« Quoi ? À pied ? Avec un bébé ?! » C’est LA phrase que Justine et Romain ont souvent entendue avant de se lancer. Parce que pour beaucoup, marcher au long cours avec un nourrisson relève de l’expédition extrême. Spoiler : pas tant que ça. Avec un sac bien calé, des pauses au bon moment et une bonne dose d’amour dans les guibolles, ça passe crème. Il suffit de marcher ensemble, au même rythme même si parfois, c’est celui des siestes.

Après les aventures de nos trois premières tribus, on continue de vous montrer que le voyage au long cours avec les kids, non seulement c’est possible, mais c’est franchement stylé. Aujourd’hui, cap sur la diagonale du vide avec la tribu Brès, qui fait sauter un à un les freins qu’on se met avant même de partir : pas le bon âge, pas le bon moment, pas assez préparés… Et pourtant, ils l’ont fait…

Un bébé sous le bras, des kilomètres sous les pieds

On s’appelle Justine, Romain et Homère. À nous trois, on forme une petite tribu de randonneurs. L’idée a germé pendant le Covid. Deux semaines avant mon accouchement, on s’est dit qu’on n’allait pas reprendre la vie « normale ». Ce qu’on aime, c’est marcher et marcher loin, en autonomie. Alors on a décidé de traverser la France à pied avec notre bébé.

Le 1er avril, on est partis de Sedan. Quatre mois plus tard, on atteignait Saint-Jean-Pied-de-Port. 1 550 kilomètres à travers la fameuse « diagonale du vide ». La Nièvre, l’Yonne, le Lot… On a découvert notre pays à hauteur de pas. Et surtout, on l’a découvert ensemble.

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Des galères mais surtout des (bons) soutiens

Évidemment, il y a eu des galères. Des moments où on s’est dit : « Mais qu’est-ce qu’on fait là, avec un bébé de 3 mois ? » Un jour, en pleine traversée du Morvan, la poussette d’Homère crève. Plus de roue, pas de plan B. Mais Justine reste zen : « On va trouver, t’inquiète. » Et comme souvent, elle a eu raison. On est tombés en plein milieu de la fête du vélo à Brassy. Des dizaines de cyclistes sont venus nous aider. On a réparé, on a ri et on est repartis.
Ça nous a appris un truc : chaque galère porte déjà sa solution. Il suffit d’un imprévu, d’un détour, d’une main tendue. Et le fameux « à quoi bon » s’envole.

On ne va pas se mentir : on a aussi eu de la chance et surtout, on a été sacrément bien entourés. Nos proches ont tout de suite compris et puis, ce qui est fou, c’est qu’ils sont venus marcher avec nous ! Plusieurs fois. Ils ont partagé des bouts du chemin, dormi sous le même toit, vécu les mêmes côtes, les mêmes rencontres. En quatre mois et 120 nuits dehors, ils ont vu notre quotidien, nos galères et nos petites victoires. Et ça, c’était précieux. Une aventure partagée, ça a toujours un goût un peu plus fort.

Partir, tout simplement

Le plus grand frein, ce serait peut-être ça : croire qu’il faut attendre. Que bébé soit plus grand. Qu’on ait mieux dormi. Que la météo soit idéale. Mais on a vite compris qu’il n’y aurait jamais de moment parfait. Alors on est partis. Et on a bien fait. Bébé ou marcheur, au fond, c’est pareil : tant qu’il mange bien, qu’il est au sec et qu’il se sent aimé, tout roule. Une fois ses besoins primaires assurés, le reste, c’est du bonheur.

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Mener fièrement son projet

Tout au long de la route, on a été accueillis comme jamais. Des gens nous ont ouvert leur porte, offert un repas, un jardin pour planter la tente. On a découvert une France incroyablement hospitalière.

On a reçu mille encouragements. Et quelques critiques, bien sûr, mais rien qui ne nous ait touchés. Parce qu’on savait pourquoi on était là. Parce qu’on avait envie. Parce qu’on avait préparé ça avec cœur et qu’on l’assumait à fond. On s’est juste laissés faire par le voyage. Et franchement, on ne l’a pas regretté une seule seconde car lorsqu’on s’abandonne complètement à l’aventure, à l’inattendu, à l’imprévu, à partir de ce moment-là, il y a que des belles choses qui fleurissent ! L’appréhension de la fragilité d’un petit bébé est très vite gommée. Tous ces petits verrous qu’on se pose, finalement soi-même la plupart du temps, se déverrouillent complètement pour se laisser aller et porter par l’aventure qui se présente à nous.

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On se rejoint sur le chemin ?

Ça va peut-être paraître tout bête dit comme ça, mais si on pouvait glisser un mot aux parents qui hésitent encore à se lancer, ce serait celui-ci : les freins qu’on imagine avant de partir peuvent devenir de vrais moteurs une fois sur le chemin.

Avant de se lancer, on se disait que ce serait compliqué. Qu’avec un bébé, on irait moins vite. Que ce serait beaucoup de logistique, un peu de stress, pas mal de fatigue. Et puis finalement, ça a été tout l’inverse : une aventure exceptionnelle.

Homère, notre bébé de 3 mois, a été le moteur de ce voyage. De Sedan jusqu’à Saint-Jean-Pied-de-Port, on a marché à son rythme, on a grandi avec lui et on a vécu quelque chose de fabuleux. À trois, en famille.

Et pour les curieux qui veulent tout savoir sur cette belle aventure, leur récit sera publié en septembre prochain aux Éditions Transboréal.

Le récit en vidéo…

Car comme on le dit souvent, des images valent parfois mieux que des mots, on est parti à la rencontre de la joyeuse tribu Brès.