Chilo | Édito
Chilo | Édito

Ré-inventer son terrain de jeu

Ré-inventer son terrain de jeu

Paysage de Jesla en Croatie, mer et arbres sur un bout de terre.
© Amandine Clément

Et si la vie était un grand terrain de jeu où on pouvait réinventer ses propres règles ? Bienvenue dans l’ère des explorateur·rices du quotidien, ces génies de la créativité qui décident de sortir des sentiers battus pour s’aventurer sur une voie moins ou pas du tout conventionnelle. Voici 5 créateur·ices engagé·es qui nous inspirent et nous donnent envie de faire de notre vie, la plus belle de toutes les aventures. 

Changer de métier tous les trois mois

Pendant la crise sanitaire de 2020, le confinement a ravivé le désir chez pas mal de monde de se détacher du monde moderne, de s’essayer au fait maison et d’explorer sa créativité. France Travail a même publié une enquête à l’époque où 47% des répondants actifs étaient en reconversion ou envisageaient de se reconvertir à ce moment-là.

En 2024, ce phénomène existe encore et il semble peser lourd puisque 2 millions de Français ont changé de métier lors de ces 5 dernières années. Et puis, il y a des personnes intrépides qui se lancent dans des aventures audacieuses pour se trouver. Diplôme de marketing et de communication en poche, Chloé Vancaeyzeele ne sait pas encore ce qu’elle veut faire dans la vie alors pour se décider, elle a fait une liste de tous les métiers qui l’ont toujours fait rêver et elle en pioche un nouveau tous les trois mois : la voilà alors photographe, peintre, designer, couturière, agricultrice et même marin !

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Un voilier blanc sur l'océan.
Un quotidien loin d’être bateau – © Pexels

Elle plonge donc dans des univers inconnus en explorant tout type de terrain. Elle partage ses aventures, ses doutes et ses réussites sur son compte Instagram. Et pendant le Vendée Globe, elle a même pu Côte-oyer et interviewer les participants dans un documentaire qu’elle a réalisé. La Creative Explorer raconte toutes les étapes par lesquelles elle passe et ces dernières sont loin d’être bateau. Chloé nous prouve que l’on a le droit de se jeter à l’eau et de faire prendre à son CV le large pour sortir des lignes bien établies, hissez les voiles car dès demain, on peint notre futur sur toile !

Trouver du sens

« Je suis en plein questionnement entre ce que je sais faire, ce que je veux faire et ce dont le monde a besoin ». Avouez, vous aussi, cette petite phrase vous trotte parfois dans la tête ? Elle arrive dans votre esprit à la manière d’une playlist Spotify en aléatoire, on passe d’un titre de Joy Division à Las Ketchup (Ah non, pas vous ?). Une fois ses années d’études achevées, Thibault Delautre, jeune réalisateur diplômé d’une formation audiovisuelle a ressenti le besoin urgent de quitter la ville et mettre sur pause le quotidien.

Dans une « époque où il faut faire sensation » et où tout va vite : le scrolling sur Insta, les publicités qui s’enchaînent à la télé ou sur Youtube, les rendez-vous en visio qui s’enchaînent plus vite que les saisons de la dernière série Netflix le dimanche, Thibault a tout mis en sourdine et est allé faire quelques ascensions dans le domaine du Queyras.

Paysage de montagne enneigé au coucher du soleil.
Sortir en extérieur pour soigner son intérieur – © Pexels

Dans l’effort, il a fait monter crescendo son BPM (battement par minute) et il a trouvé des réponses à ses angoisses qu’il a poétiquement traduit en son et en image. « La quête du sens » est une œuvre sample et touchante. Tout comme lui et à tout âge, chez Chilowé on aime passer en mode Live sans coupes ni effets pour mieux savourer chaque fréquence de la vie.

Se ré-ensauvager

Vous vous considérez comme une petite nature ? Ça tombe bien parce qu’on devient aventurier·e petit à petit. Imaginez : le vent dans vos cheveux, les pieds dans l’herbe, les yeux rivés sur un ciel où les nuages fanfaronnent sans notion du temps. Fini les murs de contreplaqué et les claviers usés de trop travailler, place aux forêts, aux montagnes, et à tout ce qui rampe, vole ou grimpe – pas pour nous déranger, mais pour nous faire une piqûre de rappel : dans ce grand cycle de la vie, c’est nous les invité·es et eux les maîtres du terrain. Le projet Azur est né de ce désir profond de reconnecter avec l’essentiel, d’abandonner les conventions citadines et de troquer nos journées monotones contre des aventures en plein air. Anaëlle, Solène et Philomène, les fondatrices du projet sont trois aventurières qui ont le talent particulier pour nous rappeler toute la richesse de la biodiversité.

Deux femmes qui dévalent une pente en pleine nature.
Courir après la nature – © Pexels

Ce qui vous attend au détour d’un chemin, c’est un retour à l’état sauvage – mais aussi un retour à soi-même. En roulant sur les chemins ou en glissant sur l’eau avec son kayak en Bretagne, on apprend à prendre le temps de respirer, à ralentir, à écouter le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles sous nos pieds. Alors sortons de nos cages et redécouvrons la nature. Vous serez surpris de découvrir à quel point les insectes, les oiseaux et même la pluie ont ce pouvoir apaisant pour estomper les traces de la vie citadine et se sentir pleinement vivant !

Regarder vers le bout de son nez

Pas la peine d’être Mike Horn et d’escalader des montagnes en Antarctique pour se considérer comme un aventurier. Parfois, une odyssée n’a rien à voir avec des exploits extrêmes, elle peut se cacher dans un coin de nature, juste au bout de notre nez. Comme dans ce parc à deux pas de chez nous qu’on a jamais pris le temps d’explorer. Alors, rendez-vous dans le jardin alpin du jardin des Plantes dans le 4e arrondissement de Paris, au Jardin naturel Pierre-Emmanuel dans le marais, ou dans un environnement exotique avec le Jardin japonais du musée Albert Kahn à Boulogne Billancourt : des havres de paix pour laisser ses pensées s’échapper (pas facile à dire à voix haute ça) et se ressourcer en pleine nature.

Un jardin parisien sous le soleil.
Le nez dans les feuillages – © Unsplash

Côté activités, on peut partir sur une course d’orientation dans les bois de Vincennes ou faire un jogging le long de la Coulée Verte, tester du côté de Lyon une balade en paddle, en canoë ou en kayak sur le Rhône et même faire une petite balade jusqu’au Parc de la Tête d’Or avec son lac, ses roseraies et ses allées bordées de vieux arbres. Plus au Sud du côté de Marseille, on profite pleinement du sentier côtier pour se prendre une calanque de beauté en pleine poire. Oui, on revoit ses basiques pour laisser plus de place à la nature, pas besoin de faire les 100 pas ou de partir dans une quête épique, parfois, une odyssée n’a rien à voir avec des exploits extrêmes, mais peut se cacher dans un coin de nature, juste au bout de notre nez.

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Ce qui compte c’est pas la destination mais le voyage

Enchantée, moi c’est Amandine aka Anémone Créative et après 7 ans de vie parisienne, un ras-le-bol énorme de son rythme effréné et une belle frustration de ne pas trouver le job de mes rêves, j’ai déménagé en région Auvergne-Rhônes-Alpes en 2023. Ce nouveau souffle m’a donné l’envie de changer certaines habitudes du quotidien (bouger plus, acheter mon premier vélo et mon premier cuissard, faire de la randonnée en montagne) et surtout, il m’a donné envie d’essayer le Slow Travel lors de mes vacances.

Sur le ferry, reflet d'une personne sur les fenêtres.
48h de trajet = pas la mer à boire ! – © Amandine Clément

Le réveil qui pique à 5 heures du matin, le sac à dos rempli à ras bord avec nos affaires qu’on n’arrive pas à bien tasser, les chaises de camping qu’on doit réussir à attacher sur les côtés, le pique-nique qu’on n’a pas encore acheté, le sprint final vers le quai du train, voilà le résumé de mon dernier départ en vacances pour la Croatie pour deux semaines sous la tente. Le challenge initial de ces vacances ? Arrêter d’être trop speed (coucou Zazie), prendre uniquement des moyens de transport bas-carbone comme le train et le bateau.

Au total, plus de 48h de voyage (deux trains dont un qui n’était pas prévu au programme, faute d’une correspondance ratée + une nuit en ferry). Contrairement à ce que je pensais – moi qui aime avoir mon petit confort tout de même, oreiller gonflable dans la tente svp – avec mon copain, on a profité de chaque étape de ce voyage, on s’est imprégné des lieux, on se serait presque cru passagers du Titanic (dans les 60 premières minutes heureuses du film of course) au petit réveil avec le soleil qui saluait les vagues. Arrivés sur l’île de Brač après un trajet dans un second bateau, on est arrivé sur notre petit terrain de camping. On s’est dit que nos dernières 48h avaient été une pure éloge à la lenteur et on a presque été nostalgiques de ces moments d’attente solitaires.

Une fois par semaine, le meilleur de Chilowé pour toutes celles et ceux qui aspirent à un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature.