Chilo | Topo
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3 jours le long de la Loire à vélo dans la Nièvre

3 jours le long de la Loire à vélo dans la Nièvre

topo nièvre cover
©Amandine Clément

On ne va pas se mentir, quand on parle d’aventure, il y a des destinations qui ne viennent pas direct en tête. Et ça tombe bien car Chilowé est là pour ça ! La Nièvre, ce petit bout de Bourgogne a plus d’un tour dans sa sacoche : des campagnes verdoyantes à perte de vue, des habitants à sabots qui trottent dans les prés, la Loire qui ondule comme Shakira (loca, loca) et des villages où le temps semble s’être arrêté. Ici, on est accueilli comme à la maison, avec le sourire, la bonne humeur (et un petit accent chantant) ! Alors qu’est-ce qu’on attend pour s’en-Nièvrer ?

Infos pratiques

  • Durée : 3 jours – 2 nuits
  • Saison idéale : de mai à septembre (le soleil c’est la vie)
  • Niveau : Dynamique en vélo électrique et Sportif en vélo musculaire (170km)
  • Réalisé par : Anémone Créative et Colibri Frémissant de la team Chilowé
  • Voir l’itinéraire

Jour par jour

J0 : Arrivée à Cercy-la-Tour

Amandine et Camille, alias Anémone et Colibri, de la Team Chilowé se sont lancé un défi de taille : invoquer le printemps avant l’heure. Rien que ça. Et selon les locaux, elles arrivent en même temps que les hirondelles : les premières de la saison à dérouler du pneu le long du canal de la Loire, les premières à se faufiler dans les coins secrets de la Nièvre… Bref, des têtes de file en pantalon de pluie et imper’.

C’est dans cet élan de motivation qu’on débarque jeudi soir en Gare de Cercy-la-Tour, prêtes à poser nos sacoches dans notre nid douillet : la chambre d’hôtes La Guette chez Sylvie et Jean-Paul. Une ancienne écurie de 1919 retapée avec amour, goût et quelques litres d’huile de coude. Notre repaire pour la nuit ? Sucrette, une chambre au doux nom d’une pouliche de courses élevée par Jean-Paul. Autant dire qu’on s’endort au triple galop.

J1 : De Cercy-la-Tour à Chevenon

Petit déjeuné à la Chambre d'Hôtes
Sacré coup de jus – ©Amandine Clément

À peine levées, déjà à table. Attirées par la bonne odeur des viennoiseries, on attaque le festin du matin en papotant avec nos hôtes. Entre deux bouchées de croissant et confiture maison de Sylvie, ils nous racontent leur vie d’éleveurs, leur maison et leur nouvelle mission : bichonner les voyageurs. Autant dire qu’on est entre de bonnes mains.

Vélo sur la piste cyclable le long des champs
Vé-love – ©Amandine Clément

À 8h30, le Cyclo Déchainé arrive avec nos montures électrisées. Livraison chez nos hôtes, petit brief sur nos deux roues pour ne pas finir dans le canal et hop, on enfourche nos bécanes direction objectif du matin : rejoindre Saint-Hilaire-Fontaine de jouvence pour déjeuner ! Premier arrêt : Fours ! On suit la Route de Decize entre vaches et chevaux vers la Grande Halle «Sainte Catherine» de Fours, témoin du passé artisanal en verrerie de la ville.

Anémone qui fait du vélo sur la piste cyclable
Manque plus qu’E.T dans un panier – ©Amandine Clément

Puis on pédale jusqu’à la commune suivante : Montambert. Comment sait-on qu’on arrive à Mont’ (pour les intimes) ? Facile : quand les champs cèdent la place aux étangs, c’est qu’on y est ! Et ici, c’est pas de la rigolade, bienvenue au festival de la flotte avec 32 étangs éparpillés façon puzzle sur le territoire. Ça en fait des spots pour éclabousser de rire.

Colibri fait le totem à côté des statues de bois
Pas vu, pas pris – ©Amandine Clément

C’est bien joli tout ça, mais on a encore un petit détour bien senti à faire du côté de Thareau, question de s’offrir une vue aux petits oignons sur le canal. On file sur l’Eurovélo 6 et en arrivant… Surprise ! Une drôle de bande nous attend sur la rive : 5 totems d’animaux sculptés dans le bois trônent fièrement sur le bord de Loire. Entre un écureuil pensif et un oiseau prêt à décoller, Colibri tente de se fondre dans la masse pendant qu’Anémone dégaine direct l’appareil pour immortaliser la scène.

