Est-ce qu’on est vieux à 64 ans ?
Ça y est ! Le gouvernement a dévoilé sa réforme des retraites et établit le départ à 64 ans. Forcément, ça nous a fait papoter à la machine à café Chilowé. Et on en est arrivé à ces questions existentielles : est-ce qu’on est vieux à 64 ans ? C’est quoi être vieux ? Et surtout, est-ce que c’est cool d’être vieux ? À savoir avant de débuter la lecture : attention, cet article peut donner envie de dévorer la vie à toute barzingue pour vite vieillir.
Sommaire
Déjà, être « vieux » c’est à quel âge ?
La question a été posée aux Français et pour eux, « vieux » c’est à partir de 69 ans, selon le sondage Ipsos réalisé en 2019. Chez Chilowé, on pense plutôt que la vieillesse ne se mesure pas au nombre de bougies soufflées : finalement, on est tous le vieux de quelqu’un. Élodie Llobet partage aussi cet avis. Elle dirige le cabinet d’études Generacio qui accompagne les collectivités sur les enjeux de transition démographique. Pour elle, à l’heure où l’espérance de vie n’a cessé de s’allonger en France, « la vieillesse n’est plus une question d’âge, mais de mentalité et d’état d’esprit avant d’être une question de condition physique ». Elle donne un exemple simple : « À 70 ans, on peut être en situation de dépendance, mais aussi capable de courir un semi-marathon ».
Le truc, c’est qu’en France, on a tendance à mettre très tôt les gens dans la case « vieux », voire « périmé » en fonction de leur âge. « Dans le monde du travail, il y a cette pensée que plus on vieillit, moins on est compétent », constate Élodie Llobet. En 2006, l’Observatoire des discriminations assurait qu’en France, à profil équivalent, un candidat âgé de 48 à 50 ans avait trois fois moins de chances d’obtenir un entretien d’embauche qu’un autre âgé de 28 à 30 ans. Déjà trop « vieux » à 48 ans alors qu’il nous reste potentiellement au moins 16 ans à travailler, ça fait mal… Celle qui analyse super bien ces discriminations chez les femmes, c’est Claire Flury dans son podcast Plaff, que nos oreilles vous recommandent vivement.
Les vieux sont des puits de savoirs
Si on décortique le mot « vieux », ça donne « vie » en « eux » : être vieux c’est avoir tout un vécu en soi. Et à 80 ans ou même 50 ans, ça fait un paquet de connaissances, de souvenirs et d’expériences. Du coup, pour Élodie Llobet, « avoir plusieurs générations dans une équipe permet de faire converger différents regards sur un sujet, de transmettre des savoirs, des valeurs et de conserver la mémoire de l’entreprise ». Les seniors, sont un peu comme les gardien·nes du temple et de l’histoire (et ça, ça en jette). Ils et elles connaissent les erreurs et les réussites du passé : ça évite de se rater une seconde fois. Chez Chilowé, il y a pas mal d’ancien·nes qui nous inspirent : François Lemarchand et son art d’entreprendre, Edgar Morin et sa vision de la vie ou encore Simone Veil par ses leçons de courage.
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Les vieux sont libres
Arrivé à un certain âge, on peut partir un jour, sans retour. C’est très précisément ce qu’a fait Pierre – alias Ours Furtif – au lendemain de son pot de départ à la retraite. Équipé d’un sac sur le dos et poussé par un vent de liberté, il a décidé de rallier Nice (chez lui) au Mont Saint-Michel où il n’avait jamais mis les pieds. Le genre de coup de tête dont on rêve tous, mais qu’on ne peut pas faire quand on a un job (« euh Sandrine, y a réunion lundi »), un conjoint (« Jacques, on avait dit qu’on dînait chez ma mère dimanche ») ou des enfants (« papa, faut venir me chercher à l’école stp »).
Les vieux sont forts
Sur les sports de vitesse et de puissance (comme le foot ou le rugby), la jeunesse est à l’avantage des sportifs. Mais ce n’est pas toujours le cas pour les sports d’endurance. C’est pour ça qu’il y a des athlètes de tout âge sur les marathons et qu’on se fait souvent doubler à vélo ou en trail par des personnes qui soufflent un sacré paquet de bougies sur leur gâteau d’anniversaire. Chez Chilowé, on a pas mal d’admiration pour Fauja Singh qui court toujours à l’âge de 109 ans et illustre bien le dicton : on n’arrête pas de courir parce qu’on vieillit, mais on vieillit parce qu’on arrête de courir. On a aussi une petite passion pour Charlotte Chopin qui continue de donner des cours de Yoga à 100 ans.
Les vieux sont heureux
De nombreux chercheurs se sont demandé à quel moment de notre vie nous sommes les plus heureux. Les résultats diffèrent sur l’âge gagnant, mais une chose est sûre : les seniors sont sur le podium. On notera ainsi qu’une étude de l’Insee établie le pic du bonheur entre 65 et 70 ans, (pile pour la retraite !). Il y a aussi ce neuroscientifique canadien, Daniel Levitin, qui estime que l’on est plus heureux après 80 ans. Selon lui, les personnes de cet âge voyant la mort approcher, vivraient plus dans l’instant présent et auraient moins de choix difficiles à faire. Mais celui qui nous donne vraiment envie de vieillir, c’est Claude Weill, 90 ans. Sa vie est comme une asperge dont les débuts furent bien durs et amers, comparé à sa vie aujourd’hui : « croquante et délicieuse ».
Les vieux ont des cartes de réduction
C’est avec un pincement au cœur (et au porte-monnaie), qu’il faut leur dire au revoir à la fin de notre enfance, adolescence ou de nos études : les cartes de réductions. Elles redébarquent dans nos vies à partir de notre 55ème printemps ! Elles nous permettent d’économiser jusqu’à 50% sur des loisirs et lieux de vacances (Réduc-seniors) ou sur les billets de train (carte avantage SNCF).
En conclusion, il n’y a pas vraiment d’âge pour être « vieux » et ça semble surtout assez cool de vieillir en bonne santé. Même si on est rassuré pour la suite, on ne va pas appuyer tout de suite sur le champignon et profiter de l’instant présent (dans la nature) au maximum. Et vous, vous en pensez quoi de notre portrait-robot de « vieux » ? Dites-le moi à l’adresse marie@chilowe.com !
Une fois par semaine, le meilleur de Chilowé pour toutes celles et ceux qui aspirent à un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature.