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4 jours à vélo en Haute-Corrèze

4 jours à vélo en Haute-Corrèze

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– © Caroline Fioleau

Paysages bucoliques, escapades à vélos, rencontres improbables : on ne s’attendait pas à tout ça quand on a réservé notre train pour Meymac. Ça sent l’herbe fraîche, les pins, les lacs, les tourbières. C’est la campagne, la vraie comme on aime ! Côtoyer les brebis, observer les étoiles et même dormir dans un lodge, on te jure que la Haute-Corrèze est une pépite ! Si t’as pas le sens de l’orientation mais que tu as des bonnes cuisses et que t’es plus nature que peinture, viens avec nous ! On part rencontrer les Corréziens (et 450 brebis) !

Infos pratiques

  • Durée : 4 jours – 3 nuits
  • Saison idéale : de mai à septembre (le soleil c’est la vie)
  • Niveau : Sportif (dénivelé et kilomètres sont au rendez-vous)
  • Réalisé par Taupe Malicieuse et Caouanne Festive

Jour par jour

Jour 0 : Départ d’Angers

Il fait beau, il fait très chaud. Le sac sur le dos, une gourde sous le bras, une casquette sur la tête, nous quittons la gare d’Angers pour le territoire de Tourisme Haute-Corrèze. On est surexcités. Après un changement à Paris, non sans frayeur suite à un léger retard de notre train, on descend sur 3 heures et demie dans un train intercités 2.0 à Limoges. De cette très jolie gare, nous montons dans un « train-bus » pour Meymac-Jassoneix. Théo et moi l’avons baptisé « train-bus » car c’est un mini-train qui s’arrête sur demande. Mais pas de bouton comme dans le bus, il faut toper le contrôleur.

Après notre dernière heure de voyage, c’est à la tombée de la nuit que l’on arrive à Meymac. Ça tombe bien car on adore arriver la nuit dans un nouvel endroit, ça promet de belles surprises au réveil. Nous trouvons notre hôtel situé à seulement 20 minutes de la gare : Le Millésime. Une clé nous attend dans une enveloppe. On monte les trois étages et on s’affale dans le lit douillet, soulagés d’arriver à destination et avides de curiosité quant à l’aventure des trois prochains jours qui nous attend !

Jour 1 : de Meymac à La Maison du Parc

Hotel le millésim
Un hôtel de qualité millésimé – © Caroline Fioleau

À notre réveil à 8h30, le soleil perce les volets. Nous descendons au rez-de-chaussée de l’hôtel pour découvrir la jolie salle à manger dressée sur un parquet d’époque et coiffée de jolies moulures. Le petit-déjeuner est copieux, nous dégustons les produits locaux comme la confiture de myrtilles du Monastère de Jassoneix, et un Miel du plateau de Millevaches. Nous nous baladons dans le petit bourg. Le village est charmant dans ses pierres de granit, animé d’une grande terrasse de café, d’une grande abbatiale et d’une place centrale qui sent la place des fêtes et des petits marchés de producteurs des mercredis soir d’été !

Les commerces ouvrent leurs vitrines : des boulangers, coiffeurs, artisans, et l’office du tourisme, qui détient les clés de notre périple. On y retrouve Jérémy, notre hôte corrézien, et son acolyte Kélian. Le joyeux binôme nous remet nos vélos électriques, ainsi que notre programme.

Chez Françoise
Chez Françoise, on se régale – © Caroline Fioleau

Pour le pique-nique du midi, on s’arrête dans une boulangerie rustique : service par le boulanger lui-même, un comptoir minimaliste, ouvert sur le fournil. On part ensuite à la rencontre d’une restauratrice réputée de Meymac, Chez Françoise. D’un côté une épicerie de mets du coin (rillettes, charcuterie, tourtous…) et de l’autre un hôtel-restaurant, ancien QG de Jacques Chirac, tout de même ! Françoise nous sert un bon saucisson et une tomme de vache, nos estomacs sont parés pour la journée.

Vélo au Mont Bessou
À bicyclette, c’est super chouette – © Caroline Fioleau

Cette fois, on est prêt, on enfourche nos vélos direction le Mont Bessou. La magnifique campagne corrézienne se dévoile. Nous longeons les banquettes de marguerites et les forêts de sapin. L’assistance électrique est déjà très appréciable, ça grimpe fort ! Il faut dire qu’on se dirige vers le plus haut relief du Limousin : 976 mètres d’altitude. Nous gagnons le Mont Bessou en moins de 45 minutes. Un panorama XXL nous accueille. La chaîne des Puys s’étend sous nos yeux contemplatifs. On gagne encore de la hauteur en montant les 136 marches de la Tour d’observation et atteignons les 1 000 mètres d’altitude. Nos yeux et nos poumons se délectent. Lorsqu’il y a du vent, il paraît que la structure bouge !

Mais avec la météo estivale qui nous accompagne, elle ne décale pas d’un poil ! Pour les familles, le site offre un parcours de jeux dans les arbres type accrobranche gratuit pour les enfants. Un peu plus loin, une piste de VTT permet de dévaler la pente à toute allure. Le Mont Bessou est une vraie vitrine de l’espace VTT de Haute-Corrèze, l’un des plus grands de France (avec plus de 1000 kolimètres de circuits balisés). Il y a aussi un chalet qui abrite la crêperie « La P’tite Fuste » où on peut goûter des produits du terroir. On succombe à la carte et craque pour deux boules de glace maison : fraise et citron-basilic !

Sur la route à vélo
Euuu c’est par où le PNR ? – © Caroline Fioleau

Le seul bruit est celui des oiseaux. Une sieste est tentante, mais nous avons un rendez-vous important. Alors on déguste les produits de Chez Françoise puis nous reprenons les vélos. On papillonne, littéralement, sur un parcours d’une heure. Le paysage se peint majoritairement de forêts, rivières, prairies et tourbières. On suit les papillons et longe les champs de vaches limousines. Le panorama se colore du jaune des genêts, très présents dans la région. On voit aussi de plus en plus de fleurs à clochettes violettes, les digitales. Nous gagnons le Parc Naturel Régional (PNR) de Millevaches, zone préservée grâce à son patrimoine naturel et culturel, dont 25% est classé Natura 2000. C’est un territoire qui doit son nom, non pas aux bœufs qui y ruminent, mais aux mille sources qui l’habitent. Ces sources terminent leur chemin dans la Garonne et la Loire !

Longeyroux
Meuuuuhnifique paysages – © Caroline Fioleau

Nous arrivons jusqu’aux tourbières du Longeyroux et premier faux pas du GPS (spoiler alert, il y en aura un autre). Nous sommes censés rejoindre un berger et son troupeau de brebis, mais nous voilà parmi une sorte de colonie de vacances. Heureusement, Jérémy est là pour nous rattraper. On continue notre chemin jusqu’à Peyrelevade, à la rencontre de Loïc ses 4 chiens, ses 15 chèvres et 450 brebis limousines.

Visite des pâturages
Patou’che à mes moutons – © Caroline Fioleau

Loïc nous fait entrer dans l’enclos, sous l’œil attentif de ses deux patous (alias Petits Bergers). Un peu flippée au début, je me surpasse et finis par me détendre, passionnée par le récit du berger sur son métier. Loïc est là pour garder le troupeau pendant l’estive (pâturage d’été). Les brebis entretiennent ainsi naturellement les sols du plateau. Elles mangent une surface d’herbe délimitée par l’enclos que déplace le berger. Pourquoi ? Parce que mesdames ont des principes : elles ne mangent pas une herbe piétinée. Donc si on les laisse sur un espace trop grand, elles se baladent et ne se nourrissent plus ensuite. Cependant, quand la surface est plus petite, elles font moins les difficiles ! Un autre fun fact ? Quand elles ont trop mangé ou qu’il fait trop chaud, les brebis s’arrêtent et se reposent. C’est la chaume. Le mot chômage pour nous les bipèdes viendrait de là ! Pour retrouver Loïc, il faut suivre des parcours de transhumance, ou rencontrer des gens du métier autour de temps forts conviviaux (apéro et rando pasto), plusieurs rendez-vous sont prévus sur l’été avec l’Association pour le Pastoralisme de la Montagne Limousine.

Maison du Parc
Un campement 5 étoiles – © Caroline Fioleau

On repart pour une demi-heure de vélo. Cette fois, on emprunte majoritairement la départementale. La lumière se dore et le paysage nous offre une nouvelle facette de sa beauté. On arrive vers 18h30 sur notre point de bivouac et lieu emblématique du PNR : La Maison du Parc de Millevaches. On y retrouve Gilles, chargé de Mission Tourisme. Il nous présente le rôle de la Maison du Parc et ses multiples projets. Nous y trouvons des produits locaux (labellisés « Valeurs PNR »), des documents touristiques et des animations culturelles et pédagogiques. Côté pratique, c’est une super aire de bivouac :

  • accueil vélo
  • point électrique (4 prises pour recharger téléphones et vélos)
  • point d’eau
  • toilettes sèches
  • 4 emplacements bivouac : plancher sur pilotis pour être sûr de dormir droit et à sec
  • aire de pique-nique couvert et extérieur

Les locaux et touristes se croisent à la Maison du Parc, QG du plateau, au croisement de chemins de randonnées phares comme le GR44.

la Maison du Parc
Un accueil aux p’tits oignons – © Caroline Fioleau

Violette nous rejoint tous les trois. Elle travaille également au PNR et notamment pour la RICE : label Réserve Internationale de Ciel Étoilé. Non, elle ne passe pas ses journées la tête dans les étoiles… enfin pas complètement. Elle contribue à la sensibilisation et l’éducation autour de la pollution lumineuse de l’activité humaine sur la biodiversité nocturne. Sur le plateau de Millevaches, elle organise des animations, expositions et autres projets pour fédérer les gens du coin et de passage, autour des enjeux du monde de la nuit, du sol aux étoiles (les stars du projet). Ce soir, elle nous équipe pour que nous puissions nous prêter au jeu.
Nous partons faire notre toilette de chat, puis jumelles et cartes astrales en main, nous nous enfonçons dans nos duvets. Le chant des grigris se mêle à celui des oiseaux, nous attendons la tombée de la nuit avec impatience.

Lorsque celle-ci est installée, nous démarrons notre chasse aux constellations comme des gosses. On est super chanceux, la lune est couchée, le ciel est noir, les étoiles brillent fort. On reconnaît évidemment la Grande Ourse, mais on croit aussi repérer les constellations Bouvier, et Vierge (avis aux amateur.rice.s).

Jour 2 : Des Gorges de la Dordogne à Le Maury

Au réveil, nous rejoignons l’accueil de la Maison du Parc où Carole nous attend. Elle est chargée d’accueil et d’animation pour le PNR. Derrière elle, nous poussons les portes d’un ancien four à pain, transformé en salon de visionnage. Les histoires de la veille prennent forme devant les courts-métrages sur le plateau de Millevaches et sa vie nocturne.

Sur la route
L’aventure est dans le pré – © Caroline Fioleau

Pas le temps de nous enfoncer dans notre siège car on doit prendre la route. On repart avec nos meilleurs potes du séjour, les vélos électriques. Mon odeur préférée, celle de l’herbe fraîchement coupée, nous met dans un excellent mood. Déjà en t-shirt, les rayons du soleil nous réchauffent la peau et la vitesse du vélo nous rafraîchit comme il faut. On croise peu de monde, on a l’impression que la nature corrézienne nous est réservée, nous offrant un échantillon de ses plus belles richesses. On roule sur 50 kilomètres, suivant le spectacle vert de la campagne de Haute-Corrèze, garnie de fougères et de pins. On traverse les petits villages, les prairies, la tourbière, les forêts, des fermes, des champs de vaches, de chevaux, de brebis… On est tellement submergé par notre balade que l’on en oublie le tracé GPS et manquons une patte d’oie. On improvise, on prend 10 kilomètres dans la vue. En vélo électrique, c’est cadeau (vraiment, on était presque content).

Vue du Belvedère
C’est ma-gni-fi-que ma chérie – © Caroline Fioleau

On arrive au Belvédère des Grégeolles, et son ouverture sur les Gorges de la Haute-Dordogne à couper le souffle (label Biosphère Unesco, classée Natura 2000). Le panorama est sublime. C’est un spot réputé pour observer le lever du soleil, sur le chemin du sentier renommé de  « La Dordogne de villages en barrages ».

Vue sur le Belvédère
Une vue à tomber par terre – © Caroline Fioleau

On y mange notre pique-nique et nous laissons aller à une petite sieste. La chaleur est pesante mais sous les arbres l’air est parfait. Une fois repus et reposés, nous dévalons les petites routes de la commune de Roche-le-Peyroux et rejoignons Jérémy et Kélian pour une session pagaie au Smile Kayak. Le lieu nous est ouvert exceptionnellement (la saison démarre en juillet). Gauthier et Laura, deux Montpelliérains, ont créé un vrai repaire de kayak, de bivouac apéro et festivité pour les pagayeurs.

Nous sommes totalement seuls dans cette vallée, avec le bruit de nos rames, des oiseaux, et des quelques poissons qui s’essaient au saut en surface pour rythmer la balade.​ Le paysage est féerique. On navigue sur la Dordogne, dans une vallée mystique, qui submerge des arbres, et même une abbaye (invisible à la surface).

