Après un mois à pédaler entre Chamonix et Athènes, notre baroudeur Boris aurait pu s’accorder une bonne semaine de récup’ à base de siestes et de farniente. Mais non. Pourquoi ne pas traverser la France en stop pour un festoch repéré sur un coup de tête ? Une idée un peu barrée mais pas assez pour décourager Boris ou l’orga qui lui propose un défi : S’il arrive à rallier Cholet en stop en deux jours, billet et bière offert à l’arrivée. Spoiler : défi réussi et la première gorgée de bière n’a jamais eu aussi bon goût.
Les pouces en avant…le festival en arrière !
J’ai trois passions dans la vie : le sport, les aventures itinérantes et les festivals. Dès que j’ai un break entre deux saisons, je fonce. Après 2300 km à vélo entre Chamonix et Athènes, j’avais opté pour un retour bas carbone en mode train-ferry-bus. Trois jours de trajet pour souffler, dormir… et réfléchir à la suite.
Dans le dernier bus retour, mon vélo en soute et Chamonix en ligne de mire pour ma saison d’été, une idée m’a traversé l’esprit : Il me reste une semaine d’inter-saison, je me ferais bien un festoch ! Ni une ni deux, je checke tous les festivals du week-end à venir. Je tombe sur une programmation qui m’emballe : Martin Solveig, Demi-Portion, Soom-T, Eddy de Pretto, L.E.J, Georgio, Synapson, Adèle Castillon… que des artistes pépites mais surtout, celui que je recherchais depuis longtemps : Féfé ! Je regarde la localisation, je dézoome… et bam : c’est sous Cholet, à l’autre bout de la France. Peu importe que ce soit à 900 km, il fallait que j’y aille.
À une heure de Chamonix, mon cerveau vrille : J’ai deux jours, je peux le faire en stop ! Sur un coup de tête, j’envoie un mail à l’orga du festival pour leur proposer un deal : si j’arrive à traverser la France, d’Est en Ouest en 2 jours de stop, est-ce qu’ils peuvent me garder une place à acheter à l’arrivée ? Improbable mais vrai…ils me répondent 10 min après :
Salut Boris !
Hé bah, une sacrée aventure qui t’attend ! J’ai mieux comme idée ! Tu viens tout seul ? Tu filmeras ton parcours ? Si je t’appelle dans 30min, ça te va ?!
L’équipe de l’ASM Festival (C’était le Resp. Comm du festival)
30 minutes plus tard, arrivée à Chamonix et coup de fil passé à l’orga. Leur offre : Si tu relèves le défi en stop et que tu partages l’aventure, on t’offre l’entrée et la bière ! Qu’une chose à faire : leeeet’s gooo ! Je pose mon vélo, balance tout mon barda dans un sac à dos et me prépare pour un nouveau périple. Pas sûr que ce soit la meilleure option pour se reposer après un mois à vélo sous la tente… mais tant pis !
Jeudi matin. Sac à dos prêt, petit-déj au réchaud avec les dernières oranges de Grèce, quelques bonbons à partager avec les conducteurs, une bouteille de génépi pour le symbole… et pouce en l’air au pied l’Aiguille du Midi. Objectif : traverser la France en stop pour être à Cholet vendredi 18h. Tracker GPS Polarstep activé, le festival partage tout mon périple en live sur Insta. Des milliers de personnes suivent l’aventure et moi, je ne réalise toujours pas ce qui est en train de se passer.
Le début est laborieux : trajets sauts de puce, pluie battante, sorties de vallée compliquées. Mais il existe une règle d’or en stop : garder la pêche ! Un pouce mou et une tête d’enterrement et t’es bon pour passer la nuit sur le bas-côté.
Heureusement, je suis d’un naturel ultra-positif. Alors je garde toujours un petit mood joyeux qui attire l’œil des conducteurs. Et ça marche ! La plupart me disent : D’habitude, je ne prends personne en stop, mais là, tu m’as paru sympa. Il faut donner envie de s’arrêter, sourire, bouger, inspirer confiance. Une seule chance de faire bonne impression, le temps d’un regard.
Les deux jours filent à toute vitesse. Pas le temps de souffler, chaque trajet est une nouvelle mission. Chaque conducteur est un univers, une rencontre précieuse. Dans cet espace clos et éphémère, les gens se livrent à cœur ouvert. On partage des tranches de vie, on refait le monde.
