bon repas dans un chalet décoré avec goût ? Coup de cœur pour les illustrations (en vente) de la faune locale de Joonä, affichées dans le salon. Et hop, un petit souvenir de plus dans le sac !
J2 : Des Rousses à Septmoncel – les Molunes : Les plus beaux points de vue du Haut-Jura
Le petit-déj avalé, les gourdes remplies et les paniers repas récupérés auprès de nos hôtes, on enfile nos sacs et entamons la première grimpette du jour. Le long des pistes de ski, on active le mode sport et on met le cap sur le belvédère des Dappes ! Moins rapide qu’avec un télésiège mais beaucoup plus appréciable, on arrive à la table d’orientation du sommet, les cuisses chaudes comme la braise.
Après avoir repris notre souffle, on s’enfonce dans le Parc naturel régional du Haut-Jura. Grand Tétras, chamois, lynx… On garde les yeux grands ouverts mais aujourd’hui, seuls les oiseaux chantonnent sur notre route. Dans le doute où notre morceau de fromage finirait en fondue jurassienne au fond du sac, on décide de faire notre pause dèj. Sur notre droite, le Crêt Pela culmine à 1495m, le plus haut du département. Il offre une vue impressionnante sur le massif du Mont Blanc alors, BINGO ! C’est là-haut qu’on ira déguster notre sandwich.
De retour sous les résineux de la Forêt du Massacre, on se met d’accord entre sœurs pour dire que ce nom est plutôt mal choisi. Dans ce paradis (presque) officiel du ski de fond, la Forêt du Massacre est une de nos portions préférées de l’étape du jour. Après quelques slaloms entre les gentianes jaunes, on arrive à Lajoux. À prononcer sans le X !
On profite de cette fin de journée pour pousser les portes de la Maison du Parc et en apprendre un peu plus sur la vie en forêt, en prairie et en montagne, été comme hiver. Quand les pistes de ski prennent leurs vacances, les troupeaux de vaches profitent du créneau pour se régaler avec l’herbe fraîche. Les pissenlits n’étant pas trop à notre goût (les herbes de Provence à la limite), on décide de continuer notre chemin vers une vraie table d’hôte pour apprécier un dîner plus gourmand que la pâture verte.
Isabelle et Christophe qui tiennent les chambres d’hôtes Aux Brimbelles, nous proposent de poser nos affaires dans l‘immense chambre au premier étage avec petit balcon et vue sur les ruminants. Après le tour des propriétaires, on découvre une salle de jeux pour enfant, un espace canap & chill devant les grandes baies vitrées, un coin spa détente et même une future salle de réception dédiée à des sessions de yoga.
Le point négatif de ce grand logement en bois, c’est qu’on s’y sent encore mieux qu’à la maison. Et si on restait quelques jours ou semaines de plus ? En attendant nos vacances longue durée, on descend dans le salon pour prendre notre repas soigneusement préparé dans leur cuisine de pro. Au menu ce soir, melon couleur soleil et jambon des cochons du fermier voisin, saucisses de volaille et, bien évidemment, plateau de fromages ! De quoi prendre des forces pour notre dernier jour de marche.
J3 : De Septmoncel – Les Molunes à la gare de Saint-Claude
Le lendemain matin, on attaque par le petit point de vue de la Luette, un panorama aussi mignon que son nom. Le chemin nous fait traverser la commune de Septmoncel et grimper la montagne d’en face. On ressort le plan du sac et se permet un petit détour de 20 minutes pour profiter d’un second point de vue : le belvédère sur le Grès de Septmoncel. Pic d’oxygène et vue 360° à faire tomber les bois d’un cerf assurés !
De retour sur notre tracé initial, on continue le chemin et nous laissons surprendre par un nouveau paysage. Ici, les pentes sont plus douces, la forêt change de végétation et des petits vallons sauvages s’invitent entre les prairies fleuries. Sur notre route, on fait copains-copines avec des vaches aux cheveux longs, des chevaux curieux, des poules, des renards et même des vipères. Le circuit est tellement bien indiqué qu’on en oublierait presque de s’arrêter pour déjeuner.
On prend notre courage à deux baskets et on se lance dans le dernier court (mais intense) détour de la journée. Cap sur le Crêt pourri. Alors effectivement, le nom ne fait pas rêver et la montée fait chauffer les guibolles mais la vue est magique. Du haut de notre pause pique-nique, on prend le temps d’observer les hauteurs du Jura et de digérer un énième morceau de fromage. Quand on aime, on ne Comté pas.
Après avoir admiré la vue depuis notre super perchoir du Crêt Pourri, on redescend sur le chemin principal. On passe sur un promontoire calcaire et rejoint la piste forestière qui nous fait apprécier le dénivelé négatif. Ni une, ni deux, nous voilà les deux pieds à Saint-Claude, capitale de la pipe. Ils n’ont peut-être pas le chic de choisir des noms très sexy mais les jurassien•nes sont pleins de surprises ! Derrière la plus grosse pipe du monde installée sur la place Jacques Faizant, on apprend que cette commune atypique est aussi la capitale du diamant.
Pour clôturer cette échappée de 3 jours en pleine nature, on se laisse tenter par un petit tour féerique à la cascade des Combes ou par un tour touristique plus citadin dans le cœur de la ville. En plus du musée incontournable de la pipe et du diamant, on peut également visiter sa célèbre cathédrale ou son musée de l’Abbaye.
Et voilà un séjour qui se termine en beauté : hip pipe pipe houra ! Ou presque… Car il reste le retour par la voie ferroviaire des Hirondelles : une traversée en TER, parallèle à tout le chemin effectué.
Le train, ou plutôt le wagon-train démarre en gare de Saint-Claude et nous transporte sur les flancs de montagnes au-dessus des ponts et viaducs majestueux qui relient les villes de Dole, Morez, Morbier et Saint-Claude. Le paysage vert sauvage défile et on ne s’en lasse pas ! Le chauffeur annonce la gare de Morbier, nous voilà de retour au point de départ. Ce coup-ci, on peut le dire : hip hip hip Jura !
Accès
- Gare la plus proche : Morbier
Idée budget
- Pique-nique : 22€
- Dîner, nuitée et petit-déj à La Grenotte : 66€
- Panier pique-nique préparer par les hôtes de la Grenotte
- Visite Fort des Rousses : 11€ pour les adultes, 6,50€ pour les enfants de 7 à 16 ans et gratuit pour les plus jeunes
- Demi-pension (diner, nuit et petit déjeuner) aux chambres d’hôtes Les Brimbelles : 90€/jour/adulte
- Panier pique-nique préparé par les hôtes de Brimbelles : 10€ par personne
- Trajet en train pour 1 personne : Saint-Claude – Morbier : 3€ par personne
Ce qu’il faut apporter
- 2L par personne pour s’hydrater en chemin
- un change pour randonner dans des habits qui sentent meilleur qu’une croute de fromage
- de la crème solaire
- des lunettes de soleil
- une polaire pour les nuits fraîches
- une frontale pour ressortir la nuit observer les étoiles
- de la place dans le sac à dos pour ramener un bout (de fromage) du Jura à la maison

Une fois par semaine, le meilleur de Chilowé pour toutes celles et ceux qui aspirent à un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature.