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6 jours de Nantes à Saint-Malo à vélo

6 jours de Nantes à Saint-Malo à vélo

Le printemps pointant le bout de son nez, j’ai quitté la montagne pour enfourcher mon vélo que j’avais délaissé durant plusieurs semaines. Direction la terre bretonne. Nantes plus précisément, avec l’objectif de rejoindre la mer plus au Nord, à Saint-Malo. Une traversée de l’océan jusqu’à la mer entrecoupée par quelques canaux. J’ai amené avec moi Alix alias Avocette Dépaysée, qui avait bien envie d’aller prendre un bon bol d’air iodé ! Pour son premier voyage en bikepacking, le tracé semble parfaitement adapté. Il ne reste plus qu’à le confirmer ! Galette Gapette, la combinaison semble parfaite pour une chouette semaine sur la Traversée Moderne d’un Vieux Pays.

Infos pratiques

  • Durée : 6 jours
  • Saison idéale : Printemps, été, automne 
  • Niveau : Dynamique. Être capable de rouler entre 3 à 5 heures par jour. Idéal pour une première expérience en voyage à vélo, le terrain est tout plat et très bien balisé ! 
  • Kids friendly
  • Déniché par : Loutre Nomade et Avocette Dépaysée

Récit

La Traversée Moderne d’un Vieux Pays, c’est un itinéraire qui relie Nantes, Saint-Nazaire, La Baule, Rennes, Dinan, Dinard, Saint-Malo et le Mont-Saint-Michel. Par manque de temps, nous avons décidé de nous donner comme objectif final Saint-Malo. Habituellement on a tendance à se concentrer sur le bord de mer en allant à l’extrême ouest de la France. Ce chemin ajoute en plus la découverte de l’intérieur des terres en longeant canal, fleuve et rivière, tous bien différents. Démarrer par l’air frais et iodé en début de parcours avec l’objectif de le retrouver pour terminer la semaine, telle sera la quête de cette aventure gourmande et sportive !

Saint-Malo
Un beau soleil breton (habituel) – ©Nicolas Leroux

Et pour vous rassurer. On a récupéré une bonne partie de la pluie durant la semaine. Vous devriez être tranquille pour votre aventure de l’Atlantique à la Manche, entre terre et mer. Foncez, vous ne le regretterez pas !

Tout est question d’organisation – ©Nicolas Leroux

Jour par jour

Jour 1 – Découverte de Nantes au “Bateau mou” – 30 kilomètres

Arrivés à Nantes en matinée, et si on profitait des températures estivales pour explorer la ville ? Nous jetons notre dévolu sur les “classiques” avant d’entamer les premiers kilomètres et de trouver un spot bivouac à l’extérieur de la ville. La visite démarre par le Jardin des Plantes, le Château des ducs de Bretagne puis un peu plus au nord l’Île de Versailles. On s’installe en terrasse pour un café et élaborer notre plan de bataille : savoir combien de kilomètres nous allons rouler jusqu’à notre emplacement pour passer la nuit. Le temps suffisant pour attraper notre premier coup de soleil. L’aventure est déjà pleine de surprises !

Rencontre avec un éléphant – ©Nicolas Leroux

Sur la route, on fait un petit écart par les Machines de l’Île où petits et grands s’émerveillent à regarder ce grand éléphant dont la démarche ressemble étrangement au réel. Le spectacle terminé, ça y est on peut officiellement se lancer en direction de l’océan en longeant l’estuaire de la Loire. (Il y a aussi l’option bateau pour rejoindre Saint-Nazaire, une autre manière de découvrir l’estuaire). On y découvre les premières œuvres qui se trouvent tout le long du parcours jusqu’à l’océan. On traverse la Loire du Nord au Sud par le bac de Couëron pour arriver à Misconceivable, le Bateau mou, œuvre d’Erwin Wurm. On se désaltère avec notre première bière locale au Restaurant La Martinière. Les alentours sont sauvages et paisibles et nos 30 kilomètres sont bouclés. On peut se mettre en quête de l’endroit parfait pour monter la tente. C’était sans compter sur le craquettement d’une cigogne qui vient nous distraire. On passe plusieurs minutes à s’émerveiller devant le jeu de séduction des deux oiseaux qui ont parcouru plusieurs milliers de kilomètres pour revenir dans le secteur.