Anémone qui bois son café et une assiette de légumes
Un spot Hilair-ant – ©Amandine Clément

On arrive enfin à Saint-Hilaire-Fontaine, prêtes à franchir les portes du resto Au St-Hilaire. Et là : accueil digne d’une étape du Tour de France ! Applaudissements, fanfare (ok, on exagère un peu), mais quand même : être les premières cyclistes de la saison, ça se fête ! Ici, on comprend vraiment le sens du mot « convivialité ». On passe un moment hors du temps à se régaler d’une côte de porc supra fondante et ses petits légumes poêlés. Une dernière gratouille à Wapi, le toutou mascotte du resto, et on file vers Decize, le ventre (très) heureux !

Colibri de dos roulant sur la piste cyclable
Fluo trop qu’on y aille – ©Amandine Clément

Sur la route, on traverse une ribambelle de petits villages : un clin d’œil aux fermes de Charrin d’amour, un coup de pédale à Devay et nous voilà déjà en train d’enjamber le Pont de l’Aron (on y danse, tous en rond) pour rejoindre le Canal du Nivernais. Les paysages sont verdoyants et ultra-paisibles, un vrai tableau bucolique. Mais entre contemplation et l’appel du goûter, notre estomac a choisi son camp.

Crêpes chocolat et amandes du restaurant Les Halles
Amande-dira des nouvelles !– ©Amandine Clément

Arrivées au resto Les halles à Decize, on ne perd pas une seconde : crêpes commandées, mission goûter activée. Histoire de recharger les batteries avant de partir en exploration. Pour visiter la ville, on dégaine l’appli’ Legendr.app et on enclenche sur la visite Le trésor oublié de Decize. Une balade commentée sous forme de chasse au trésor, en temps réel et hyper immersive. Après avoir flâné dans les rues aux allures médiévales et le long des remparts (où on s’attend presque à croiser un chevalier en goguette) on enfourche nos vélos et on file boucler cette journée comme il se doit.

Vue sur la ville de Decize avec un arbre rose en fleurs
Decize-dément, le printemps est là ! – © Amandine Clément

On repart le long de la Loire pour retrouver nos colocs à quatre sabots pour la nuit. Avant ça, mission ravitaillement à l’épicerie Le Panier Luthenois à Luthenay-Uxeloup pour faire le plein de bons produits pour ce soir. Les sacoches bien remplies, on file sans tarder à La Cabane aux étoiles, une cabane installée au milieu d’un élevage de chevaux (il y a pire comme voisins).

Assiette de pâtes avec du jambon, du pâté et du pain
Je suis é-pâté !– ©Amandine Clément

Bien installées par notre hôte Michèle, on décide de déballer notre butin ; pâtes fraîches, jambon et pâté de campagne du coin avec une belle baguette croustillante à souhait. Un vrai festin gourmand qui ne fait pas long feu ! On n’en perd pas une miette avant que Morphée ne nous mette K.O. On file sous la couette, bercées par le vent dans les prés et la promesse d’un réveil au grand air.

J2 : De Chevenon à La Charité-sur-Loire

Poney blanc qui mange du foin dans son ratelier
Il est où Lucky Luke ? – ©Amandine Clément

Ce matin, c’est petit déj’ avec vue, pour tout le monde ! Au menu : foin pour Petit Tonnerre et œufs à la coque, viennoiseries dorées, puis bon jambon du coin apporté par notre hôte, pour nous ! De quoi bien introduire la journée, qui s’annonce sportive !

Les chiens avec le traîneau en ligne prêt à partir
Une très belle can-idée– ©Amandine Clément

Batteries pleines (humaines et électriques), on part rejoindre d’autres copains à quatre pattes : les chiens de traîneau du Wood’Cie Ranch Canin. Ici, on fait la rencontre de Victoire et sa meute de Laïka de Lakoutie, des chiens aussi beaux que costauds. On grimpe dans un traîneau sur roues et c’est parti pour une ride aussi décoiffant que magnifique entre les champs et la Loire.

