Vous connaissez Valence ? Mais non, pas celle dans la Drôme, l’autre : Valencia ! La ville la plus sous-cotée d’Espagne, celle qui sent bon la mélanine et le Pata Negra, compte bien vous réchauffer cet hiver. Parce que bon… on a beau kiffer la saison froide, faut reconnaître qu’avec ses 300 jours de soleil par an, ses 20 °C en moyenne, ses tablées olé-olé et son ambiance à faire claquer les castagnettes, la troisième ville d’Espagne a de sacrés arguments pour une aventure sous vitamine D. Suivez le guide pour vous réchauffer le corps, la panse et le cœur et rentrez plus caliente qu’une paella. ¡ Vamos !
Se réchauffer le corps : les meilleurs spots ensoleillés
Besoin de rien, envie de mettre le nez dehors ? Alors oubliez la doudoune, car ici, même en décembre, on déambule en t-shirt.
En ville
En plein centre-ville s’étend l’un des plus grands parcs naturels urbains d’Espagne : les Jardins du Turia. Visez-moi ça : neuf kilomètres d’espaces verts et d’installations sportives réservés aux cyclistes et aux piétons. D’un côté, le parc de Cabecera, de l’autre, l’immanquable Cité des Arts et des Sciences. Footing, escalade, vélo, tennis de table, yoga, cyclo-cross, expos… alors Central Park, on fait moins le malin ?
Le centre, c’est aussi plus de 2000 ans d’histoire et de l’insolite à tous les coins de rue. On ne l’appelle pas la Ciudad de las Mil Torres pour rien ! (la Ville des Mille Tours, pour ceux qui ont fait allemand LV2). Grimpez les 207 marches de la tour de la Cathédrale Sainte-Marie pour une vue jusqu’à la mer, puis filez voir la maison la plus étroite d’Europe : 107 cm de large, pas un de plus. La ville regorge de trésors à immortaliser, surtout vers Noël, quand elle se transforme en Winterland. Illuminations, marchés, patinoires, criques… tremble Strasbourg, tremble !
Au bord de l’eau
Y’a pas que le bikini dans la vie. Soyons francs, en plein hiver, l’eau est un poil fraîche pour la baignade. Mais avec son littoral de plus de vingt kilomètres, Valencia propose moult alternatives. Footing, paddle, surf, beach-volley, yoga, observation de la faune… Certaines plages sont très proches de la ville, d’autres un peu plus loin et, tenez-vous bien, toutes sont accessibles à vélo.
On vous conseille :
- Las Arenas (ou Playa d’El Cabanyal) : juste à côté du port avec sa longue promenade (et ses bars).
- La Playa del Saler : plus excentrée, mais plus sauvage
- La Playa de Pinedo : une plage dans un village de pêcheurs à seulement 15 minutes de piste cyclable, ça ne se refuse pas.

Se réchauffer la panse : LA spécialité loca-locale
Pour oublier le froid, rien de tel que de se remplir l’estomac. Et ça tombe bien, car à Valencia, manger est un sport local.
La paella
« Quoi ? Tu mets du chorizo dans la paella ? Et des petits pois ? Madre de Dios… » La Paella Valenciana est la seule, l’unique. Elle a son propre label, son propre emoji et le respect éternel de tous les Valenciens. Se contenter de la manger serait presque un crime : le mieux, c’est d’apprendre à la faire. Enfilez le tablier dans un atelier de cuisine et devenez un cador de la paella.
La journée commence au marché — et pas n’importe lequel : le Mercado Central, humblement considéré comme un des plus beaux au monde. Partez en quête des sacro-saints ingrédients : le riz bomba, les pilons de poulet, les râbles de lapin, les garrofons, le safran, le romarin… et si vous tenez à la vie, éloignez-vous des fruits de mer, sacrilège !
En cuisine, on vous apprend comment découper, préparer et saisir les viandes, équeuter les haricots, préparer le bouillon, doser les épices et gérer le feu pour obtenir le fameux socarrat, cette fine couche croustillante et caramélisée au fond de la poêle. C’est bon, vous avez les papilles qui galopent ? Une fois dégustée, on vous remet une fiche recette illustrée. Celle que vous préparerez en rentrant aura-t-elle ce petit goût de fierté qui rend les Valenciens si attachants ?

Se réchauffer le cœur : les festivités olé !
Enjaillés toute l’année, les Valenciens ont le cœur chaud et la joie de vivre contagieuse. Petit tour d’horizon de ce qui les fait vibrer, même en plein hiver :
Le festival Balls al Carrer
D’octobre à février, Valencia s’anime lors du Festival Balls al Carrer, où des dizaines de groupes en costumes traditionnels transforment les placettes en dancefloors à ciel ouvert. Pas de platine, pas de DJ, juste de la dolçaina (la flûte locale) et du tabalet (un tambour) pour faire tourner les jupons et mettre la foule en délire. Chaque week-end, les danseurs investissent les plus jolies places du centre (Plaza de la Reina, Plaza de los Fueros, Plaza de Manises…) et enchaînent jotas, fandangos et autres pas endiablés sous les palmiers. C’est gratuit, populaire et festif, tout ce qu’on aime.
Las Fallas
À Valencia, on ne dit pas “fin de l’hiver”, on dit Las Fallas. Chaque année, du 15 au 19 mars, toute la ville s’enflamme… Pour de vrai. Classée au patrimoine immatériel de l’UNESCO, cette fête monumentale mélange art, satire, musique et poudre à canon, de quoi rendre jaloux notre 14 juillet national. Un peu partout dans la ville sont installées d’immenses sculptures colorées faites de bois ou de polystyrène (les fameuses fallas). Drôles, caricaturales, piquantes… elles restent là quelques jours, le temps de se faire reluquer et puis PAF, on les brûle. Le clou du spectacle, ce gigantesque brasier collectif appelé la cremà, est censé brûler les vieilles rancunes et annoncer le printemps. Le soir, entre deux feux d’artifice, on déambule dans les rues en suivant les fanfares, on goûte des buñuelos, on trinque avec le premier venu…
Pour cet hiver, rangez les moufles, pliez les plaids et rangez le vin chaud — Valencia vous attend de pied ferme, les bras ouverts.



















