Entre forêts d’épicéas et plaines d’alpages verdoyants, le Jura est le terrain de jeu idéal pour le plus grand félin d’Europe. Camille et Sandy alias Colibri et Sauterelle ont enfilé leurs toques de Davy Crockett en herbe et sont parties dans le Haut-Jura avec les ambassadeurs de Decathlon Outdoor sur le territoire du Lynx. Au programme : suivre les pistes d’animaux sauvages et s’en mettre plein la panse de fromage jurassien ! C’est parti pour 3 jours dans le Jura sur les trace du Lynx !
Ce topo en un coup d'oeil
- Gare la plus proche : Gare de Bellegarde-sur-Valserine
- Le trajet jusqu’au point de rendez-vous et le trajet retour
- Un pique-nique
- Un sac à dos 30L
- Une lampe frontale
- Un sac de couchage adapté à la saison
- Une trousse de toilettes et serviette
- Des vêtements adaptés à la météo et la saison
- Une spécialité de chez soi à faire découvrir aux compagnons de séjour
- Une gourde 1L
- Appareil photo (optionnel)
- Paire de jumelles (optionnel)
- Bâtons de randonnée (conseillé)
Récit
On a réuni une sacrée bande de baroudeurs avec la mission de suivre les traces du Lynx Boréal. Grand félin mystérieux et solitaire, il est reconnaissable avec ses grandes oreilles touffues et sa toute petite queue.
Pourquoi c’est un animal si mystérieux et difficile à voir ? Parce que ces gros matous ne sont qu’environ 120 à vivre entre le Jura, les Vosges et les Alpes du Nord. Et que le territoire d’un mâle peut faire jusqu’à 300 km2 (et attention on ne partage pas ! Sauf avec les femelles bien sûr). De plus, ce grand prédateur s’active principalement la nuit pour chasser. Donc tout ça ne nous facilite pas la tâche.
À voir aussi : 👉 Film « Lynx » : 82 min à observer le lynx dans le Jura
J1 : Arrivée dans le Jura
On se retrouve tous à la gare de Bellegarde-sur-Valserine et on rejoint Rémi, notre Captain Chilowé. Ce passionné de Lynx depuis des années a réussi à l’apercevoir 2 fois (et c’est énorme) ! On coupe nos téléphones (de toute façon il n’y a pas de réseaux en altitude), on ouvre grand les yeux et on entame sur notre première rando du week-end. Une grande balade dans la réserve naturelle nationale de la haute chaîne du Jura avec ses blocs de calcaire typiques du paysage jurassien.
On va pas se mentir, les étendues d’herbes vertes parsemées de colchiques colorés en plein mois de novembre c’est joli, mais pas banal. Notre guide nous explique qu’à cette saison on devrait plutôt être sur une recette à base de gel-brouillard-neige. C’est justement ces espaces ouverts sur les pâtures vallonnées mélangés aux concentrations de forêts si particulières du Jura, que notre lynx aime. De quoi gambader librement sans avoir à trop se fatiguer.
Soudain, on lève la tête et devant nous : le mont Blanc pointe le bout de son nez. Le coup de foudre est immédiat. Une rencontre inopinée entre les montagnes du Jura et nous.
Sur la route, notre guide nous apprend que ces espaces protégés sont un véritable sanctuaire, non seulement pour le lynx, mais pour toute la faune sauvage du coin. Et quand on parle du loup, en voilà la queue… Ou plutôt le troupeau ! Au sommet de La Dôle, un groupe de chamois nous fait un petit coucou à travers nos jumelles.
Le temps de rejoindre notre camp de base, la lumière du soleil a déjà déserté, mais la journée n’est pas encore finie ! À la lumière de nos frontales, on installe notre maison pour les 2 prochains jours : un tipi.