Artemis le chiot et Colibri accroupie dans le parc
Artemis à croquer  – ©Amandine Clément

Ça file, ça tourne, ça accélère et ralenti : les chiens de tête Atlas et Kistune mènent la danse comme des chefs, pendant qu’on profite avec des étoiles plein les yeux. À notre retour, Victoire nous réserve une dernière pépite : visite de son Disney land des chiens ranch canin et rencontre d’Artemis, mini-boule de poils trop choupie qui rejoindra bientôt la meute après quelques années d’entraînement. Un dernier câlin à la team des truffes et cap sur Nevers, où notre déjeuner nous attend.

Assiette de tataki de boeuf avec salade de pommes de terre, et club sandwich en fond
La tête dans le guidon, la bouffe dans le bidon – ©Amandine Clément

On enfourche nos vélos et on retrouve notre fidèle canal qui nous mène tout droit vers le majestueux pont Pierre-Bérégovoy à l’entrée de Nevers. À peine le temps de lever les yeux pour l’admirer qu’on déboule déjà devant le Café Vélo. Le QG des mordus de la pédale, ambiance chill, déco qui sent bon l’aventure à vélo et les moments de partages. Après avoir hésité sur la carte ça sera tataki de bœuf pour Anémone et leur mythique club-sandwich pour Colibri ! Le genre de pause qui rebooste les mollets et fait danser les papilles.

Clair présente ses oeuvres à Colibri
Découverte entre pote(ries)– ©Amandine Clément

Le ventre bien rempli, il est temps de nourrir l’esprit. On remonte en selle direction le centre de Nevers à la Faïencerie Bernard. Ici, on est accueillies par Clair Bernard, maître artisan passionné dans son atelier aux pierres brutes qui sent bon l’émail, collé à sa boutique aux pierres lisses où trônent fièrement ses œuvres. Il nous explique tout le processus de création du mythique bleu de Nevers qui fait tourner les têtes depuis le XVIIème.

Entre-temps on a switché nos vélos contre des nouveaux bolides de chez Vélo Touk Touk pour continuer notre vadrouille. Avant de partir, on entame une visite de la ville en suivant la ligne bleue tracée sur le sol des rues de Nevers. Une petite astuce bien pensée qui nous guide tranquillou à travers les pépites de la ville, sans avoir à calculer d’itinéraire.

Anémone et Colibri sur les vélos le long de la Loire
On va presque sortir l’indice 50 là – ©Amandine Clément

La fin de journée approche et le soleil pointe le bout de son nez, il est temps de rejoindre notre camp de base pour la nuit. On retrouve la Loire, fidèle au poste. On traverse le pont du Guétin, file sur la voie verte, coucou le pont de Fourchambault et bim : kilomètre 0 de la Loire à Vélo atteint ! Un dernier coup de pédale et on débarque sur l’île de La Charité-sur-Loire. Arrivées Au Bon Laboureur, on tombe direct sur Pierre et sa bonne humeur, qui nous aide à caser nos fidèles destriers à l’abri, puis nous file les clés de notre chambre. Accueil 5 étoiles et rigolade incluse.

Vue sur Charite-sur-Loire et assiette de gratin de pâtes
On ne demande que la Charité – ©Amandine Clément

Ce soir direction l’Italie ! En route pour le Saint-Pa, là où la Toscane flirte avec la Bourgogne. On y découvre les vins de La Charité et les assiettes qui remplissent les sportifs. Tandis qu’Anémone dégaine un blanc pour accompagner son gratin de pâtes au chorizo, Colibri mise sur un rosé bien frais option pizza Margherita (Combo excellent, si si). On a bien mangé, on a trinqué et on est reparties la peau du ventre tendue comme une chambre à air. En roue libre jusqu’aux bras de Morphée.

J3 : De La Charité-sur-Loire à Pouilly-sur-Loire

Buffet petit-déjeuner de l'hôtel et Colibri qui rentre à la chambre
Qui veut du suc ? – ©Amandine Clément

Dernier jour et pas des moindres, on a hâte de voir ce que la Nièvre continue de nous réserver. À commencer par un petit dej’ 5 étoiles signé Pierre. Entre deux mouillettes d’œufs à la coque, il nous raconte l’histoire du Bon Laboureur, une maison familiale qu’il bichonne et qu’il fait vivre avec autant d’amour que d’humour. Ça donne bien envie de revenir en été, histoire de prolonger la discussion autour d’une bière et d’un bon repas maison. Un dernier check-out de sortie par Chewbacca, le gérant (craquant) à quatre pattes et c’est l’heure de reprendre la route.

