Cet article rend hommage à toutes celles et ceux qui embarquent des objets qui restent au fond du sac, juste « au cas où, on ne sait jamais » ! Chez moi, c’est souvent une trousse de secours plus remplie que celle du Samu et des vêtements de rechange pour affronter un typhon ou une tempête de neige (alors qu’on part juste à Marseille)… Sauf que ces objets de confort le sont beaucoup moins quand il faut les porter sur son dos en rando ou sur son vélo en voyage à vélo. On a demandé aux deux plus grands experts du voyage ultra-léger, les réalisateurs Muammer Yilmaz et Milan Bihlmann, leurs conseils sur comment vider son sac l’esprit léger !

Pourquoi Muammer et Milan sont-ils des experts ?

Muammer Yilmaz et Milan Bihlmann sont deux grands minimalistes adeptes des longs voyages en itinérance. Cette double passion a donné jour à un tour du monde en 80 jours sans argent, et surtout une marche de 800 km sur le chemin de Compostelle sans aucun bagage. « Dans une petite banane sous mes vêtements, j’avais mon passeport et ma carte bleue ; dans mes poches de short, j’avais mon portable, mon chargeur, ma brosse à dents et un livre », explique Muammer. Mission impossible ? On vous parie qu’à la fin de cet article, vous trouverez déjà que vos 3 sacoches à vélo sont de trop !

Les bienfaits de voyager léger

On a souvent l’impression que plus on remplit son sac, plus on aura de confort. Pour nos deux voyageurs, c’est tout le contraire : plus le sac est gros, plus il devient une contrainte physique et mentale. « Tout ce qu’il y a dedans, on l’a aussi dans la tête : on sait où se trouve chaque chose, ça encombre l’esprit », souffle Muammer. Du coup, « on est beaucoup plus disponible : on se reconnecte à l’instant présent », ajoute Milan ! Et bonus, moins on a de bagages, moins on perd de temps à défaire et refaire son sac ou ses sacoches chaque matin et soir.

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Optimiser ses sacoches

On est peut-être pas toutes et tous prêts à sauter le pas de voyager avec une CB et son téléphone mais c’est un idéal à garder en tête quand on prépare ses sacoches pour un voyage à vélo ! Quand on voyage à vélo, l’objectif est de simplifier au maximum son équipement tout en assurant son autonomie pour pédaler, manger, boire et dormir. De notre côté, on a pris le parti d’investir dans des sacoches spéciales bikepacking : légères, imperméables et compactes, elles incitent à vraiment choisir le matériel dont on a besoin. Pas de place pour le superflu ! C’est tout l’art du voyage à vélo !

Dans la sacoche de selle, on met la veste imperméable, les fringues de rechange, la trousse de toilette et la trousse de secours (légère). Dans la sacoche de cadre, on met tout ce qu’on a besoin d’avoir sous la main pendant la journée : portefeuille, kit de réparation, batterie, cadenas, lunettes etc. Et enfin dans la sacoche de guidon, moins accessible car coincée entre les deux cocottes, tout ce qu’on déballe seulement le soir : sac de couchage, tarp, hamac. En gros vous avez la salle de bain et le dressing à l’arrière, le vide-poche/ séjour/ bureau au milieu et la chambre à coucher à l’avant !

On rebat les cartes

Là-dessus, soyons cash : on aime encore utiliser des cartes papiers. Mais… Il faut les trimbaler, les protéger de la pluie, s’arrêter pour les lire, se perdre, faire des kilomètres en trop… Autant de contraintes qui donnent du sel au voyage à vélo ! Mais on adore quand même Komoot. C’est à notre sens l’outil le plus simple et le plus efficace pour planifier et suivre son itinéraire. L’aventure est différente et croyez-nous, ce n’est pas parce que vous utilisez une appli que vous échapperez aux galères qui seront à la fin vos meilleurs souvenirs !

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Conseils : Apprendre à vider son sac

Faire rentrer toutes ses affaires dans une sacoche est tout un art. Voici les conseils de nos deux experts pour apprendre à voyager sans (presque) rien :

1. S’entraîner mentalement : allez passer le week-end chez un·e ami·e et ne prendre (presque) rien. Voyez comment ça se passe et au pire, votre ami·e vous dépannera.
2. S’entraîner physiquement : Muammer et Milan on a fait un stage de froid pour laisser les pulls à la maison et voyager en t-shirt quelle que soit la saison.
3. Faire des statistiques : pour chaque objet, Muammer et Milan évaluent à quel point ils en auront besoin pendant leur périple. Par exemple pour leur tour du monde en 80 jours, ils ont estimé à 5 le nombre de nuits durant lesquelles ils auraient besoin d’une tente. La porter 75 jours pour rien ? Hors de question : elle est restée à la maison.
4. Chaque objet absent a sa solution : si quelque chose vous manque, vous trouverez bien une alternative sur place (les pansements se vendent partout dans le monde, alors ciao la trousse de secours) ?

Le voyage à vélo c’est une manière de voyager qui compile trois ingrédients : sobriété, légèreté et polyvalence. Concrètement, le but est de s’équiper moins, mais mieux. Même si on ira pas forcément jusqu’à voyager sans rien, c’est une expérience qu’on vous conseille et qui viendra même peut-être inspirer un mode de vie.

Depuis leur voyage, Muammer et Milan ont réalisé qu’ils pouvaient « vivre heureux pendant des mois sans rien ». Il ont donc opéré un grand tri (à faire pâlir n’importe quel déménageur) : « nos vies se résument à deux cartons laissés chez un proche », assure Muammer qui ne voyage plus avec aucun bagage depuis Compostelle.

Alors, prêt·es à voyager léger pour votre prochain voyage ? Et vous, quelle est votre tactique pour alléger au minimum votre sac en voyage ? Dites-le nous sur hello@chilowe.com