Après l’effort le réconfort et pas n’importe lequel ! La tradition du Club Chilowé veut que chacun ramène une spécialité de son patelin à faire découvrir aux autres. Place à un déferlement de mets délicieux pour s’en mettre plein le gosier et partager un moment de convivialité. Notre top 5 : pâté au piment d’Espelette du Sud-Ouest, Praluline de Lyon, de Kouglof d’Alsace, sans oublier les fromages avec un Abondance de Haute-Savoie et un Comté jurassien.
J2 : Randonnée sur les traces du Lynx
Après un petit déj’ à base de produits bio et locaux concocté par Rémi notre guide aux multiples facettes, on commence la journée par une balade digestive sur le terroir d’un Lynx mâle, avec l’espoir de peut-être trouver des indices de sa présence.
Sur une idée de la team Decathlon Outdoor, on s’offre une séance de sylvothérapie (autrement dit, on a fait des câlins aux arbres). Vous saviez qu’au printemps, si on se concentre un peu et qu’on ne fait pas de bruit, on peut entendre la sève couler dans les arbres ? Ça vous en souche un coin non ?
Nos recherches se poursuivent : on croise une souille (ou baignoire naturelle pour cerf et sanglier) au bord d’un chemin. Les quelques poils retrouvés aux alentours prouvent qu’il y a eu du passage. Comme dirait Rémi, là où il y a des herbivores, les carnivores ne sont jamais loin. Un peu plus loin, pas de traces de Lynx, mais les restes du petit déjeuner des écureuils et une ammonite, témoin du passé géologique du Jura.
Midi sonne, c’est l’heure de sortir les gamelles, le Comté, le chocolat noir et de s’installer au soleil au bord du chemin. Les curieux sortent les jumelles pour admirer les falaises en face et les courageux se lancent le défi le plus difficile de la journée : faire une sieste au soleil. On est maintenant requinqué pour continuer notre rando.
On entre alors dans la zone des tanières des lynx. Elles sont positionnées pour être au frais l’été et à l’abri des regards. Au sol, sur un chemin boueux on trouve plusieurs empreintes de pas d’animaux sauvages. Du majestueux loup, à la biche délicate, en passant par le chat forestier, jusqu’à finalement LE LYNX !
Rémi nous explique que pour différencier les empreintes des canidés et de félins il y un seul détail à regarder : les griffes. Si on voit la trace des griffes dans les coussinets c’est notre ami le loup, s’il n’y a rien c’est un lynx ! Eh oui comme nos matous les lynx rétractent leurs griffes lorsqu’ils ne les utilisent pas.
Heureux comme des coqs en pâte, on rejoint le camp de base où nous attend notre repas du soir : un Mont d’Or avec assortiment de saucisses de Morteau et Montbéliard façon reblochonnade ET cuit à la braise. On accompagne le tout d’un petit jeu de société, d’éclats de rire et on obtient une soirée parfaite !
J3 : Entre Jura Suisse et Jura Français
Ce matin, le camp de base se réveille à l’aube avec un objectif en tête : prendre le petit déj’ en montagne face au lever de soleil. Couverts et armés de nos fidèles frontales, on se met en route pour un spot secret !
Un café fumant dans une main et un pain-confiture dans l’autre, on s’installe devant un spectacle indescriptible au jeu de couleurs fascinant. Une fois le soleil levé, il est temps de se réchauffer ! Et quoi de mieux pour monter en température qu’une bonne tasse de chocolat chaud randonnée en altitude ! On croise une fourmilière de plus d’un mètre de haut renfermant au moins 200 000 ouvrières s’activant en sous-terrain. Vous saviez que chaque fourmilière était connectée à une autre, mais restait quand même entièrement autonome ? Merci Jamy Rémi !
L’appel du ventre se faire entendre. De retour à la yourte, après avoir mis tout le groupe dehors, c’est au tour des tables et des chaises de prendre un bol d’air frais. Quoi de mieux pour oublier les 10°c de température ambiante que de terminer ce séjour sur une fondue outdoor ?
Les locaux vous diront que la plus belle saison est l’hiver, mais que certains automnes sont magiques dans le Jura. Pour le lynx la plus belle saison c’est toute l’année !
