Récit : « On est allés jusqu’en Grèce à vélo avec nos kids »
« Vous n’avez pas peur que ce soit dangereux ? » Ah, cette phrase…Nos aventuriers du jour l’ont pas mal entendue quand ils ont annoncé leur projet. Et pourtant, ils l’ont fait ! Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à avoir dynamité le mythe de tonton grincheux : « De toute façon, avec des gosses, tu fais plus rien ». Spoiler : c’est faux ! Et aujourd’hui, on vous le prouve avec notre série voyage au long cours où on est parti à la rencontre de 5 familles qui ont franchi le cap et qui nous montre qu’avoir des marmots ne rime pas avec fin de l’aventure.
Premier épisode : en selle avec la Nini Family !
- La Nini Family en balade
- Partir avec les kids : bonne ou mauvaise idée ?
- Mais les Ninis, pourquoi le vélo comme moyen de transport ?
- C’est quoi votre journée type ?
- Des bons souvenirs et quelques galères sur le chemin
- Point pratique : matériels indispensables & budget
- L’école de la vie
- L’heure du bilan
- C’est quoi votre prochaine aventure ?
- Le récit en vidéo…
La Nini Family en balade
On est Charles et Héloïse, alias les Ninis, et on a embarqué avec nos deux mini-baroudeurs – Axel, 6 ans, et Gaspard, 3 ans – pour un périple de 3 mois à vélo. Notre mission ? Relier Modène à Patras, en Grèce pour suivre l’été et les beaux jours jusqu’en novembre. Résultat : 2200 km, 5 pays traversés et un itinéraire digne d’une carte postale. De l’Italie à la Grèce, en passant par la Croatie, le Monténégro, la Slovénie et l’Albanie, on a suivi l’EuroVélo 8 en longeant la côte Adriatique avec la mer pour décor. Après une arrivée triomphale en Grèce, retour en mode ferry et train, histoire de reposer les mollets.
Partir avec les kids : bonne ou mauvaise idée ?
(Très) bonne idée ! En deux coups de pédale, tout le monde trouve son rythme : les adultes se mettent au diapason des marmots et inversement. Le voyage à vélo, c’est un festival de sensations : on voit, on touche, on sniffe l’air frais, bref, tous les 5 sens sont en éveils. Pour nos kids, c’est du bonheur en barre, une épopée à leur échelle. Et nous ? On redécouvre le monde à hauteur de guidon et en direction de l’inconnu. Au final, on est quatre mômes à vélo, et ça, c’est la vraie définition de la liberté et c’est pour ça qu’on apprécie ce type de voyage !
Mais les Ninis, pourquoi le vélo comme moyen de transport ?
On n’a pas hésité une seconde avant de choisir le vélo. C’était l’évidence même : l’aventure avec un grand A, le voyage dans sa version la plus brute. Ce qu’on aime, c’est cette liberté totale d’être dehors tout le temps, en mode 100 % nature. Avec le vélo, le temps ralentit, tous les sens s’éveillent, rien ne nous échappe. On voit tout, on savoure chaque mètre. Cette lenteur, c’est notre kiff : on vit au rythme du soleil, on se cale sur les éléments, et franchement, ça fait du bien. Alors oui, on ne roulait pas à fond les manettes : 40 km par jour, ça peut être vu comme un inconvénient, mais est-ce que c’est grave ? Pas du tout. Pour nous ce qui compte, c’est d’être là, pleinement et ça, le vélo le fait comme personne.
C’est quoi votre journée type ?
On se lève au rythme du soleil ou au chant matinal des coqs (merci les artistes). Ensuite, c’est parti pour 1h30 à 2h de chorée bien rodée : déplier les matelas, ranger les duvets, plier la tente, habiller les mômes, petit-déj, pause toilettes… Bref, c’est le petit ballet de la vie nomade. Puis on prend la route, mais sans plan rigide. Ça fluctue en fonction de ce qu’on croise : du coin parfait pour pique-niquer au spot de rêve pour dormir, en camping ou en mode bivouac sauvage. Rien de fixe, on roule au feeling, on se laisse porter par la qualité de la route, les paysages et l’envie du moment.
Des bons souvenirs et quelques galères sur le chemin
Ce voyage, c’est de souvenirs hyper fort pour notre famille. Déjà avec les bivouacs sur la plage en Grèce, c’était juste magique. Personne à l’horizon, rien que nous, la mer et un décor de carte postale. On s’est sentis ultra-privilégiés, un peu comme si on avait mis la main sur un trésor caché. Être là, en famille, dans cette bulle, c’est un moment gravé à jamais.
Ce qu’on retient aussi, c’est de vivre tous les quatre, non-stop. Ça crée des liens de dingue. Et puis les rencontres à vélo, c’est du bonus en or : passer dans un petit village, s’arrêter pour un café, se faire offrir des jus de fruits par des mamies adorables… Ou encore ce jour où on a dormi dans un vignoble, et le lendemain, le propriétaire, avec ses enfants et petits-enfants, nous a régalés d’un petit-déj royal. Ce genre de moments, ça ne s’oublie pas.
Mais bon, ce n’est pas toujours du gâteau : une fois, on était fin prêts à partir et pour une fois en avance sur nos timings, tout roulait donc… sauf les vélos. 6 pneus crevés sur 7. Une galère XXL. Et puis, il y a eu le renard « Shipeur » : ce bandit sauvage qui a essayé de nous détrousser. Un grand moment pour Axel !
Point pratique : matériels indispensables & budget
La sacoche, c’est du basique mais ultra-efficace : deux compartiments et dedans, c’est la caverne d’Ali Baba. Cuisine, kit de réparation, bricoles en tout genre… Une vraie boîte de Pandore, à la fois pragmatique et indispensable.
Côté budget pour un voyage à vélo, tout commence avec un bon équipement. C’est un investissement malin sur le long terme : on a commencé à s’équiper il y a 6 ans, et depuis, on a juste renouvelé deux-trois trucs. Le gros du budget, c’est le matos, mais après, ça roule : environ 2500 € par mois pour tout le reste. Par contre, ça varie selon les pays. En Croatie, c’était un peu le coup de bambou côté prix, alors qu’en Grèce, entre les bivouacs à gogo et les restos à prix mini, on s’est fait plaisir sans exploser le porte-monnaie. Bref, ça dépend où on pose ses roues et ce qu’on veut y vivre.
L’école de la vie
Au niveau de l’école, c’était la bonne année scolaire car Axel était en grande section et Gaspar en petite section ! Leur école maternelle a tout compris : l’essentiel, c’est l’école de la vie. Et quelle école ! Nos deux petits aventuriers ont appris à bivouaquer, à vivre dans la nature, à découvrir plein de choses sur leur environnement, les différences culturelles, les pays. Une expérience ultra-riche pour eux.
On restait en contact avec la maîtresse tous les vendredis via WhatsApp ! Ça permettait à Axel de garder un lien avec l’école, et surtout, avec les copains de classe. Pour eux c’était aussi l’occasion de suivre nos aventures en direct. Résultat : tout le monde a voyagé un peu avec nous, sans quitter la cour de récré.
L’heure du bilan
Le plus beau dans tout ça, c’est de lâcher prise. On s’est laissés porter, sans vouloir tout maîtriser. Pas besoin de plan en béton : on savait qu’on allait en Grèce, et pour le reste, on improvisait. Pas de guide détaillé, juste l’envie de découvrir, de vivre l’instant présent.
Mais ce voyage, c’était bien plus que des paysages sublimes ou des kilomètres avalés à vélo. C’était surtout une histoire d’amour. Une vraie bulle en famille, une symbiose où tout le monde allait dans la même direction. On était ensemble, connectés, et c’était incroyablement beau.
Et puis, ça nous a appris une chose essentielle : le bonheur, ce n’est pas d’avoir plein de trucs. Charles a porté le même T-shirt pendant 90 jours. Héloïse, avait deux shorts et trois T-shirts, et pourtant, on était les plus heureux du monde. Pourquoi ? Parce qu’on était au bon endroit, avec les bonnes personnes. Ce voyage nous a fait réaliser que le luxe, ce n’est pas ce qu’on possède, mais bien d’être entouré des gens qu’on aime, c’est là où on se sent vivant.
Donc quoi vous dire de plus que : lancez-vous ! Franchement, y’a rien à perdre et tout à gagner. Le voyage à vélo, c’est une aventure géniale et bien plus accessible qu’on ne le pense. Pas besoin d’être un(e) pro du deux-roues ou un sportif acharné. De notre côté, Héloïse n’en faisait que de temps en temps pour aller au travail. Elle ne s’est même pas spécialement entraînée, et pourtant, ça s’est fait tout seul. Si vous hésitez, commencez petit : des itinéraires en France sur 2-3 jours, c’est déjà magique.
C’est quoi votre prochaine aventure ?
On a bouclé notre aventure à Patras, mais l’appel du large est toujours là. On aimerait bien repartir de là-bas pour tracer vers la Turquie, l’Arménie et la Géorgie. Mais pour l’instant, on va profiter des petites aventures près de chez nous.
Parce qu’au final, que ça soit en France ou ailleurs, partir à l’aventure avec ses enfants, c’est le plus beau cadeau qu’on puisse leur offrir. Leur consacrer du temps, partager des moments hors du commun, c’est d’une richesse incroyable. Des souvenirs gravés à vie, autant pour eux que pour nous. Alors, vive l’aventure en famille !
Le récit en vidéo…
Car comme on le dit souvent, des images valent parfois mieux que des mots.
Deux fois par mois, des idées et des astuces
pour s'aventurer dans la jungle de la parentalité