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Ultra papa en route vers l’UTMB – Épisode 2

Ultra papa en route vers l’UTMB – Épisode 2

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Pile quand vous ne vous y attendiez plus, elle revient ! Non, je ne parle pas de la saison 4 de White Lotus, mais bien de la série “Ultra papa en route vers l’UTMB”. Et là vous vous dites “ok le mec, il sait nous teaser”.

Dans l’épisode 1 de la série, je vous ai proposé de suivre mon défi de l’année : courir fin août l’UTMB soit 171 km et 10 000 m de D+, avec deux bébés de 8 mois et un job passionnant pour pimenter la prépa 🌶️. Et comme souvent en ultra, tout va très bien… jusqu’à ce que ça se complique ! Mais du coup, comment tenir la barre de la prépa quand ça gîte très fort ? Dans cet épisode, je vous embarque avec moi dans les premiers pas de ce défi et d’en explorer ensemble les doutes et les difficultés qui en découlent.

Le point prépa – Le mieux est l’ennemi du bien

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Rendez-vous au prochain virage ©Philippe Lemarchand

Cette nouvelle vie, je l’ai choisie et je l’adore : elle est belle, riche et intense, tout autant qu’elle est exceptionnellement imprévisible. On est trèèèèèèès loin du plan réglé comme du papier à musique. Mais comme le dit si bien le Comte de Belvèze, “l’imprévu n’est pas l’impossible : c’est une carte qui est toujours dans le jeu.” Et ça tombe bien car je n’ai pas encore dévoilé tous mes atouts ! Comme en course, quand ça coince, on adapte sa foulée, on se shoote à la pensée positive et on garde le cap. Et surtout on essaie de lâcher prise.

Lâcher-prise (nom masculin) : moyen de libération psychologique consistant à se détacher du désir de maîtrise.

Mettre la maîtrise (partiellement) de côté pour faire preuve d’adaptation et accepter l’imperfection du chemin. Déjà parce que c’est ce qui le rend plus beau et puis surtout parce c’est le seul moyen de ne pas péter une grosse durite. Et si le sport en général est un formidable remède contre le burn-out et la dépression, ça peut aussi en être, en cas de surentraînement ou de surchauffe, le déclencheur principal. 

Du coup, mon motto de l’année passe de “Oublie que t’as aucune chance, vas-y fonce” à “Le mieux est l’ennemi du bien”.

À lire aussi : 👉 Ultra papa en route vers l'UTMB - Épisode 1

Le sommeil, la mère des batailles

Malgré ce nouveau rythme, j’arrive finalement plutôt bien à garder un bon volume d’entraînement et une certaine qualité de séances. Je sens clairement l’apport d’avoir un coach au quotidien. Pour ceux qui aiment les chiffres, mon poto Strava m’indique environ 600km et 22000m D+ depuis le début de l’année, pour environ 5h d’entrainement par semaine. À cela s’ajoute les séances de torture musculation que le coach m’impose me propose.

1, 2, 3... sommeil ! ©Macareux Polisson
1, 2, 3… sommeil ! ©Mathieu Pereira

La forme semble là même si je n’ai pas encore pu la tester sur une course officielle. J’avais rendez-vous au trail du Ventoux début mars mais Écureuil Pitchoun (c’est son totem 🐿️), l’un de nos jumeaux, nous a concocté un petit cocktail maison “Angine / Grippe / Sinusite” dont vous me direz des nouvelles. 

Mais au-delà de l’entraînement, s’il y a bien un facteur qui fait la pluie et le beau temps dans cette préparation, c’est la qualité du sommeil. Si les nuits se rallongent petit à petit et que les bébés dorment plutôt mieux bien, ce n’est jamais assez et surtout assez stable pour recharger complètement les batteries. C’est devenu ma plus grande inquiétude à l’approche de l’UTMB : quelques mauvaises nuits et tout peut devenir beaucoup (beaucoup) plus difficile.

Matthieu Blanchard, au CV long comme la discographie de Claude François, s’en est fait le porte-parole en plaçant le sommeil très haut dans les facteurs de performance : « Le sommeil est la meilleure forme de récupération que nous ayons. Il faut le respecter comme un entraînement à part entière. »

Alors j’essaie de grappiller quelques micro-siestes le week-end, de couper les écrans le soir (même si c’est dur), de mieux manger (même si c’est très dur), de limiter l’alcool (ça c’est pas si dur) et surtout d’écouter mon corps. On en revient au lâcher-prise dont je parle un peu plus haut. Tant que je n’ai pas la main sur mon sommeil, j’essaie de l’accepter et de m’adapter. Une nuit après l’autre. Un dodo après l’autre.

Pourquoi tu cours ?!

C’est LA question qui revient dans les moments durs. Car si le sommeil peut calmer les plus ambitieux, la flamme intérieure peut, elle, les éteindre. Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu continues ? Pourquoi tu ne t’arrêtes pas ?

pourquoi tu cours
Et toi, pourquoi tu cours ?! ©Mathieu Pereira

Sur une course de plus de 30h, on a le temps d’y réfléchir. Mais mieux vaut y avoir réfléchi en ayant les idées claires. J’observe humblement que ceux qui abandonnent, souvent, n’ont pas de réponse claire à cette question. Le fameux « WHY », ce driver interne, qui nous pousse à avancer, qui nous donne des forces supplémentaires. 

Pour ma part, ça m’a toujours aidé à tenir. Je crois que si j’ai peu abandonné durant mes courses, c’est parce que j’ai toujours cherché une réponse à cette question. Je me suis toujours senti aligné, au bon endroit, au bon moment.

