C’est l’histoire de trois copains qui partent à la rencontre du Livradois-Forez. Deux idées en tête : ralentir et prendre le temps de rencontrer celles et ceux qui font ce territoire. Entre espaces naturels protégés, richesse du patrimoine et culture gastronomique, notre fine équipe prendrait-elle le risque de se régaler ? Oh que oui ! C’est parti pour un week-end de trois jours dans le Livradois-Forez, ce parc naturel régional au pied des volcans d’Auvergne. Accrochez-vous, on ralentit.
Ce topo en un coup d'oeil
- Gare la plus proche : Lezoux
- Casquette et lunettes de soleil
- Crème solaire
- Jumelles pour observer les volcans d’Auvergne
- Chaussures de randonnées : ce ne sont pas les Alpes, mais ça grimpe quand même très fort
- De l’appétit pour goûter à tous les fromages du coin
- Une brosse à dent, du coup
- Un palais pour découvrir les vins de la région
- Une bonne dose d’humour, les locaux en ont à revendre
- Laissez à la maison : la montre, le téléphone, les urgences et les problèmes
J1 : L’accueil de Ludivine, les conseils de Dominique et le tiramisu de vos rêves
Après un petit trajet en train depuis Lyon, nous voilà fraîchement débarqués sur le quai de la gare de Lezoux. Il était temps, les gambettes avaient la bougeotte et on commençait à m’accuser de triche aux jeux de cartes. La nature est là, juste à portée de vue. Aaaah l’Auvergne, on s’y sent tout de suite bien. On laisse la gare derrière nous, direction le parc naturel du Livradois-Forez. À nous l’aventure !
Notre gîte, Le P’tit Belou, nous attend à Beauregard-l’Évêque. Ludivine aussi d’ailleurs. Ludivine, c’est la propriétaire des lieux. Elle nous raconte que la maison appartenait avant à ses grands-parents, qu’elle courrait elle-même dans ce même jardin étant petite. Elle retape cette propriété familiale depuis 2014 avec des artisans du coin. Elle y a mis beaucoup de cœur et ça se voit. Son idée : conserver le cachet de l’ancien tout en ajoutant le confort d’aujourd’hui. Autour de nous, le chamerlat en patois local où l’on faisait sécher ails et échalotes et un jardin visiblement taillé pour les grandes siestes au soleil (on y reviendra). Dans le logement, un intérieur très cosy qui donne envie de poser les valises pour un bon mois. Ludivine nous tease même une pièce secrète sous la maison qu’on ne pourra découvrir que le lendemain soir, petite surprise à la clé. Ludivine est notre hôte pour le week-end, mais je crois qu’elle aurait cartonné dans le marketing.
Les sacs posés, il est temps maintenant de découvrir cette belle région. Pour ça, rien de mieux que trois VTT avec assistance électrique. Avant de partir, Dominique nous briefe : « Faites attention de ne pas dérailler quand vous passez les vitesses, c’est sensible » (ndlr : toujours écouter Dominique). On chevauche nos bécanes avec pour destination finale le restaurant de ce soir. Un point A, un point B et au milieu : l’aventure. Ludivine nous recommande quelques spots sur le chemin avec des vues imprenables sur les volcans d’Auvergne. Grâce à ses conseils, on grimpe sur le puy de Courcourt, on traverse d’immenses champs de vignes, on contemple l’étang préservé de l’Ecopôle, on longe la Via Allier. Il n’y a presque que nous et la nature, veinards. 30 km plus loin (avec les détours) les estomacs commencent doucement à crier famine.
La maison Grenouille tombe à pic. Elle nous ouvre ses portes sur un festin de rois, pile à l’heure pour le coucher du soleil. Tajine de veau et burger maison pour les sportifs que nous sommes. Mention (très très) spéciale pour le tiramisu / crumble à la banane, à tomber par terre. On rentre au gîte le ventre plein, le chemin du retour étant heureusement plus rapide qu’à l’aller. Enfin, si vous écoutez bien Dominique et que vous ne déraillez pas… oups.
J2 : Jules César buvait-il du café ? Arnau nous passionne, Annie nous régale
L’avenir appartient à ceux qui mangent bien aux petits déj’ (il paraît). J’en connais trois qui ont respecté le dicton à la lettre avec des spécialités de la région. C’est donc remplis d’énergie que nous partons pour Lezoux, petite ville perchée sur une colline qui était autrefois, tenez-vous bien, l’épicentre de la création de vaisselles de tout l’empire Romain. Je ne sors pas l’info du chapeau, c’est Arnau qui nous la glisse : un archéo-potier qui nous ouvre les portes de son atelier ce matin.
Spécialisé dans la Sigillée, Arnau est venu spécialement de Catalogne pour s’installer à Lezoux et y exercer son art. Dans son atelier de poterie, il reproduit la vaisselle antique et transmet son savoir au travers d’ateliers collectifs. À l’œuvre, c’est impressionnant de précision. On le voit même utiliser des coupe-fromages et des boules de pétanque pour peaufiner ses créations. Comme quoi l’art n’a vraiment pas de limite.
À midi, petite pause au restaurant Le Tour de Cou, à deux pas de là. On nous avait dit : « Vous verrez, les Auvergnats savent cuisiner ». Je vous confirme que c’est loin d’être une rumeur. Les trois truffades ont vite eu fait de nous convaincre, délicieux plats typiques de la région à base de pommes de terre, d’ail et de tome de Cantal. On recommande à tous les gourmands qui nous lisent d’y plonger les yeux fermés.
Nous quittons les lieux pour partir visiter le Musée de la Céramique, toujours à deux pas. C’est Audrey, directrice des lieux, qui nous accueille dans un espace somptueux. Cette ancienne poterie antique était à l’époque le cœur de production de la fameuse vaisselle romaine. Il paraîtrait même qu’une grande partie de ces céramiques « Made In Lezoux » est exposée au British Muséum. Ça en jette hein ? Et dire que Jules César a probablement bu dans une tasse créée juste ici. Aujourd’hui, le musée est aussi un lieu qui accueille beaucoup d’enfants toute l’année. En échangeant avec Audrey, on comprend vite pourquoi : la première consigne qu’on leur donne, c’est « touchez à tout ». Si j’avais connu ça à l’époque… Enfin, le musée est aussi un lieu vivant où vous pouvez retrouver des courses de char, voir des combats de gladiateurs, participer à des « nuits au musée » (si si). Personne ne s’est battu aujourd’hui, mais on en a quand même pris plein les mirettes.
Retour au gîte pour une sieste au soleil, parce que quand même, faut pas déconner. Ludivine vient nous cueillir au réveil avec la surprise dont elle nous parlait la veille. Avec elle, Annie, une vigneronne du sud du Livradois-Forez spécialisée dans l’œnotourisme. On commence à comprendre, vous aussi. Ce soir, ce sera découverte des vins AOC « Côtes d’Auvergne » animée par Annie. Sous le gîte, Ludivine a aménagé une cave magnifique taillée pour déguster du bon vin et passer de bonnes soirées entre amis (ce qui revient à peu près à la même chose). Un petit secret bien gardé qu’on a adoré découvrir. On passe la soirée ensemble jusque tard dans la nuit, à refaire le monde autour de fromages délicieux et de vins locaux. Un souvenir qui restera gravé pour nous.
J3 : Négo serrée au marché de Billom, l’amitié de Marion et Charlotte, balade en vélorail chez Sébastien.
Pour ce 3ᵉ jour, direction Billom, cité médiévale célèbre pour son ail rose (à prononcer « Billon » et non « Billome », si vous voulez passer pour un local). On commence la journée par la visite de son immense marché. Des étales à perte de vue et des saveurs qui nous donnent déjà faim (trop tôt). Au détour d’une rue, on décide de partir se perdre dans la vieille ville, juste à côté. Dans ces rues typiques et ces habitations à pans de bois, la ville semble être pour nous. En se perdant un peu plus loin, on grimpe sur l’église de la ville, au sommet de la colline. Notre curiosité nous pousse jusqu’à la crypte cachée en dessous. Un must si vous aimez les ambiances « Assassin’s Creed ».
On se dépêche, le restaurant Broc’Café nous attend pour le déjeuner. Au menu, Focaccias en tout genre (celle au Saint-Nectaire me tape rapidement dans l’œil), mais surtout de délicieuses pâtisseries pour le dessert. Marion et Charlotte, les co-fondatrices et amies de longue date, nous racontent : « On a voulu lancer un concept qui alliait nos deux passions, la brocante et la pâtisserie ». Déjà, combo gagnant. Dans ce décor dépareillé en mode « Vintage années 70′ et 90’», tout est en vente, même la chaise sur laquelle on est assis. Heureusement, personne n’achète la mienne et je peux déguster tranquillement les folies proposées en dessert : banana bread, fondant aux marrons, crumble, etc. Un délice.
Pour terminer notre séjour dans le Livradois-Forez, on prend la direction des voies de chemin de fer, mais ce n’est pas pour prendre le train. Pas encore. La balade en vélorail organisée par Sébastien nous offre un dernier panorama imprenable sur ce qui est aussi surnommé la « Toscane d’Auvergne » (et oui, on a ça chez nous aussi). À l’image de la région, on y prend notre temps, on observe, on respire, on profite. Et ce que ça fait du bien. Il est maintenant temps de rentrer, des souvenirs plein les yeux, des rencontres plein les cœurs. On reviendra, c’est certain !