Vue sur le lac du Maury
Un petit paradis sur terre – © Caroline Fioleau

Après avoir bossé les bras, les cuisses prennent de nouveau le relais. Encore une petite heure de vélo nous amène à notre destination nocturne. Nous traversons la commune de Liginiac et arrivons au village nature Le Maury et quelle surprise ! Marie nous accueille chaleureusement sur son site et celui de son conjoint Pierre-Yves. Ce havre de paix, perché sur le lac de la Triouzoune, accueille un espace gîtes, lodges et camping, ainsi qu’un restaurant. L’été, on peut aussi profiter de leur bar à cocktail, ouvert sur la plage du lac, qui propose des soirées, concerts et scènes ouvertes : « Le Petit Canada ». Il doit son nom au paysage qui l’entoure,  comparable à celui de lacs à Québec.

Le Maury installation
C’est l’heure de l’apéroooo – © Caroline Fioleau

Nous gagnons notre lodge. C’est comme un mobile home mais en vraiment beaucoup mieux ! Un design plus esthétique et chaleureux qui fait briller nos yeux. Les mollets nous réclament les jets massants, nous y plongeons. On déguste les spécialités offertes par Marie pour l’apéritif puis on rejoint le restaurant. Tous les ingrédients sont réunis pour passer une excellente soirée. La vue est idyllique, l’équipe est super accueillante, le dressage des assiettes est digne de bistronomie et leur contenu un délice ! On n’arrive pas à décoller tellement nous nous y sentons bien, comme si nous n’habitions pas si loin.

Jour 3 : Viaduc du Rochers Noirs

Voie verte
Roule ma poule – © Caroline Fioleau

Pour la dernière matinée, nous dégustons un petit déjeuner déposé dans un panier devant notre lodge. Puis, nous quittons Marie, armés d’un délicieux pique-nique pour le déjeuner à venir (on prend soin de notre bidou en Haute-Corrèze).

Un nouveau tronçon à vélo sur les voies vertes pâles de la Haute-Corrèze nous mène vers le Viaduc des Rochers Noirs. Chaudement recommandé par notre cher Corrèze Tourisme, celui-ci se mérite. Une heure et quart de vélo, majoritairement montante, pour rejoindre Jérémy et Kélian sur la voie de l’ancien Tram Transcorrézien (le Tacot pour les intimes). Le paysage varie encore, les sapins laissent place aux hêtres et autres feuillus. Après avoir englouti notre pique-nique, nous descendons à pieds vers la rivière. Nous traversons une passerelle flottante au-dessus de la Luzège, petite rivière qui glisse sous le viaduc, et remontons. La pente est raide et nous vaut bien une petite demi-heure de montée, qu’on sent passer en pleine digestion sous 34°C. Heureusement que la forêt est là pour nous rafraîchir.

Sur le viaduc
Piles au bon endroit – © Caroline Fioleau

Nous avons opté pour le circuit sportif depuis l’autre côté de la Luzège. Nous parvenons aux pieds des «piles», deux belles tours en pierre de granit, fraîchement rénovées, qui se dressent devant nous. Nous sommes attendus par Zoé, directrice passionnée de Pays d’Art et d’Histoire des hautes terres corréziennes et de Ventadour. Elle nous raconte celle du Viaduc des Rochers Noirs, classé monument historique. Son petit nom vient de la roche sur laquelle il est construit : du granit noirci par le lichen qui le recouvre.

Cette dernière rencontre riche de culture patrimoniale s’achève sous la chaleur de la Haute-Corrèze, qui nous a été fidèle tout notre séjour. On repart avec Jérémy et Kélian, qui nous déposent à la gare d’Egletons, à une petite demi-heure de Soursac. On a hâte de raconter nos aventures à nos familles et nos ami.e.s. Une chose est sûre, on va les faire venir ici. La Haute-Corrèze merci, on repart avec le cœur qui pétille.

Accès

Idée budget

Ce qu’il faut apporter

  • 2L par personne pour s’hydrater en chemin
  • Équipement vélo : cuissard / casque / nécessaire de réparation de vélo
  • Des sur-vêtements de pluie (suivant la saison)
  • Un sac à dos et/ou sacoches de vélo
  • Crème solaire
  • Lunettes de soleil
  • Batterie externe pour téléphone
: vivez, vibrez, louez !

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