7 conseils ultimes pour un GR20 mythique
Le GR20, c’est un peu le Mariah Carey de la rando : ultra-connu et ultra-technique. Au départ de Calenzana à côté de Calvi, on rejoint Conca à côté de Porto Vecchio (on traverse donc la Corse du nord-ouest au sud-est, vous suivez ?). Une bagatelle de 180 kilomètres en 16 étapes et 13 000 mètres de dénivelé. On dit que c’est un des plus durs d’Europe… et un des plus beaux du monde. Au cœur des monts corses, la Grande Bleue en guest, vous crapahutez dans des paysages grandioses. Une aventure qui nécessite une sacrée préparation, de bons conseils et quelques infos utiles (comme ceux qu’on vous file juste en dessous!)
Choisissez la bonne période
La période idéale pour partir faire le GR20 se situe entre début juin et mi-septembre max. Souvent on squeeze juillet-août en se disant qu’on évitera le monde alors que ça se bouscule bien plus dans les refuges en juin et septembre. Seulement 40 têtes par refuge et par soir en juillet-août (contre 200 en juin). Ça vaut le coup d’oublier la plage.
Le reste de l’année, les refuges du GR20 ne sont tout simplement pas gardés, mais surtout, les conditions météo ne sont pas idéales pour marcher en toute sécurité. En avril par exemple, il faut maîtriser la haute montagne et ne pas lésiner sur l’équipement de type cordages, crampons et piolets, car la neige est encore très présente et les intempéries fréquentes. Bref, on est plus safe si on opte pour une chasse aux œufs à Mandelieu la Napoule. Pour retrouver toutes les infos mois par mois, c’est par ici.
Ne venez pas en touriste
Vous connaissez l’autre surnom de l’Île de Beauté ? C’est l’île-montagne. La Corse compte environ 120 sommets à plus de 2000 mètres d’altitude dont le Cintu qui culmine à 2700. C’est beau mais ça calme. Enchaîner 180 bornes et 15 000 de dénivelé, ce n’est pas impossible mais ça ne s’improvise pas. Alors on étudie chaque étape avant de partir. Jetez donc un œil à cet article aux petits oignons qui détaille le parcours étape par étape, en 15 jours : on n’aurait pas fait mieux.
Marchez malin
Pour ce GR-là, c’est comme dans Koh-Lanta : il faut être stratégique. Vous connaissez Lambert Santelli ? Ce traileur corse détient le record historique du GR20 qu’il a bouclé en 30 heures et 25 minutes. Anne Lise Rousset quant à elle, s’est chargée du record féminin en 35 heures et 50 minutes. Notre conseil : ne faites pas comme ces messieurs-dames, surtout si c’est une première.
- Prenez le temps de voir les paysages se transformer, observez la faune, la flore, le ciel, écoutez le bruit de vos pas… bref savourez. Le parcours comprend 16 étapes et en général, on compte environ six heures pour chacune.
- L’erreur classique ? Se cramer dès le début en doublant les étapes. Oui, vous pouvez le faire car vous êtes encore tout frétillant.es et plein.es de jus, mais pas sûr que vous tenniez sur la longueur.
- Les fausses croyances. Certaines étapes sont plus courtes en km… mais pas en dénivelé. Par ailleurs, le nord est réputé pour être technique, difficile et minéral, mais le sud n’est pas pour autant facile.
- Dans l’après-midi, le soleil donne la même couleur aux gens : le rouge écrevisse. Mieux vaut partir à la fraîche très tôt le matin et en profiter pour se fracturer la rétine face à des levers de soleil époustouflants.
Dormez sur vos 33 vertèbres
Sur le GR20, pas question de poser la tente où bon vous semble. Le camping sauvage est strictement interdit partout en Corse. 2 options : réserver sa nuit en refuge ou bien réserver son emplacement de tente autour du refuge sur des places dédiées. Et on vous déconseille de déroger à la règle : se faire déloger par un Corse pas content, c’est un peu comme croiser un ours en rando. Bona Furtuna !
Les refuges ont tous leur petit point d’eau à proximité, proposent des repas chauds sur réservation et vendent des produits locaux délicieux. Attention, il n’y a pas de couverture : amenez votre duvet ! Pour réserver vos douces nuits, direction le site du parc.
Préparez-vous physiquement
Si votre dernière rando remonte à votre dernière colo, vous risquez de déchanter. Pas besoin d’être un.e spécialiste, mais on recommande quand même un peu d’expérience ou tout du moins, une bonne forme physique. Sur le papier, jamais rien d’insurmontable mais méfiez-vous, le terrain cache bien son jeu. Plus techniques qu’il n’y paraît, certains morceaux s’avèrent coton, avec des passages très aériens et même un peu d’escalade à flanc de falaises. Vous avez l’âme d’un acrobate ? C’est un plus. Vous avez déjà randonné avec des ampoules ? C’est un enfer. Pour prendre votre pied sur cette aventure, rien de mieux que de les chouchouter avant de partir. Du choix des chaussures, aux semelles, en passant par les chaussettes et le gel anti-callosités, cet article fera de vous un aventurier paré pour les rochers.
Prévoyez le bon équipement
- 1 sac à dos confortable et sa protection de pluie.
- 1 paire de chaussures spéciale montagne, adaptée à vos habitudes de marche et à vos objectifs, avec une tige mid pour protéger les malléoles
- 1 veste Gore-tex qui protège du vent et de la pluie et ne prend pas de place + 1 doudoune compressible + 1 polaire
- 1 paire de crampons (si vous partez quand les névés sont encore là)
- Des tongs/crocs/claquettes pour les fins de journée.
- Une crème anti-friction ou une crème cryo de chez SIDAS pour un peu de confort.
- 1 première couche thermique (bas + haut) + 2 t-shirts techniques qui respirent et qui sèchent vite + 3 sous-vêtements techniques
- 1 pantalon de rando qui se transforme en short : ziiip ! Peut mieux faire niveau look, mais pas niveau pratique.
- 1 couvre-chef + des bâtons de rando + 1 poche à eau/gourde d’1 litre minimum
- 1 lampe frontale pour celles et ceux qui décideraient de doubler les étapes
- 1 couteau : le frometon ne va pas se couper tout seul
- 1 topo du GR20 pour checker les itinéraires, les variantes, les coordonnées des refuges.
Ne vous chargez pas inutilement
Évitez de jouer les écureuils et de faire des provisions de nourriture. On vous recommande vivement l’option assistance : vos nuits sont réservées à l’avance et vos repas vous attendent chaudement dans chaque refuge. Les refuges et les bergeries s’y connaissent en produits locaux, faites leur confiance. Entre une barre protéinée toute ratatinée et un petit casse-croûte au Lonzu avec un morceau de brocciu, le choix est vite fait. Autre option : vous pouvez faire suivre vos sacs. L’idée n’est pas de satisfaire les flemmards, plutôt de soulager les traileurs qui ne peuvent pas trop se charger.
Et si vous avez la flemme de lire cet article pourtant super :
Partez avec un accompagnateur dédié ! Nous, perso, pour l’expérience et histoire d’en apprendre toujours plus sur cette île magnifique, son histoire, sa culture, sa gastronomie, son peuple… On vous recommande un guide et une agence locale. Pour un séjour trail : Cime Di Corsica. Pour un séjour Rando : Altre Cime. Et Forza Corsica !
Une fois par semaine, le meilleur de Chilowé pour toutes celles et ceux qui aspirent à un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature.