« Viens, on va pêcher à la mouche ce week-end ! » Camille a toujours de bonnes idées et Arthur ne se fait jamais prier. Depuis leur petite couronne, les deux copains ont quand même mis plus de deux heures pour arriver jusqu’à Austerlitz. Travaux sur les voies, RER supprimé… tu connais. Une fois à Etampes, ils rejoignent les sources d’Eclimont, au cœur d’une petite vallée enclavée dans la forêt. Le maître de ces lieux bucoliques s’appelle Pierre. Sa famille est installée là depuis trois générations, alors la truite, ça le connaît. Il les élève avec amour, les pêche avec style et les mange avec appétit. Le coach parfait pour une grande première.

La mouche n’a rien à voir avec le bouchon. Pas question de rester planté là à attendre, il faut lancer avec panache, de façon à imiter l’insecte imprudent venu se poser sur l’eau. Coordination, timing, souplesse, fermeté… c’est technique et sportif. Après deux bonnes heures, le geste est presque correct. Les élèves sont patients et appliqués, mais si tout le monde se régale à midi avec une truite au barbecue, c’est uniquement grâce à Pierre.

Autour du repas, il leur raconte son rêve : transformer ce lieu en paradis de la pêche. Quinze pêcheurs par jour maximum, pas d’enfants et surtout pas de « viandards » : ces pêcheurs qui ne pensent qu’à ramener un max de poisson, sans se soucier de l’écosystème ou des autres pêcheurs. Pierre est un puriste inspirant, un amoureux du beau geste qui ferait aimer la pêche à un vegan.

Personne du crew ne se révèle aussi doué que lui, mais Arthur finit quand même par sortir une petite truite arc-en-ciel. Alléluia ! Le trophée bien rangé dans la sacoche, c’est l’heure de repartir à la gare. Arrivés à la maison, une autre micro aventure commence : celle de la truite meunière.