Je cours d’abord pour moi, pour me sentir vivant. Partir à la chasse au flow, ce moment suspendu où tout s’aligne. J’aime la simplicité de l’effort, la beauté des paysages et ce sentiment rare qu’on touche à quelque chose de vrai.

Mais je cours aussi pour les autres, pour mes proches. Pour voir la fierté dans les yeux de mes parents, les larmes dans ceux de ma femme et la complicité dans ceux de mon frère. Ce n’est pas que du sport. C’est une manière de se (re)connecter à soi, aux autres et évidemment à la Nature.

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Point matos – L’imprévu reste au placard ! 

On vient de voir qu’il fallait laisser place à l’imprévu. Mais s’il y a bien un point sur lequel ça ne s’applique pas, c’est le matos ! Ce début de prépa, ça a aussi été l’occasion de récupérer et tester tout l’équipement fourni avec amour par nos copains de WISE. Je vous en avais un peu parlé dans le premier épisode mais c’est désormais testé et plus que jamais validé.

Si le fit des produits est dingue, la qualité des matières l’est encore plus. Bref, on s’y sent si bien que même le combo Netflix / plaid tout doux n’est pas de taille à lutter. 

WISE do you run ? ©Philippe Lemarchand
WISE do you run ? ©Philippe Lemarchand

Et ça tombe bien car leur vision, ce n’est pas seulement de faire un vêtement de trail, mais c’est d’en faire un allié long terme, sobre, technique, réparable, durable. Une autre façon de penser l’équipement. Mention spéciale pour le sac Sherpa Max, qu’on oublie porter, même bien chargé. Ils ont également développé (brevets à l’appui) une technologie pour enfiler les perles flasques, un vrai game-changer. Après plus de 10 ans d’utilisation des sacs d’autres marques, j’ai l’impression de redécouvrir le portage. 

Mais au-delà de leurs produits, WISE c’est avant tout une marque engagée, au savoir-faire français avec des tissus made in France, pensée par des ultra-traileurs, pour des ultra-traileurs, exigeants mais responsables, avec une attention toute particulière mise sur la durabilité des produits.

Certes le prix peut paraître important, mais pour une fois, on a l’impression de payer le juste prix. Que Philippe Risoli aille se rhabiller et en WISE de préférence. 

Le programme à venir – Des courses et un projet OFF

J’en parle un peu plus haut mais le premier rendez-vous de la saison au Ventoux est manqué. Il y a des prios et les kids sont clairement tout en haut. Ce n’est que partie remise ! 

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Deux tiens valent mieux que trois tu l’auras ©Mathieu Pereira

Comme chaque année, j’essaie de prévoir un planning de course progressif, avec des volumes qui augmentent en douceur et un mix de courses de cœur et d’autres plus “prestigieuses”, tout en restant proche de la maison pour limiter les déplacements et les émissions qui les accompagnent. En exclusivité mondiale, voici le programme à venir : 

  • Trail du Laudon (mi- avril) à Annecy : une course “saucisson” (c’est affectif hein) comme on les aime. 26 km et 1100 m D+ dans la boue et les sentiers joueurs des Bauges, et ce, en compagnie de Hugo alias Hérisson Sage de la team Chilowé !
  • Maxi-Race (fin mai) : le premier gros chantier. Une course à domicile que je cours tous les ans depuis qu’on a posé nos sacs à Annecy. Cette année, j’opte pour le demi-tour qui offre 42 km et 2500m D+ de panoramas de dingos autour du lac. L’occasion de tester la forme et le chrono sur un parcours que je connais bien.
  • 90 km du Mont-Blanc (fin juin) à Chamonix : de prime abord, on peut penser que c’est la répétition générale pour l’UTMB. Mais au final elle est quasi au même niveau. 6 ans que je rêve de courir ses 92km et 6300m D+ de sentiers techniques, engagés et enneigés. Mais le chat noir du tirage au sort a encore frappé ! Cette année, c’est la bonne grâce à un nouveau mode d’inscription basé sur l’impact du transport pour se rendre sur place. Un choix fort de la course et un choix du cœur pour moi.
  • Tour du Beaufortain en 3 jours (fin juillet) : pour les puristes, c’est ce qu’on appelle un “week-end choc”. Chez Chilowé, on appelle ça l’aventure avec un grand A. Une belle reco avec Gus alias Ara Fidèle de la team Chilowé, pour préparer des projets futurs, avec un menu 3* composé de refuges mythiques au pied de la Pierra Menta, de partage, de bonne bouffe et de grosse montagne, technique et sauvage. On fera les comptes de la prépa à la fin de ce bloc, qui aura droit de vie ou de mort sur ma confiance à terminer la grande boucle autour du Mont Blanc.

Et la suite ?

Voilà pour ce deuxième épisode de Ultra papa en route vers l’UTMB. Le chantier est quand même bien lancé, j’ai des fourmis dans les lacets et les nuits… bah les nuits, on fait ce qu’on peut 😅

Je vous donne rendez-vous juste avant l’été pour un épisode un peu spécial. On parlera de l’impact écologique du trail et des grandes courses ainsi que des grands circuits mondiaux qui y sont associés. Parce que chez Chilowé, on est toujours convaincu qu’il n’y a pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour s’évader (et enfiler les kms) ! 

Merci encore pour vos nombreux retours lors du lancement du projet. N’hésitez pas à me partager vos objectifs, des tips de jeune parent ou juste des grosses galères de prépa à mathieu@chilowe.com.

Une fois par semaine, le meilleur de Chilowé pour toutes celles et ceux qui aspirent à un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature.