Week-end sur la côte bretonne entre Morlaix et Roscoff
Infos pratiques
- Durée : 3 jours – 2 nuits
- Saisons idéales : printemps – automne
- Niveau : intermédiaire (ça dépend la hauteur des vagues)
- Réalisé par : Marmotte Haltérophile et Vison Bavard
Récit
Vous est-il déjà arrivé de rêver d’un lieu dans lequel crêpe, cidre, eau turquoise et fleurs tropicales cohabitent ? Vous pensiez que c’était trop beau pour être vrai, détrompez-vous ! Quelque part au nord du Finistère, entre la Baie de Morlaix et la ceinture dorée du Léon, ce paradis existe. De Morlaix à l’île de Batz en passant par Roscoff, cap sur un week-end qui semble tout droit sorti d’un rêve.
Jour par jour
J1 : Arrivée à Morlaix
Vendredi, 17h. On saute dans notre TGV INOUI, gare de Paris Montparnasse. Un œil sur nos mots croisés, l’autre sur le paysage, les 3 heures de trajet depuis Paris semblent s’être évaporées en même temps que la pluie. En un battement de paupière, on arrive à Morlaix de la plus royale des façons : par le grand viaduc de 58 mètres de haut qui nous offre une vue imprenable sur la ville. Comme quoi arriver à bon port, par le ciel et en train, tout à la fois, c’est possible. On regagne ensuite Les Chambres du Mad, à Carantec, où nous passerons la nuit.
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Sur place, Roberto et Rachel nous accueillent avec sourire et simplicité, dans la ferme qu’ils rénovent et aménagent depuis des années.
C’est sous un plafond de planètes que les petits plats de Rachel nous mettent des étoiles plein les yeux (et surtout, plein les papilles). Au menu : joue de raie, patate douce et légumes rôtis. Le tout, local et cultivé ou pêché à moins de 50 km du lieu (oui, même la patate douce) !
Après ce bon dîner, Roberto nous présente le reste de la famille : Rosalie, Raoul et toute la bande de moutons. Chargés de la tonte du jardin, ces paysagistes courts sur pattes entretiennent avec professionnalisme.
On profite des dernières lueurs du jour pour admirer la vue mer au-delà des champs de pomme de terre. Puis on regagne notre chambre, dont le mobilier a été chiné avec goût. « Noz vat ! », comme on dit ici, pour souhaiter bonne nuit.
Jour 2 : à pied, à vélo, dans et sur l’eau
La journée s’annonce sportive, et ça tombe bien : le petit-déjeuner (fait maison) a de quoi nous donner toute la force nécessaire. Nos tartines de beurre (salé, évidemment) et notre far breton avalés, on saute sur nos vélos électriques. En quelques minutes, on rejoint Céline Guesdon, ancienne championne de France de paddle, sur la plage de la Grève Blanche. C’est ici qu’elle organise ses cours de yoga-paddle. Une activité que nous aurions testée si le vent n’avait pas été aussi en forme ce matin. Eh hop, ça nous fait une bonne excuse pour revenir !
Pas d’inquiétude, aujourd’hui, on enfilera bien une combi : Céline nous propose de participer à son cours de « marche aquatonique » en fin de matinée. Ça tombe bien, le cours est organisé sur la plage du Kelenn, point de départ d’une petite randonnée sur le GR®34. Le cours n’est que dans une heure, alors on en profite pour arpenter le sentier et apprécier une vue imprenable sur le château du taureau et sur l’île Louët. La pluie va et vient et ce ciel blanc donne un côté presque magique au décor. Un tableau impressionniste, peint par un peintre qui aurait troqué son tablier contre un ciré.
À 11h, on est dans l’eau mais attention, ce n’est pas une simple balade ! On marche, on court, on plie les genoux, on gaine les abdos, on saute et on a le palpitant qui s’affole. Le groupe est hétérogène, autant en termes d’âge que des niveaux sportifs, mais tout le monde est raccord sur deux points : la bonne humeur et la cohésion de groupe. Après cette matinée sportive, on recharge les batteries autour d’un copieux déjeuner au Petit Relais, avec vue sur la plage.
L’après-midi, on revêt nos casques (et nos capuches) de cyclistes. On fait une boucle d’une quinzaine de kilomètres autour de Carantec, de sa vue mer aux étendues agricoles de sa campagne. Malgré le mode « turbo » de nos vélos électriques, on ne parvient pas à passer entre les gouttes. On prend une vraie douche. Sauve qui pleut, on s’abrite le temps de l’averse ! Heureusement, le soleil se lève vite de sa sieste.
On peut alors longer les parcelles d’ostréicultures et marcher sur la partie de route immergée entre la Grève Blanche et l’île Callot. Elle n’est praticable qu’à marée basse, donc pas avant 18h aujourd’hui. On n’est pas des saints, mais on pourra dire qu’on a presque marché sur l’eau !
On remonte en selle pour parcourir les 15 km qui nous séparent de Roscoff. Le trajet longe la mer et les champs de pomme de terre. Le soleil est de la partie, et on en prend plein les mirettes. On traverse l’ancienne cité épiscopale de St-Pol-de-Léon, et on arrive enfin à La Brise à Roscoff. C’est dans cette maison d’hôtes, rénovée et aménagée avec goût par Juliette et Alexandre que nous posons nos sacs pour la nuit.
