Pourquoi faire des pieds et des mains pour remplir son frigo et soigner nos maux quand Dame Nature nous tend gentiment les bras ? La cueillette de plantes sauvages, c’est l’excuse parfaite pour aller gambader dans les bois, sentir le vent dans ses cheveux et renouer avec notre instinct d’homo sapiens en sandales de randonnée. Mais avant de troquer votre panier en osier contre une poêle bien chaude, voici la règle d’or du cueilleur : si on n’est pas sûr·e à 100 % de la plante qu’on a sous les yeux, on ne tente pas le diable et on passe notre chemin !
Feuilles de framboisiers
Dans la famille des classiques qu’on ne pense pas à utiliser autrement, on demande les feuilles de framboisiers ! Servies en infusion pour réguler les cycles menstruels et apaiser les douleurs de règles, les feuilles sont reconnaissables grâce à leur forme de pic et leurs bords parsemés de petites dents. On les récolte en petite et moyenne montagne de mai à août. Pour les trouver, c’est simple comme bonjour, direction les spot au soleil le long des chemins ou en bordure de forêt. Ensuite, on les fait bien sécher et le tour est joué. Autant dire qu’elles ont de quoi damer le pion à notre bouillotte préférée.
- Conseil de préparation : Mélangées avec de la camomille matricaire pour ses vertus anti-spasmodiques et apaisantes puis une touche de gingembre pour réduire les inflammations, on obtient une infusion toute douce qui fait du bien au cycle menstruel. Pour une infusion, utiliser 30g de plantes séchées pour 50 cl d’eau.
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Fleurs d’Achillée millefeuille
Dans la nature, y’a des plantes qui ne rigolent pas avec leur CV. L’Achillée millefeuille, c’est un peu le MacGyver des herbes sauvages : elle soigne les bobos, calme les inflammations, soulage les troubles digestifs et aide à cicatriser. Elle pousse un peu partout, des prairies aux bords de chemin, en passant par les lisières de forêt. Ses feuilles finement découpées ressemblent à de la dentelle, et ses petites fleurs blanches forment des ombelles bien serrées qui s’épanouissent de mai à septembre. Mais attention à ne pas la confondre avec la ciguë qui en plus de sentir très mauvais peut causer de sacrés dégâts digestifs dont on se passerait bien. Une fois cueillie, on la fait sécher pour en faire des infusions, des recettes ou des cataplasmes. Et voilà, la trousse de secours made in nature.
- Conseil de préparation : Pour une bonne sauce à l’achillée, on fait revenir un premier tiers de capitules (fleurs) d’achillée avec un oignon et de ail dans une poêle. Puis on ajoute de la crème de soja et un second tiers des fleurs qu’on laisse infuser hors du feu. Après 10 minutes on ajoute le dernier tiers, on mixe et on filtre. Pour finir, on relève la saveur avec une pointe de sel, de sucre et de jus de citron. À servir sur une bonne truite au four avec quelques pommes de terres !
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Feuilles d’Oxalis
On la confond souvent avec le trèfle, mais l’oxalis ne joue pas dans la même assiette ! Avec ses feuilles en forme de coeur et son goût citronné qui chatouille les papilles, on peut la trouver facilement de mai à octobre dans les sous-bois, le long des chemins. En cuisine, elle se glisse partout : dans les salades, les soupes, les sauces, ou même avec du fromage frais et du poisson. Attention quand même aux reins si on la consomme en excès.
- Conseil de préparation : À même la salade ou à faire bouillir dans l’eau salée puis ça part au beurre, à la crème, en gratin, dans les pâtes ou avec un bon poisson, partout !
Thym Serpolet
Encore un qui a plus d’un brin dans son sac. Parfait pour relever nos plats et donner un coup de boost aux défenses immunitaires le Thym Serpolet est arômatique, antiseptique et aide à la digestion ! À quoi on le reconnaît ? Des petites feuilles ovales le long d’une tige et au bout des fleurs roses ou violettes. Pour la trouver : pas besoin de sherpa mais rendez-vous dans les prairies et sous-bois bien exposés. Mais attention à ne pas le confondre avec la sarriette (qui est aussi comestible, ouf). En revanche, pour les femmes enceintes et allaitantes, on passe son tour si on veut pas jouer les trouble-fêtes en déclenchant des contractions.
- Conseil de préparation : En marinade avec une bonne viande pour adoucir les chairs, en assaisonnement dans les soupes, salade ou poêlés de légumes. Ou en infusion avec du tilleul, de la verveine et une dose de miel pour les gourmands.
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Myrtilles
Notre dernière pépite culinaire est… roulement de tambour : la myrtille ! Attention, elle n’est pas juste là pour tâcher nos doigts et nos dents, elle prend soin de nos yeux, elle est bourrée de vitamines (E, B, A) et a le pouvoir pour soulager les petits tracas… comment dire… digestif ! On la trouve en altitude, dans les sous-bois, bien planquée sous ses petites feuilles vertes nervurés. Surtout, on ne la confond pas avec la belladone ou la morelle, qui elles, ont le super-voir de nous envoyer direct aux urgences. Alors si on a un doute, on passe son chemin !
- Conseil de préparation : On le sait déjà, c’est la reine des gâteaux, mais si on la tentait en mode salé avec une bonne viande ? On saisit son émincé de veau, qu’on combine de champignons, de crème de soja et d’huile de noix à feu doux. On ajoute les myrtilles à la fin avec le sel et le poivre puis on sert avec du riz blanc. Fastoche non ?
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