L’île de Ré, ses marais salants ou encore Fort Boyard et les ruelles de la Rochelle qui sentent bon l’embrun ? On connaît. Cette fois, on dévie la trajectoire du GPS au cœur des Charentes pour suivre un itinéraire en van bien plus CHArentable. Au programme : petites cités de caractères, producteurs régionaux à faire déborder la glacière et des spots dodo en bord de rivière à faire pâlir le bord de mer. Les 2 sœurs Stella et Sandy – alias Salamandre Sauvage et Sauterelle Sympa – ont embarqué leur nouvelle recrue à quatre pattes dans un roadtrip en terre méconnue. C’est parti pour la van (best) life !
Ce topo en un coup d'oeil
- Ses gourdes à remplir dans les villages
- Ses tongs et sa serviette de bain
- Sa trousse de toilettes et ses draps pour un dodo douillet
- Des sacs de rangements bien ordonnés pour que le van ne devienne pas un vide grenier en plein mois d’août !
J1 : Du Marais Poitevin à Saint-Savinien
L’aventure commence chez Roadsurfer où récupérer notre van est aussi simple qu’un colis Vinted… mais en bien plus cool (et celui-ci va nous faire voyager dans toute la région). À bord de notre maison roulante, on file vers le Marais Poitevin. Au compteur : zéro embouteillage, deux croissants et une playlist qui sent déjà la liberté.
Arrivés à bon port, ou plutôt au bon embarcadère de Bazoin, on se dégourdit les pattes autour du petit étang voisin. Midi sonne et nos estomacs votent pour la pause casse-croûte. On sort la nappe, le festin et l’appétit ! On se régale avec une danse des papilles qui enchaînent les dégustations de produits locaux. Aïko tente une stratégie regard-boule-de-poil affamée, mais désolé le poilu, aujourd’hui on partage la vue, pas le pique-nique.
Clément, notre guide 100% terroir et 0% stress de la pagaie, nous embarque pour une virée en barque version « C’est pas Sorcier ». Hérons, peupliers, vase qui bulle… et arrêt au fameux Trou de Brie (aucun rapport avec le fromage, on a demandé). Il touille la vase, sort son allumette et pouf, le méthane sorti des fonds de marais prend feu. Pas de barbecue en vue, mais l’effet waouh est validé.
La suite sera tout aussi calme et divertissante. Aïko, lui, joue les agents WWF en pêchant le bois flotté avec grand sérieux. Une après-midi cool raoul en pleine nature, comme on les aime ! On continue notre visite du territoire avec un autre transport flottant : le bac à chaînes Jean Guilloux. Accessible en libre-service, il nous permet de traverser le marais et d’aller faire une petite balade de l’autre côté de l’eau avant de reprendre la route.
Grand hasard ou flair de pro, notre van se gare pile devant la Ferme Glacée à Surgères. Exit les glaces chimiques goût licorne ou chupatruc : ici, c’est la crème de la crème glacée artisanale et noisettes torréfiées. Voilà de quoi honorer notre goûter bien mérité !
Il est 20h, mais le soleil est toujours de la partie. On pose notre bolide à Saint-Savinien sur l’île de la Grenouillette. En plus d’avoir un nom trop mignon, le site est gratuit, adapté au van et camping-car et à proximité du centre : 10/10. On prend le temps de faire un tour à pied. On salue les pêcheurs perchés dans leur cahute à scruter le remplissage plus ou moins quantitatif de leur filet. Puis, on traverse les ruelles décorées de jolies vitrines d’artisans créateurs.
Notre œil, ou plutôt notre estomac, se laisse attirer par une terrasse ombragée. Un pas devant l’autre, on s’avance et découvre un grand temple reconverti en restau locavore. C’est décidé, ce soir, on mange là ! Millefeuille de truite, ravioles de chipirones et focaccia à tomber dans l’eau. Nos papilles font la révérence.
Le dessert du jour sera un coucher de soleil avec vue depuis le toit ouvrant. Stella dans le lit, Aïko dans l’herbe fraîche et moi, les yeux rivés sur ce paysage 100% nature : digne d’un tableau de Monet. Un vrai shot de bonheur nomade !
J2 : Traversée des villages fleuris charentais
Réveil en douceur, brioche à la main et vue grand angle. Direction le centre de Saint-Savinien pour une mise en jambe avec un jeu de piste Terra Aventura « Pierrot voulait être un artiste ». Entre maisons semi-troglodytes, église perchée et session de cache-cache, on se prend au jeu une bonne partie de la matinée.
On profite du trajet pour visiter Tusson et faire un stop dans une petite boutique de Mamie Gâteaux qui mériterait qu’on la dévalise. À Barro, on gare le van fingers in the nose devant l’Archipel de Marceau. Théo, le maître des lieux, nous accueille au milieu de 4 hectares de verdure, d’art et d’inclusion. Chevaux, potager, forêt comestible et fleurs en liberté, il nous parle nature, abeilles et résilience …
Ici, la butte coupe le vent, la forêt fait la clim’ et les oiseaux assurent un joli fond sonore. On a même le droit de goûter à la fleur de feijoas : pour ce qui se poserait la question, c’est assez surprenant mais, ça a un vrai good de bubble tea.
Ensuite, on pose le van à Verteuil sur l’aire Camperstop des 3 Vallées (ici pas de ski, la seule glisse, c’est celle des canards qui atterrissent sur la Charente). On emprunte la petite passerelle direction le bourg. En plus du moulin réhabilité en restau et des ruelles ombragées, parfaites pour éviter la canicule. On entre dans de superbes boutiques de créateurs… Nouvelle preuve que les Charentes sont une source de p’tits artisans bourrés de talent.
Le temps de faire refroidir les coussinets dans l’eau et hop, on reprend la route pour aller casser la croûte ! Un des avantages du vantrip : la cuisine est toujours à bord. Boulangeries fermées à 13h30 ? Pas grave, on traîne un peu, on s’installe dans le parc le plus canon, on sort la glacière… et voilà un festin avec vue sur la Charente. Simple, efficace et sans prise de tête !
Nature et patrimoine dans le viseur : on met le cap sur un lieu peu connu mais hautement stylé : le village gaulois d’Esse. Pas d’Astérix ni Obélix, ici ce sont des passionnés en mode reconstitution. Toits en chaux, ateliers poterie, troupeaux de brebis en liberté… Parfait pour divertir les kids, top pour les grands qui aiment apprendre sans sortir le manuel d’histoire, et même idéal pour les toutous qui viennent truffer les odeurs de la forêt, bien au frais.
Si le van trip est synonyme de kilomètres au volant, c’est aussi l’occasion de découvrir des paysages de rêve sur la route. Avec les lacs de Haute-Charente, Lavaud et Mas Chaban, en toile de fond, la pause photo devient obligatoire. Le van, c’est la liberté de s’arrêter partout où c’est joli, alors autant vous dire que l’on n’avance pas très vite !
Prochaine escale, on tire le frein à main à Villebois-Lavalette. On déniche la boucherie Lavalette, la boulangerie de Philippe Jean où la fameuse Cornuelle (petite gourmandise sucrée de Charentes) se fait apprécier et Les Esti’Halles, une boutique de créateurs. Niveau emplacement pour la nuit ? Pas top, on appuie sur l’embrayage et on file chercher le spot idéal pour la nuit !
Bingo, qui ne tente, n’a rien ! Voilà un accès facile, gratuit et au calme pour passer la nuit à Aubeterre sur Dronne, labellisé Plus Beaux Villages de France. On a gagné du temps de route pour demain et on a même le droit à un super coucher de soleil, les pieds (presque) dans l’eau. Ce petit coin mi-parking, mi-champ d’herbe est parfait pour transformer notre transport à 4 roues en chambre tout confort.
J3 : Visite de l’église souterraine
Un séjour dans les Charentes, c’est plus reposant qu’une cure en Thalasso. On met le réveil à l’aube, personne ne râle. C’est dire combien le lieu est apaisant ! Aïko surveille le pic épeiche qui joue de la percussion sur l’arbre d’en face. Stella installe la table du petit déj pendant que je transforme à nouveau notre chambre en simple toit de voiture. Qui a besoin d’un palace quand on a une maison qui roule ?
Les lacets serrés et les 4 pattes bien réveillées, on rejoint le bourg d’Aubeterre-sur-Dronne pour une visite VIP avec le maire lui-même ! Accueillis comme des stars, on découvre des points de vue à couper le souffle. Les ruelles s’animent grâce aux artisans locaux, et le maire, qui connaît tout le monde, nous fait saluer tout le quartier.
Parmi les talentueux du village, Xavier le potier nous fait une démo digne d’un spectacle. Ça a l’air simple… jusqu’à ce que Stella s’y mette ! Le modelage, c’est pas du gâteau ! La boutique accolée à son atelier est un vrai coffre au trésor où tout donne envie d’être adopté. On craque pour une tasse vert émeraude made in « La poterie de la Passiflore ».
La journée a déjà bien commencé et le thermomètre gravi les étages. C’est le moment d’aller se mettre au frais dans l’église d’Aubeterre sur Dronne. En approchant du porche d’entrée, la fraîcheur et la magie s’installent. Ce spot à la fois sacré et insolite vaut le détour ! Le guide nous glisse dans l’oreille que de riches Américains viennent louer l’espace pour y organiser leur cérémonie de mariage. Original, non ?
On boucle notre séjour sur la place du Ludovic Trarieux, né ici même (celui qui, en plein cœur de l’Affaire Dreyfus, a fondé la Ligue des droits de l’homme, rien que ça). On fait un saut chez La Miss’terre — ou plutôt la Miss sous-terre — une boutique cachée au frais dans une cave en pierre. On passe en caisse avec notre butin : chèvre frais, houmous maison, pain cuit au feu de bois et petits gâteaux aux noix pour l’apéro. Si la lecture donne l’eau à la bouche, l’odeur finit de convaincre… Pas une miette à perdre. On part dévorer tout ça.
Sur la route du retour, c’est l’heure du bilan. Verdict ? Un séjour en Charentes, c’est une bouffée de calme et une avalanche de belles rencontres. Derrière chaque grange, ruelle ou atelier : un artisan, un producteur ou un passionné qui partage son savoir avec le sourire. Leurs projets, gourmands, créatifs – souvent les 2 à la fois – donnent envie de poser ses valises pour la semaine. Finalement les Charentes c’est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber… mais on a envie de tout goûter !
Profitez du festival des potiers à Aubeterre sur Dronne pour en prendre plein les mirettes et rencontrer Xavier !