On se rend sur le port en moins de dix minutes à pied et on dîne au restaurant Les Bricoles. On aurait dû garder nos casques : la canette et sa sauce framboise sont à tomber par terre ! Après une balade dans la cité corsaire, on rejoint notre jolie chambre. Il nous faut environ 2,5 secondes pour nous endormir.
Jour 3 : Des algues de mer en haut du phare
Pour bien commencer la journée, quoi de meilleur qu’un bon petit-déjeuner avec des pancakes faits minute par Juliette ? Le ventre bien rempli, on quitte La Brise pour le vieux port de Roscoff. Un café en terrasse du Ty Pierre plus tard, on regagne la vedette qui nous mène en 15 minutes sur l’île de Batz.
Guillaume Floch, un îlien passionné par les algues, aussi saisonnier au phare et diététicien, nous cueille sur le débarcadère. On récupère nos vélos à quelques mètres de là et on entame une petite grimpette à travers les jolies rues. En une matinée, on découvre plusieurs points phares (bretons) : l’Église, le bâtiment du canot de sauvetage, la vue imprenable depuis la bibliothèque et les étendues de champs de patates.
Hier, on slalomait entre les gouttes de pluie. Aujourd’hui, on bronze. Guillaume nous parle alors de « l’œil de l’île de Batz », ce micro-climat qui s’est installé juste au-dessus de ce territoire. On balaye l’horizon du regard, et effectivement : au loin, les nuages sont noirs. Mais au-dessus de nos têtes, le ciel est d’un bleu parfait. C’est cette exception météorologique qui rend possible la pousse de plusieurs centaines d’espèces de plantes exotiques sur ses terres. Des plantes qui, d’ailleurs, ne sont pas bonnes qu’à admirer…
Tout au long de la journée, Guillaume nous fait goûter différentes fleurs et algues. On croque à pleines dents dans des capucines et de la mauve. Ces algues marines font la richesse de l’île et se dégustent à même la mer. Sur l’île, le métier de goémonier est un héritage qui se transmet de père en fils, depuis des générations.
Les algues nous ouvrent l’appétit : il est l’heure d’aller reprendre des forces avec l’une des spécialités régionales : un délicieux artichaut farci au Gortozen Café. L’artichaut nous donne la patate : on remonte vite en selle et met le cap sur le phare. Quelques minutes après, on a gravi les 198 marches qui nous séparent du sol. On profite d’une vue à 360°C.
Le bleu de la mer et le vert luxuriant des champs nous offrent un spectacle à couper le souffle. En redescendant, on passe une tête par le musée qui se situe au premier étage. Puis, on trace tout droit vers la plage de Porz Adelig et son centre de glisse pour une dernière exploration singulière. On part en mer à dos de kayak et on vogue dans le calme sur les eaux presque turquoise.
15h45, on rend les vélos et on rembarque sur la navette qui nous ramène à Roscoff. Une heure plus tard, on est dans le bus pour Morlaix. Il nous reste tout juste le temps d’aller boire un Breizh Cola au milieu de ses maisons à pans de bois et il est déjà l’heure de remonter dans notre TGV INOUI pour Paris. Une nouvelle fois, c’est par le viaduc à 58 mètres au-dessus du sol qu’on quitte la région qui nous aura laissé la tête dans les nuages pendant 48h.
Accès
- Gare la plus proche : Morlaix (Paris > Morlaix : 3h03 en direct avec TGV INOUI)
Idée budget
- Nuitée : Les Chambre du Mad
- Transports : TGV INOUI de Paris à Morlaix / Bus L29 jusqu’à Henvic – Pont de la Corde, puis 15 minutes à pied
- Restauration sur place : Mise en bouche / plat / dessert / café pour 30 €/pers
- Location de vélo : Les vélos de la baie
- Activité paddle-Yoga et marche aquatonique : https://www.supdreamschool.com/
- Déjeuner : Le Petit Relais, en bord de plage
- Diner : Les Bricoles
- Nuitée : La Brise, à 10 minutes à pied du port
- Roscoff – Ile de Batz : prendre les vedettes de l’Ile de Batz, des bateaux qui assurent la traversée en 15 minutes. Plusieurs départs par jour, mais attention : les horaires peuvent être modifiés selon les marées. A consulter ici.
- Déjeuner : Gortozen Café (et coup de coeur pour cet artichaut farci)
- Visite du phare : 5,50€/adulte ou 2,50€/enfant
- Location de vélo : François Le Saout, à 2 minutes du débarcadère.
- Location de kayak : Centre de glisse Rêves de mer
- Roscoff – Morlaix : par le bus ligne 29 : Roscoff Quai d’Auxerre jusqu’à la Gare de Morlaix. Dernier départ de Roscoff à 18h55. 2,50€ le billet, à prendre directement dans le bus.
Ce qu’il faut apporter
- un k-way pour faire face aux caprices bretons
- un cycliste ou un short confo’ pour les balades à pieds et à vélo
- un maillot de bain pour faire trempette
- de la crème solaire pour ne pas cuire comme une galette jambon fromage
- une paire de chaussures d’eau pour la session de marche aquatonique
- une gourde pour se rafraîchir et s’hydrater entre 2 activités
Une fois par semaine, le meilleur de Chilowé pour toutes celles et ceux qui aspirent à un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature.