4 idées de week-end sur la Véloscénie
Ça y est vous tutoyez la boulangère en bas de chez vous, vous descendez les poubelles les yeux fermés et vous connaissez par cœur l’emploi du temps de votre voisin du dessus ? Au mois de mai, il sera vraiment temps d’aller s’aérer les bronches au delà de 10 km ! Ça tombe bien, Chilolo les bons tuyaux vous propose une virée à vélo jusqu’au Mont Saint-Michel, le long de la Véloscénie.
Depuis Paris, cet itinéraire vous fait traverser la vallée de Chevreuse, le Perche et le Maine (ze one in France), jusqu’à l’une des plus belles baies du monde. Pas question de bourriner : il est truffé de monuments historiques et de pauses gourmandes, alors on profite ! Et puisque ces 450 bornes sont plutôt smooth, pourquoi ne pas les faire avec les kids, avec tante Odette ou entre colocs ?
On a divisé tout ça en 4 étapes tranquilles, accessibles en train et en pleine nature pour vos prochains week-ends : à vous châteaux forts et cathédrales, forêts et bocages, détours gastros et roupillons improvisés. Faites-nous plaisir, dès qu’on aura retrouvé notre liberté, remplissez vos sacoches, claquez bien fort la porte de votre appart, partez sur les chemins à bicyclette et ne revenez pas tant que vous n’avez pas mal aux fesses !
De Paris à Chartres
La vie de château
Départ sur le parvis de la Cathédrale Notre-Dame, voilà qui annonce la couleur. Cette première étape est celle des amoureux du patrimoine. Passez le bonjour à Quasimodo mais ne jouez pas trop les touristes car 17 kilomètres vous attendent jusqu’à Massy.
A partir de là, deux options pour rejoindre Rambouillet. La première, très tranquille, par le nord : des petits chemins qui sentent bon la noisette, une halte royale au Château de Versailles puis la vallée de Chevreuse. La seconde, à peine plus sportive mais non balisée, vous envoie promener au sud. Vous rejoignez Rambouillet via Limours et Saint-Arnoult.
A Rambouillet, on se détend ! Faites quelques câlins aux arbres, passez le bonjour aux écureuils et hydratez-vous. Non loin de là, la Brasserie de la Reine vous fait goûter son breuvage local. Vous voilà au top pour reprendre le guidon à travers la vallée de Guéville, direction Epernon.
Ça y est, vous êtes dans l’Eure-et-Loir, pile à l’heure pour votre rendez-vous avec l’Histoire. Bienvenue au château de Madame de Maintenon (l’endroit même où elle fricotait avec son amant, un certain Louis XIV…) ! Dans les jardins à la française ou sous l’aqueduc, la journée se termine forcément en beauté. Quant à savoir où vous passerez la nuit, tout dépend de ce qu’il reste sous vos pédales : camping à proximité de Maintenon ou chambres d’hôtes à Chartres ?
- Distance : 120 kilomètres
- Durée conseillée : 1 jour ou 2
- Gares d’accès : Paris et Chartres
- Hébergements : le camping Les Îlots de Saint-Val près de Maintenon ou en chambre d’hôte, chez Les Conviv’hôtes à Chartres
- Ce qu’on aime : Répondre au cerf qui brame en forêt de Rambouillet
De Chartres à Condé-sur-Huisne
À la recherche du temps perdu
Avec ses 2600 mètres carrés de vitraux, Notre-Dame de Chartres va vous en mettre plein les mirettes. Et si l’étape commence fort, la suite ne déçoit pas non plus : redescendez par la ville basse et longez l’Eure, vous nous en direz des nouvelles…
Très vite, par le plateau de la Beauce, vous tombez nez à nez avec Illiers-Combray, le pays de Marcel Proust. Vous vous souvenez de sa tante Léonie dans A la Recherche du Temps Perdu ? Non, vous n’avez pas la réf ? Et la madeleine de Proust, ça vous parle ? C’est la spécialité du coin et c’est le moment d’en croquer une.
On vous prévient, vos pédales vont en pincer pour le Perche. Des vallons en veux-tu en voilà, des collines couronnées de forêts, des bocages vert tendre, des petits ruisseaux cachés… Le décor change du tout au tout et les mollets commencent (enfin) à tirer. Heureusement, sur un sentier en creux, vous aurez sans doute la chance de croiser un percheron. Troquez donc votre bécane contre son dos confortable.
Histoire de profiter un peu, posez vos sacoches à Thiron-Gardais. Avec son abbaye du douzième siècle, ses jardins thématiques et sa petite auberge, le village va titiller votre âme bucolique. Cap d’enchaîner encore 20 bornes jusqu’à Nogent-le-Rotrou ? On vous le promet, cette ancienne capitale du Perche vaut le détour… Tellement qu’elle a été labellisée Plus Beau Détour de France. Et si votre train à Condé-sur-Huisne ne part que le lendemain matin, c’est encore mieux : Au manoir du Bois Joly à Nogent, demandez la cabane du berger. Une nuit en roulotte après avoir bien roulé, la boucle est bouclée.
- Distance : 90 kilomètres
- Durée conseillée : 1 jour ou 2
- Gares d’accès : Chartres et Condé-sur-Huisne
- Hébergements : dans une cabane de berger au Manoir du Bois Joly à Nogent ou au Domaine de Villeray à Sablons-sur-Huisne si vous voulez pimper un peu
- Ce qu’on aime : caresser l’espoir de croiser Stéphane Bern (Il est propriétaire du Collège Royal et Militaire de Thiron-Gardais)
Condé sur Huisne – Flers
L’étape Mowgli-compatible
Ce morceau est le plus long, pourtant c’est bien celui que l’on vous conseille de faire en famille : c’est tout plat et il y a plein de choses à voir. Pouuuce ! On ne fait pas la course alors on sort la tête du guidon et on savoure son petit braquet.
Les 70 premiers kilomètres vous emmènent jusqu’à Alençon. Tout du long, c’est le Perche pépère, sans trop de collines cette fois. Des petites routes forestières, des villages typiques, des manoirs, des moulins… Vous auriez tort de ne pas prétexter des pauses pipi à répétition.
À Alençon, rebelote : deux itinéraires sont possibles pour rejoindre Bagnoles-de-l’Orne. Le choix sera vite fait, tout dépend si vous voulez transpirer ou pas. Si oui, prenez la première option, par le nord, et grimpez jusqu’à Carrouges. Ça tire mais ça finit par payer, l’arrivée face au château de Carrouges fera de vous un athlète comblé.
L’autre option, bien plus souple, c’est de passer par la vallée de Sarthon, de se perdre au milieu des petits ruisseaux, pourquoi pas d’improviser une partie de pêche sans oublier d’aller se balader au Mont des Avaloirs. Le dernier arrivé en haut du belvédère a quand même gagné la plus belle vue de la région !
A Bagnoles-de-l’Orne il ne vous reste plus que 20 kilomètres. Vers le nord pour aller choper un train à Briouze, vers l’ouest si vous êtes chaud pour continuer. Comme la braise ? Alors en route vers Domfront, petite cité médiévale perchée sur son gros caillou. Des pins, des pommiers et du cidre à l’arrivée, ce dernier morceau est comme un shoot de Normandie avant de rentrer à Paris par la gare de Flers.
- Distance : 120 kilomètres
- Durée conseillée : minimum 2 jours, 4 de préférence
- Gares d’accès : Condé-sur-Huisne, Alençon, Briouze et Flers
- Hébergements : dans un chalet au camping d’Ecouves ou à la chambre d’hôtes Le Plessis, près d’Alençon
- Ce qu’on aime : faire semblant de se perdre chez les producteurs locaux.
Flers – Mont Saint Michel
La plus belle des lignes d’arrivée
Vous roulez à la carotte ? Vous allez être servi•e. Cette étape vend du rêve en seulement 3 mots (et 110 kilomètres) : Mont / Saint / Michel. En plus, peu de gens le savent mais c’est dans la baie du Mont-Saint-Michel que l’on trouve la plus grande concentration de dauphins en Europe… Ça y est vous êtes chaud, c’est parti pour le show !
Au départ de Flers, commencez par aller voir Domfront. Ça grimpe un peu jusqu’à la cité médiévale mais la récompense est double : non seulement c’est mignon comme tout mais en plus, on s’y désaltère au poiré (c’est comme le cidre avec moins d’alcool et plus de poire).
Au début de l’étape, pas de difficulté particulière : de la voie verte et du frais bocage normand. Quand soudain, de nulle part, surgit une petite merveille : Mortain et ses cascades nichées en pleine forêt. Trouvez un prétexte, crevez s’il le faut, mais arrêtez-vous !
Le nez au vent, à l’affût du moindre effluve iodé, vous vous approchez du Graal. Histoire d’arriver en forme, faites donc une pause à Saint-Hilaire-du-Harcouët. Au camping de la Sélune par exemple. Sans prétention aucune, l’endroit fait pourtant l‘unanimité chez les cyclistes en vadrouille comme vous.
Tu me vois, tu me vois plus, tu me vois, tu me vois plus. Après Ducey, c’est une partie de cache-cache qui commence avec le Mont Saint-Michel. Les prés salés sont là, vous y êtes presque. Pourtant, on vous conseille de vous arrêter. Dormez chez Nadine (dans sa jolie fermette, Les Bruyères du Mont) et levez-vous à l’aube. Non pas pour l’aider à préparer le petit déj, mais pour aller voir le soleil se lever sur la baie, depuis la pointe de la Roche Torin. Magique.
Et parce que toutes les bonnes choses ont une fin, vous arrivez au Mont. La merveille est là, elle trône au milieu de sa baie. Au final, les dauphins vous ont posé un lapin mais qu’importe. Les champions, petits ou grands, ne sont pas rancuniers.
- Distance : 110 kilomètres
- Durée conseillée : 1 jour ou 2
- Gares d’accès : Flers et Pontorson
- Hébergements : À Saint-Hilaire-du-Harcouet au camping de la Sélune ou en chambres d’hôtes à Céaux, aux Bruyères du Mont.
- Ce qu’on aime : rater son train pour rester la journée au Mont.
Une fois par semaine, le meilleur de Chilowé pour toutes celles et ceux qui aspirent à un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature.