1 nuit en portaledge entre vide et liberté au-dessus d’Annecy

Ce topo en un coup d'oeil

J1 : Annecy au Col des Contrebandiers

En fin d’après-midi, on retrouve Guillaume, notre guide du jour, qui en connaît un rayon sur les aventures verticales puisqu’il en fait son quotidien avec Inax Aventure. Entre deux anecdotes bien perchées, on comprend vite que cette nuit, le sommeil va devoir composer avec la gravité.

Vous l’aurez peut-être compris, on part donc pour une aventure en portaledge ! Pour la faire simple, c’est comme si un jour de beau temps, tu décidais d’attacher le sommier de ton lit à une paroi d’escalade en ayant l’intime conviction que ça serait ta meilleure nuit ! C’est avec un joyeux cocktail d’excitation et d’appréhension qu’on plie les ordis, qu’on prépare nos sacs et qu’on file direction le Mont Baron.

Premier stop au Col des Contrebandiers. C’est là qu’on retrouve Marco, notre deuxième guide qui passera la nuit avec nous. Marco, c’est un peu le puriste, le genre à troquer ses baskets pour ses chaussons dès qu’il voit la moindre face à grimper. Bien entourés, on s’équipe avec nos baudriers Mammut, on prend les deux Portaledges : « On tient à deux là-dessus ?! » demande Ara Fidèle qui s’étonne bien de la petitesse de son lit de ce soir. Puis on entame la marche d’approche direction notre secret spot.

Après quelques kilomètres et un peu de D+ on s’approche de la falaise où les portaledges seront installés. Marco gère la manip’ pendant que Guillaume nous assure pour tenter un rappel d’une dizaine de mètres. On a tous ce petit souvenir d’enfance en cours d’escalade des premiers rappels : un drôle mélange de frissons et nostalgie. Avec le lac d’Annecy en fond de carte postale, on peut dire que c’est de l’expérience contemplative !

On descend donc vers notre lit douillet du soir pendu à la falaise. L’équilibre peut sembler précaire mais une fois qu’on est correctement installé, on s’y sent étonnamment à l’aise ! Perchés comme des Faucons Pèlerins, on se retrouve côte à côte : Ara Fidèle et Patou dans le premier portaledge, Puma Loyal et moi dans le second. On sécurise les affaires tout bien comme il faut parce que… oui, l’inconvénient du vide c’est qu’il ne laisse pas la place aux petits imprévus ! Une fois tout calé, on prend le temps pour profiter du spectacle avec un petit couché de soleil qui termine, lui aussi, sa journée en nous offrant un beau crépuscule.

La grande question (voire inquiétude) de Puma Loyal, c’était : « Mais… c’est comment la food, là-haut ? ». On a lancé les paris : plutôt des choses faciles à manger ? Des aliments froids style sandwich/salade ? Mais nos guides avaient gardé une deuxième surprise, au menu de ce soir… roulement de tambour… fondue ! Oui, une vraie de vraie. Suspendus dans le vide. Le coup double !

Après, ce beau (et bon) gueuleton, on se glisse dans nos sacs de couchage Mammut. Pas de toit, pas de sol, juste les étoiles à regarder en se laissant cueillir par l’air de la montagne. On se couche avec l’impression d’avoir vécu mille journées en une et le privilège de vivre ce moment suspendu sous toutes ses formes !

Dans la nuit, une petite pluie est venue nous dire bonsoir mais on l’a même pas sentie dans nos sacs. On se réveille donc bercés par le chant des oiseaux, le souffle du vent, les premières lueurs du jour, bref en pleine harmonie avec Dame Nature. On est comme des kids après leur première nuit en tente ! Pas la plus confortable (on ne va pas se mentir) mais on donnerait beaucoup pour y retourner dès demain ! On s’attaque ensuite à la descente de notre perchoir. On profite d’un petit déj’ à la fraîche avant de décrocher les portaledges et de refaire nos paquetages pour rejoindre Annecy le pas léger.

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