Les choix de direction m’ont pas mal fait cogiter. Parfois, mieux vaut accepter un détour et un long trajet, sans garantie de gagner du temps au final. Un pari logistique permanent, mon Vendée Traverse à défaut de faire le Globe. J’ai donc choisi de remonter vers Paris avant de redescendre, plutôt que de traverser la France au milieu. Et puis, il y a ces moments de doute sur le bord de la route. Mauvais spot, 45 minutes à essuyer refus après refus, des regards fuyants, des voitures vides qui filent sans un arrêt… On perd patience, parfois même un peu foi en l’humanité. Jusqu’à LA voiture. Celle qui efface tout, redonne le smile et l’envie d’y croire encore. Toujours le pouce levé, cap sur la Vendée. C’est ça, la stop philosophie (Amel Bent, sors de ce corps).
Le dernier conducteur du voyage était un mec qui avait suivi mon trip sur les réseaux et qui habite au pied du festival. Il est donc l’heure d’ouvrir le Génépi pour célébrer la traversée ! La suite… Impossible de faire 20 mètres sans qu’un festivalier m’interpelle pour me partager tout leur amour, leur bienveillance et me demander un selfie, je m’appelais désormais « le mec en stop ». Ils ont adoré suivre cette dinguerie, vibrer avec moi sur le tracker GPS en se disant : Ce fou va vraiment le faire !
Résultat : 920 km parcourus de Chamonix à la Vendée à l’aide du pouce, 29 heures de stop, 1 nuit sous tente sur une aire d’autoroute, 21 adorables conducteurs (dont 3 poids lourds) et plus de 1347 pouces levés. J’arrive pile une heure avant le début du festoch, le cœur rempli de joie et excité comme une puce.







Votre vie rêvée n’attend que vous !
Tout est parti d’une idée folle, d’un mail et d’un défi. À l’arrivée, un festival entier m’accueille comme si j’étais l’artiste surprise de la prog. Je n’étais pas prêt à recevoir cet océan d’amour, de joie et de bienveillance.
J’en retiens l’entraide, le partage, la folie et la beauté humaine des festivals. Une micro-aventure qui prouve qu’en un week-end, on peut vivre mille vies. Mon bilan en quelques mots : Sortez, écoutez votre cœur, souriez et lancez-vous. Votre vie rêvée n’attend que vous !
Cette idée me trottait dans la tête depuis un moment, mais ce trip en stop a été le déclic : en 2025, je me lance enfin dans un Tour de France des festivals… à vélo ! Le concept est simple : enchaîner un festival chaque week-end pendant trois mois, y participer en tant que bénévole, et passer la semaine à rallier le suivant, en pédalant sur ma maison gravel.
L’objectif sera de montrer que l’on peut vivre et consommer autrement ces événements de joie tout en ayant un impact environnemental réduit, principalement lié aujourd’hui aux déplacements des festivaliers. Y participer de l’intérieur car sans bénévole il n’y a pas de festival. Et partager ma trace pour que tout le monde puisse venir me rejoindre sur la route et rouler ensemble quelques kilomètres.
Une sacrée organisation en amont : trouver les festivals qui s’enchaînent bien en termes de dates et de distance, faire toutes les demandes de bénévolat et garder assez d’énergie entre fête et pédalage. Si ça te parle, tu peux me suivre sur Insta @very.boris.trips : au programme, inspiration à l’aventure et bonne humeur communicative. J’ai déjà hâte de vous croiser sur un festival… ou sur le vélo entre deux.
Pour aller rouler avec Boris: 👉 En savoir plus sur le Tour de France des Festivals


Foire aux questions
- Retour à Cham aussi en stop ? Un peu pour aller à Tours voir Béné puis retour en bus à Chamonix.
- Pas peur d’une mauvaise rencontre ? Tout marche au feeling ! Si on ne sent pas un conducteur, on le remercie et on n’y va pas, il faut savoir s’écouter et refuser une proposition.
- Avais-tu une pancarte ? Non je n’aime pas trop la pancarte, je trouve que ça peut limiter les opportunités. D’une part car les conducteurs voient la destination écrite au dernier moment et c’est souvent trop tard pour qu’ils décident de s’arrêter ensuite. Et d’autre part, si les conducteurs ne vont pas exactement jusqu’à la ville demandée ils peuvent se désintéresser alors que l’objectif est davantage d’avancer dans une direction sans forcément y arriver directement. Ça permet aussi de belles rencontres spontanées avec les personnes qui ont envie de s’arrêter pour partager un bout de chemin.
- Tu fais quoi dans la vie ? Ex-manager en logistique/chef de projets pendant 10 ans, je mène aujourd’hui une vie d’aventures et de saisons depuis bientôt 3 ans en tant qu’animateur ambiance et barman à l’UCPA, une sorte de grande colo sportive et festive pour adultes. Je vous écris ces quelques lignes depuis les Saintes en Guadeloupe, un petit paradis où je suis en saison d’hiver, au soleil sous les cocotiers, avec le rhum et les tortues. Elle est pas belle la vie ?