Colibri devant la Nef de la cathédrale de la Charité
Un nef-fort bien mérité– ©Amandine Clément

Avant de rejoindre Pouilly-sur-Loire, on fait un dernier coucou à La Charité. Pas question de filer sans admirer son patrimoine. Pause carte postale place Sainte-Croix où l’ancienne nef de Notre-Dame-de-la-Charité trône fièrement, vestige d’un temps où on parlait plus latin que vélo électrique. On zigzague ensuite entre les remparts et ruelles cachées qui regorgent d’histoire et de mots. Ici chaque coin de rue à une anecdote a raconté et spoiler : elles valent le détour.

Arrêt sur la piste cyclable, Colibri fouille dans son sac
Où ai-je bien pu mettre ma clé à molette ? – ©Amandine Clément

Cap sur notre dernier vrai coup de pédale du week-end. On se laisse glisser le long de la piste cyclable de la Grande Levée de Napoléon. On traverse la réserve naturelle du Val de Loire, accompagnées par le chant des oiseaux et le calme plaisant des grands espaces.

Assiette de pintade avec légumes et un verre de vin
On est Pouilly gâtées– ©Amandine Clément

Arrivées à Pouilly, on prend la direction du restaurant Le Chai. Une brasserie moderne et cosy au cœur du village. À peine installées, on nous propose un petit verre de Pouilly-Fumé pour se mettre en jambes bouche. Un vin blanc sec qui se fond partout, aussi bon en apéro qu’à table et qui, selon les anciens du coin, soignait même les bobos. D’où son petit surnom « Pouillycilline » (anecdote certifiée par notre serveuse). Au menu : pintade confite, petits légumes croquants et sauce aux champignons, le tout suivi d’une crème brûlée crousti-fondante !

Anémone sent les jarres avec des parfums à l'intérieur
Bouquet garni – ©Amandine Clément

Pour clôturer ce séjour en beauté, rien de tel qu’une visite à la Tour du Pouilly-Fumé pour un voyage olfacto-historico-viticole (rien que ça). On démarre par une expo hyper immersive qui nous plonge dans l’histoire de ce vin d’exception, entre appellations locales, rebondissements et exploitations familiales qui ont la vigne dans le sang.

Une fois bien briefées sur les coulisses du Pouilly-Fumé, notre guide nous dirige vers la cave aux arômes. Un repère sensoriel où notre pif est mis à rude épreuve. On hume, on devine, on se chamaille (gentiment) sur notre odeur préférée, pour se préparer à la dégustation qui nous attend.

L'oenologue explique à Colibri les provenance des vins
Vin sur vingt – ©Amandine Clément

Du premier nez à l’observation, jusqu’au test des papilles, c’est avec des étoiles plein les yeux qu’on apprend toutes les étapes d’une dégustation de vin. Une sélection de 4 vins des deux appellations du coin : Pouilly-Fumé et Pouilly-sur-Loire. On apprend que le Pouilly-Fumé tiendrait son nom des arômes fumés qu’on y retrouve dûs à la présence de silex dans le sol viticole mais peut-être aussi à l’apparence grise du raisin lors de la vendange, à chacun sa théorie ! Après cette expérience, il est l’heure des emplettes à ramener à la maison : on entend déjà le tintement des bouteilles dans le sac et le frottement des cartes postales prêtes à être envoyées.

Colibri regarde l'horizon en attendant le train sur le quai de la gare
Nièvre de plaisanteries, retour à la réalité – ©Amandine Clément

C’est avec un grand soleil, quelques souvenirs dans le sac et dans la tête qu’on rejoint la gare de Pouilly direction la maison. Mission « Invoquer le printemps – premières cyclistes de la saison » accomplie ! Au compteur, près de 200 km parcourus en 3 jours, avec autant d’arrêts apaisants, délicieux et malicieux (coucou les petits chiens). C’est le teint doré, les cuissots en forme et le coeur rempli de rencontres, qu’on peut affirmer que la Nièvre n’a pas fini de nous voir !

Accès

 

Idée budget

Ce qu’il faut apporter

  • 2L par personne pour s’hydrater en chemin
  • Un cuissard de vélo
  • Des sur-vêtements de pluie (suivant la saison)
  • Un sac à dos
  • Crème solaire

Une fois par semaine, le meilleur de Chilowé pour toutes celles et ceux qui aspirent à un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature.