Chilo | Édito
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Manger bio devrait être gratuit !

Manger bio devrait être gratuit !

légumes bio

Cette année, de nouvelles expressions pourraient voir le jour : « ça m’a coûté une betterave cette histoire » ou « ça vaut son pesant de choux-fleurs ». En 2023, les prix de tous les aliments ont explosé. Par ricochet, les consommateurs se sont détournés du bio devenu trop cher : les ventes ont baissé de 6,3 %, selon la Fédération nationale d’agriculture biologique. Après ce constat, on a cherché LA solution pour se sortir le moral des chaussettes et on l’a trouvée : rendre l’alimentation bio gratuite pour tout le monde ! Tout simplement.

D’où nous est venue l’idée ?

On doit vous faire une confidence : on n’a pas eu l’idée des aliments gratuits tout seul. Une partie de l’équipe a regardé la nouvelle série de Jean-Pascal Zadi « En place » (que l’on vous recommande chaudement). Dedans, l’acteur se présente à la présidence de la République en proposant de rendre la nourriture bio gratuite. Dans la série ça tient la route, alors on s’est dit : pourquoi ne pas le faire en vrai ?

Manger bio gratuitement, est-ce possible ?

Manger gratuitement des produits bio : il y a déjà des personnes qui bossent très sérieusement sur le sujet depuis plusieurs années. C’est le cas du Collectif pour une Sécurité sociale de l’alimentation. Il propose de créditer sur la carte Vitale de tous•tes les Française•s une somme de 150 euros par mois permettant d’acheter uniquement des produits de qualités. On peut alors imaginer un cercle vertueux dans lequel le nombre de Français·es à consommer bio augmente, encourageant ainsi la conversion de plus de professionnel•les vers ce mode d’agriculture.

Le concept de gratuité est également défendu par le politologue Paul Ariès et auteur du livre Gratuité versus capitalisme. Dans une interview accordée à Usbek et Rica, il rappelle qu’instaurer le libre accès à des services ou des produits existe déjà en France : l’école publique, certains médicaments… Selon lui, pour que la gratuité fonctionne, il ne faut pas non plus tout rendre gratuit, mais mettre le gratuit au service de l’égalité sociale et de l’écologie. Par exemple, avoir gratuitement accès à l’eau pour boire : OK. Avoir gratuitement accès à l’eau pour remplir sa piscine : pas OK. Pour Paul Ariès, le gratuit va donc aussi de paire avec l’interdiction de gaspillage.

Champignons
Aucun gaspillage n’a été constaté après cette cueillette

Par exemple, en France les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an selon les chiffres du gouvernement, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros. Pour lutter contre, vous pouvez dors et déjà acheter à prix réduit des paniers de produits invendus de restaurants et supermarchés via les applis To Good To Go ou Phenix.

Manger bio fait faire des économies

Dans la série « En place », Jean-Pascal Zadi propose de financer sa mesure phare grâce aux économies réalisées par la Sécurité sociale. La raison ? Manger bio est bon pour la santé. On s’est penché sur cet argument (lancé entre deux vannes d’Éric Judor) et on s’est rendu qu’il n’était pas inventé de toutes pièces.

Manger bio gratuit
La fondue bio entre bien sûr dans le dispositif – ©Clara Ferrand

Depuis 2009, les chercheur•euses de l’étude française Nutrinet-Santé suivent les habitudes alimentaires de plus de 500000 Français·es et ont analysé leur état de santé. En 2021, les résultats Nutrinet-Santé montrent que manger bio a un réel impact sur la santé des participant•es : « La consommation régulière d’aliments biologiques est associée à un risque réduit d’obésité, de diabète de type 2, de cancer du sein post-ménopause et de lymphome non-hodgkinien ».

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Manger bio devrait être une évidence

Comme disait Louis de Funès au milieu de son potager bio : « c’est vital et capital de bien manger, ça revient trois fois par jour !» On n’a pas toutes et tous la chance d’avoir un petit lopin de terre, mais chacun•e devrait avoir un accès direct à des produits bio.

On a d’ailleurs découvert qu’avoir « un accès régulier, permanent et libre » à « une nourriture quantitativement et qualitativement adéquate et suffisante » est un droit garanti par les Nations Unies. On ne va quand même pas aller à l’encontre du Haut-commissariat des Droits de l’Hommes !

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