Bateau mou
Fatigué le bateau – ©Philippe Piron

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Jour 2 – L’océan ! Du “Bateau mou” à Guérande – 75km

Après une nuit humide, la route reprend sur le canal de la Matinière avant de poursuivre le long de la Loire en direction de Saint-Nazaire. On admire les œuvres toujours sur le parcours (il y en a 30 au total !) avant de retourner de l’autre côté de la Loire par le pont de Saint-Nazaire. Si vous préférez ne pas le passer à vélo, il y a l’option bus 317 à réserver 24 heures à l’avance. Des liaisons gratuites sont également en place toutes les demi-heures en juillet et août au départ de Saint-Brévin-les-Pins, ainsi que sur les week-ends prolongés de mai et juin.

Un peu d’air de Saint-Nazaire – ©Nicolas Leroux

On déjeune des galettes sur la Place du Commando, premières d’une longue série à Saint-Nazaire. Cette ville au riche passé industriel propose une belle offre culturelle avec 4 musées, du street-Art et le festival Les Escales. On décide de se protéger de la pluie au musée Escal’ Atlantic qui retrace la grande aventure des paquebots transatlantiques de légende construits à Saint-Nazaire. On file ensuite arpenter le quartier de La Havane, typique de la Belle époque de la ville, épargné par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Il est déjà 16 heures, on continue notre route le long de l’océan pour rejoindre notre destination du soir : Guérande. En passant par la plage de Monsieur Hulot et La Baule. Quel plaisir de commencer à longer le littoral ! 

En fin de journée, on dort dans un petit logement à l’intérieur de la ville fortifiée après s’être baladé dans cette petite ville de caractère, profitant du calme et de la lumière du soir. Le tour de la ville à l’extérieur des remparts est particulièrement agréable !

Guérande
Et pourquoi pas vous ? – ©Nicolas Leroux

Jour 3 – Le plein d’iode ! De Guérande à la Roche-Bernard – 86 km

Revigorés après une bonne nuit sous les toits de Guérande, on prend la route pour retrouver le littoral. Avant d’attraper le large, on longe les marais salants de Guérande où s’enchaînent les salines, ces rectangles d’eau qui permettent la concentration de sel. 

Piriac
Piriates ! – ©Nicolas Leroux

On poursuit en direction du mignon village de Piriac-sur-Mer où l’on retrouve la côte, que l’on ne va plus quitter pour une bonne partie de la journée. On flâne dans le village, se balade au marché et on s’y remet. À la sortie de Piriac-sur-Mer, vous trouverez un banc, la vue est magnifique, on en profite pour grignoter. (Royal au bar comme dirait Avocette Dépaysée !). Avant de rejoindre l’estuaire de la Vilaine, on traversera les marais salants du Mès, sûrement moins connus que les précédents, mais tout aussi beaux, et peut-être un peu plus sauvages. C’est en tout cas notre ressenti. On y aperçoit de nombreux oiseaux qui y nichent toute l’année, perchés sur leurs grandes pattes. Dont l’Avocette Élégante, autant vous dire qu’Avocette Dépaysée était ravie de retrouver quelques cousines dans le secteur ! 

pause
Face à la mer, je voulais manger – ©Nicolas Leroux

Autre belle surprise, la Pointe du Halguen ! Je vous conseille vivement de faire une halte sur la plage qui porte le même nom. Petit bijou de nature, la baignade s’impose !

La journée se terminera par un joli chemin en campagne qui amène à la Roche-Bernard, où on se ravitaille d’une crêpe caramel, bien évidemment au beurre salé.

crêpe
Nos bretons ont du talent – ©Nicolas Leroux

On visite la ville, de caractère une nouvelle fois. Nuit au camping municipal de La Roche-Bernard, à côté du port. Possibilité de planter la tente ou de dormir en cabane du Randonneur, petit abri en bois pour une nuit au sec. On opte pour cette option !

Chill, bike & sun – ©Nicolas Leroux

Jour 4 – De la Roche-Bernard à Guipry-Messac – 81 km

On sort la tête de notre petite cabane, pas de pluie à l’horizon, c’est bon on peut commencer à pédaler ! L’océan derrière nous, la route continue le long de la Vilaine par de chouettes chemins en pleine campagne. On est seuls. L’environnement a bien changé, ça grimpe un peu par moment, juste assez pour se mettre en jambe.

far breton
Le far (west !) – ©Nicolas Leroux

Jusqu’à Redon, on emprunte ensuite sur quelques kilomètres le canal de Nantes à Brest. On vous conseille de prendre votre petit déj’ à la Roche-Bernard, pas comme certains, le dépaysement est tel qu’on ne trouve pas un commerce en chemin. Heureusement, on avait dans une sacoche le genre de friandise qu’un cycliste rêve en cas de fringale : le far breton. Un genre de flan avec quelques pruneaux. Un régal qui nous permet de tenir bon jusqu’à Redon.

Après un repas bien mérité à Le Quetzal Café, cuisine maison, locale et veggie, on retrouve la Vilaine jusqu’à notre fin d’étape Guipry-Messac. On est bouche bée par la Vallée de la Corbinière, vallée creusée par le fleuve qui slalome le long de pentes escarpées. Comme un petit air d’Ardenne Belge. Vent dans le dos, on apprécie les éclaircies et le jaune du colza. N’oubliez pas de faire un petit crochet par le village de Brain-sur-Vilaine qui a un charme fou.

cabane
Cabane de luxe – ©Camping municipal de Guipry-Messac

Arrivés au camping municipal de Guipry-Messac, on gare nos vélos à notre petite cabane confortable. On achète quelques produits locaux pour l’apéro chez Tentations Gourmandes, qu’on accompagne d’une pizza. Conclusion d’une journée parfaite au grand air à pédaler !

Jour 5 – De Guipry-Messac à Hédé-Bazouges – 90 km

Au programme du jour, la Vilaine et le canal d’Ille-et-Rance. C’est un des points forts sur cette aventure. Passer d’un cours d’eau à un autre permet une grande diversité de paysages. L’aspect sauvage de chacun d’entre eux incite à la contemplation.

Ce matin, on prend le temps en profitant du soleil pour un petit dej’ sur la terrasse du café Le coffre à jeux après être passé récupérer quelques gourmandises à la Boulangerie de la gare.

canal
La Vilaine c’est tout sauf vilain ! – ©Nicolas Leroux

À 11 heures, on enfourche les vélos le ventre lourd mais heureux de retrouver notre rythme de pédalage, le long de la Vilaine en direction du Nord. Les spécialités bretonnes nous aident à avaler les kilomètres en traversant de beaux villages. Bourg-des-Comptes, Guichen, Pléchâtel puis les falaises du Boël. On longe de nombreux étangs juste avant Rennes, qu’on traverse rapidement par manque de temps. (On reviendra pour découvrir La place des Lices, le Parlement de Bretagne, le Couvent des Jacobins, le jardin du Thabor, et les maisons à colombages).

En laissant derrière nous Rennes, on quitte la Vilaine pour poursuivre notre route sur le canal d’Ille-et-Rance. Ce chemin de halage est jonché d’écluses, toutes plus belles les unes que les autres. Au total, il y en a 61 (Oui oui on les a toutes comptées, une écluse, deux écluses, trois écluses…).

écluses
Tu peux voir 1 écluse… mais pas 11 ! – ©Nicolas Leroux

Quelques kilomètres après Rennes, on s’arrête reprendre des forces à la Buvette du Pont à Betton, une guinguette sympathique où vous trouverez de quoi vous restaurer, et vous hydrater d’une bière locale! Il nous faut un peu de courage pour reprendre la route, on s’active pour rejoindre Hédé-Bazouges où se trouve l’Ille Flottante, notre logement insolite. Une petite pénichette. Quelques centaines de mètres avant d’arriver on passe les 11 écluses, une petite beauté !

Pause ravito ! – ©La Buvette du Pont

On profite de la terrasse à l’avant de l’embarcation, avec une nouvelle bière locale, un coucher de soleil et quelques bocaux de préparation maison. Un régal de moment !

Jour 6 – De Hédé-Bazouges à Saint-Malo – 64 km

La journée démarre par un petit-déjeuner sur le bateau, produits frais, locaux, on fait le plein d’énergie pour la dernière journée de notre périple de l’océan jusqu’à la mer. Toujours sur le chemin de halage, toujours au bord du canal d’Ille-et-Rance. Quelques dizaines de kilomètres nous séparent du petit village de Léhon (Cette mignonnerie de village est mon coup de cœur !) Pause café pour se protéger de la pluie au café Côté cour. On finit par y déjeuner, le lieu a beaucoup de charme, la cuisine de saison nous séduit. (La terrasse est incroyable, nous reviendrons en profiter par beau temps !).

pause dej
La pluie ? Non, c’est une légende – ©Nicolas Leroux

Une petite éclaircie nous incite à nous remettre à vélo. Petit tour de la ville, avant de continuer sur Dinan pour une visite à pied dans cette typique ville. La rue du Jerzual est pentue mais vaut le détour avec ces boutiques d’artisans d’art et les maisons en colombages.

En quittant Dinan, la météo continue de s’amuser de nous, alterne entre pluie et éclaircie. On est trempés mais le sourire aux lèvres de ressentir l’air iodé et de voir arriver la fin du parcours et l’objectif final.

estuaire
Estuaire, mon bel estuaire – ©Nicolas Leroux

On continue de suivre la voie verte jusqu’à Dinard, où une fois sur place on s’embarque pour traverser la Rance en bateau ! C’est sympa d’arriver à Saint-Malo par la mer.

Une fois la terre ferme retrouvée, on longe le littoral. L’occasion d’avoir un premier aperçu de la ville, de passer proche de la vieille ville et de longer la digue pour arriver à notre hôtel Les Charmettes. On peut nettoyer nos vélos (Ils ont la chance de passer à la douche avant nous !) et profiter de notre soirée d’arrivée dans la ville fortifiée. 

Journée pluvieuse, journée heureuse ! L’objectif est atteint, place à la baignade !

Un beau soleil breton (habituel) – ©Nicolas Leroux

Pour clore cette semaine, on profite d’un dernier jour à Saint-Malo avec un incroyable petit dej’ vue mer, la visite de la ville, une petite balade sur l’île de Bé. Et bien sûr, une galette et une bolée de cidre pour clôturer cette aventure sur la Traversée Moderne d’un Vieux Pays.

Accès

  • Gare la plus proche : Nantes puis Saint-Malo
  • Depuis Paris : Paris Montparnasse > Nantes
  • Saint Malo > Rennes > Paris Montparnasse

De nombreuses gares sont présentes sur tout le parcours entre chaque étape et notamment entre Rennes et Redon, et entre La Baule et Nantes, ce qui permet de raccourcir certaines journées en cas de fatigue ! Et comme il s’agit de TER, on peut prendre son vélo facilement dans le train.

Idée de budget

Assez varié selon vos envies. De manière générale, compter quelques euros pour des petits déjeuner en boulangerie, une vingtaine d’euros pour les déjeuners / dîners à base de galettes / crêpes sucrées / bolées de cidre. 

Ce qu’il faut apporter

  • Un vélo (et oui !)
  • Baskets
  • Une tenue de cycliste
  • Une tenue pour le soir
  • 1 doudoune fine
  • 1 micropolaire 
  • 1 veste imperméable
  • Un legging long

Une fois par semaine, le meilleur de Chilowé pour toutes celles et ceux qui aspirent à un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature.