Chilo | Édito
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Courbe du deuil : transformer sa colère en activisme

Courbe du deuil : transformer sa colère en activisme

Parfois, quand on voit comment notre planète part en cacahuète, ça peut nous donner un sacré coup de blues. Mais certains jours, on se lève le matin et on est hyper motivé·es… Et bien pas de panique, c’est tout à fait normal ! Ce phénomène psychologique c’est la courbe du deuil, et il s’applique à plus de choses qu’on ne le pense ! Et si cette courbe pouvait nous aider à mieux appréhender le changement, et faire le deuil de notre planète tout en passant à l’action positivement ? Nous avons échangé avec Victoria Guillomon, créatrice et animatrice du podcast Nouvel Œil. Elle sera également présente au Festival Chilowé les 10 et 11 juin prochains ! Elle nous partage sa vision et ses conseils pour transformer notre tristesse, peur et colère en engagement constructif. On en prend de la graine !

Victoria Guillomon est la créatrice du podcast Nouvel Œil, sur lequel elle invite des personnalité·e·s inspirantes pour prendre de la hauteur sur les enjeux du monde de demain. Elle est également autrice du livre Ce qu’on n’apprend pas à l’école et conférencière.

Victoria, Lucie Francini
Victoria – ©Lucie Francini

La courbe du deuil, c’est quoi ?

Il s’agit des différentes étapes émotionnelles que l’on ressent successivement face à un deuil ou changement, quelqu’il soit. Car c’est bien connu que faire le deuil de quelque chose est bien loin d’être linéaire comme l’autoroute du soleil. C’est la psychiatre et psychologue Elisabeth Kübler-Ross, qui a partagé ses travaux sur les étapes du deuil dans les années 60. Sa courbe comporte 7 étapes : le déni, la colère et la peur, le marchandage, la tristesse, la résignation, l’acceptation, et enfin la reconstruction. On peut décomposer ces étapes en 2 cycles distincts : la phase descendante puis la phase ascendante, correspondant à des attitudes négatives puis positives.

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Cette courbe ne s’applique pas qu’à la perte d’un proche, on passe également par toutes ces émotions pour : une rupture amoureuse ou amicale, un licenciement… et pourquoi pas pour notre planète ?

En haut… En bas…

Pour mieux comprendre ce phénomène, Victoria nous a partagé ses propres réactions et prises de conscience sur le monde d’aujourd’hui. Et bonne nouvelle, c’est moins déprimant qu’on ne le pensait de faire le deuil de notre planète !

Le côté obscur de la force

Victoria est née les pieds dans la terre, contrairement à certains d’entre nous, elle n’a pas eu un déclic du jour au lendemain. « Je suis consciente de la condition de notre planète depuis toute petite, avec un père agriculteur, j’ai vite découvert tous ces changements et leurs conséquences concrètes ». Sa courbe à elle, a été lente et étalée sur plusieurs années et le chemin vers l’optimisme fut long. « Au début, il est compliqué d’avancer à contre-courant, de se sentir incomprise par les autres et tout simplement de penser être seule dans cette lutte. Mais aussi de se sentir déchirée entre le vieux et le nouveau monde ».

Parfois il fait tout gris et chaque pas semble une montagne

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Elle a été triste, en colère, même déboussolée parfois, mais aujourd’hui elle s’engage positivement et a retrouvé la joie malgré tout. Car toutes ces émotions ne doivent pas être refoulées mais plutôt servir de levier car sans descente, pas de remontée ! Ces phases négatives et positives font partie du processus qui prend du temps. Les accepter est la clé pour trouver un équilibre et éviter de tomber dans la solastalgie : lorsque la crise environnementale a un impact sur notre santé mentale.

Transformer la force en action positive

Premier conseil de Victoria : on jette à la poubelle le « c’était mieux avant » et on accepte le changement ! Elle explique : « arrêtons de vouloir retenir le monde d’hier et à l’inverse construisons celui de demain ». Le but n’est pas non plus de vivre dans un monde de bisounours, ni de retourner dans une phase constante de déni.

Second conseil : développer son écologie personnelle. Elle propose de concentrer son énergie à construire un équilibre entre soi et l’extérieur en faisant de son mieux personnellement. Pourquoi se centrer sur soi alors que l’extérieur se barre en cacahuète ? « En agissant pour soi on agit aussi par rayonnement pour un monde plus durable ». Et pour Victoria, cela passe par : être dans la nature, s’entourer de bonnes personnes, se recentrer sur le moins mais mieux : « on ne convainc pas par la force mais par l’incarnation ».

Pour gravir la montagne (et apporter l’apéro), il faut bien s’entourer

Il n’existe pas de pilule magique pour passer de la tristesse, la colère et la peur à la joie, l’action constructive et l’engagement positif mais ce sont des étapes successives. Nous avons en nous le pouvoir de passer de la phase descendante à la phase ascendante pour mieux vivre le deuil de notre planète.

Et vous, vous vous reconnaissez dans cette courbe ? Ses différentes étapes vous ont aidé à mieux rebondir ? Dites-le nous à hello@chilowe.com !

Retrouvez Victoria Guillomon au Festival Chilowé les 10 et 11 juin 2023 !

Une fois par semaine, le meilleur de Chilowé pour toutes celles et ceux qui aspirent à un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature.