Après notre escale chez la Nini Family, on hisse les voiles pour une nouvelle odyssée en famille : direction la tribu Zaï Zaï ! Avant de partir, ils ont entendu la même rengaine en boucle : « Et l’école des kids, vous allez faire comment ? » Leur réponse ? Un grand sourire et un cap bien tracé : le Pacifique. Pas juste une petite virée en mer, non, une vraie expédition, avec deux mini-exploratrices et un bateau qui porte fièrement leur mantra : Zaï Zaï. Résultat ? Non seulement ils ont bravé les vagues et les tempêtes, mais en plus, ils en redemandent ! Accrochez-vous au mat, ce deuxième épisode va vous prouver que famille et aventure font définitivement bon ménage.
La famille Zaï Zaï met les voiles
Salut Chilowé, ici la famille Gahinet ! Nous, notre maison, c’est un bateau : Zaï Zaï. Ça fait 3 ans et demi qu’on navigue avec lui ! À bord, on retrouve Gweno, Anne-Laure et nos deux moussaillonnes, Julie et Cléo. On a largué les amarres en 2021 pour un tour de l’Atlantique, puis rebelote en 2022, direction le Pacifique ! Depuis deux ans, on joue aux Robinsons en Polynésie française, entre les Îles Gambier et les Tuamotu. Des paysages de carte postale, un écosystème fragile mais fascinant… Bref, on kiffe notre vie de pirates écolos !
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Quelle méduse vous a piqué ?
On a pas vraiment eu THE déclic. Ce départ, c’est un projet mûri, discuté, peaufiné… et surtout, un choix qui fait sens pour nous tous les niveaux…
- Un rêve de gosses : dès notre rencontre, on s’est rendu compte qu’on partageait ce même fantasme de grand large. On s’est dit : « Un jour, on larguera les amarres en famille. » Spoiler alert : on l’a fait.
- L’arrivée de Julie & Cléo : Julie et Cléo ont débarqué dans nos vies et, entre deux couches et trois biberons, on s’est demandé : « C’est quoi, notre vrai projet de famille ? » Alors, on a testé la vie à bord pendant un congé mat… avec un bébé d’un mois et un autre d’un an et demi. C’était une super expérience qui a confirmé nos envies.
- Besoin de changer de vie : on a aussi ressenti cette crise écologique et le fait que la situation actuelle était compliquée, qu’on avait besoin de faire une pause et de réinventer notre train et mode de vie assez intense avec peu de temps passé avec nos enfants.
- Le Covid : il est arrivé et là… ça a vraiment été l’accélérateur. Alors, on a rapidement trouvé un bateau et puis Zaï Zaï !
Les moussaillons à l’école de la vie
Quand on est parti la première fois, en 2021, Julie et Cléo avaient 2 et 4 ans, autant dire que l’école, c’était plus « dessins de poissons » que « dictées et divisions ». On a prévenu le recteur qu’on filait à l’étranger, et roule ma poule.
Puis, après notre premier voyage, on a jonglé entre école classique et école flottante. En métropole ou en Polynésie, on a échangé avec les maîtresses, chopé des astuces et ajusté notre programme.
Aujourd’hui, on fait 2h de cours par jour : 1h de français, 1h de maths. On alterne les rôles de profs, parfois l’un parfois l’autre, souvent les deux ou des équipiers de passage, parce que pourquoi pas ? Les filles ont, par exemple, travaillé la Low Tech avec Corentin de Chatelperron ambassadeur Biosphere ou encore le corps humain avec Aourégan Coic Loquen une infirmière. L’école continue aussi bien au-delà des cahiers : compter les poissons, identifier les étoiles, comprendre la marée… Ici, la nature est notre salle de classe géante.
En complément du tronc commun, les filles écoutent beaucoup de documentaires, de podcasts, elles lisent aussi beaucoup. Elles sont passionnées par pleins de choses, elle pose pleins de questions sur les choses qui les intéressent et les entourent.
Pour nous, l’école en bateau c’est une vraie école de la vie, pleine d’apprentissages et de façon différente d’apprendre. On veille tout de même à respecter le tronc commun pour pas qu’elle soit en décalage sur les bases : lire, écrire, compter. On utilise des cahiers recommandés et parfois utilisé par des instituteurs français et on s’adapte au rythme des enfants.
L’école à travers vents et marées
Sur le papier, l’école en bateau, ça fait rêver. En vrai ? Disons qu’on alterne entre « Trop bien, on apprend en regardant les dauphins ! » et « Pourquoi j’ai signé pour être instit et parent en même temps ? ». Mais, ça fait partie de l’aventure, c’est pas linéaire et il y a des hauts et des bas. Heureusement, on n’est pas les seuls à ramer : toutes les familles en voyage galèrent aussi, et ça rassure un peu.
Avant de se lancer, on a discuté avec beaucoup de familles pour se préparer et ça nous a aussi pas mal rassurés sur la suite. Lorsque les enfants réintègrent l’école à terre ça se passe très bien. Ce sont des enfants hyper ouverts, heureux, stimulés par le voyage, ils ont plein de passions et d’envies, pleins de projets et d’idées donc ça, c’est plutôt génial.
On a aussi traversé quelques zones de turbulences, en se demandant parfois si c’était vraiment la meilleure option pour nos enfants. Comme le jour où on a réalisé, un peu tard, que Cléo était gauchère. À force de nous voir, nous trois, faire tout de la main droite, elle a essayé de suivre le mouvement… sauf que ça lui compliquait sérieusement la tâche pour écrire et colorier. On a donc fait escale chez une ergothérapeute, mis en place quelques ajustements, et après trois mois de galères, cap sur la réussite : aujourd’hui, tout roule (ou plutôt, tout écrit) !
Retour d’expériences de vieux loup de mer
L’école en voyage, c’est comme la navigation : chacun trace sa route ! Certains suivent le CNED, d’autres mixent cahiers et explorations, et d’autres encore y vont au feeling. Pas de règle, juste des ajustements en cours de route.
Ce qui nous plaît ? La flexibilité. Pas de pression, pas de cases où se plier, juste un apprentissage qui s’adapte aux enfants et pas l’inverse. Et contrairement aux idées reçues, ici, on ne s’ennuie pas ! Pas d’écrans en boucle, pas de surstimulation, juste du temps pour rêver, inventer, bouquiner, se poser. C’est aussi pour ça qu’on est partis : pour offrir à nos filles cette bulle hors du temps où elles s’émerveillent de tout.
On aimerait bien envoyer par le fond cette idée reçue qu’on s’ennuie sur un bateau (surtout les enfants). En réalité, c’est tout l’inverse ! Elles lisent à fond, dessinent, inventent des jeux, posent mille questions, se passionnent pour tout et surtout, elles apprennent à s’ennuyer – et ça, c’est un vrai superpouvoir. Cette bulle de tranquillité, loin du bruit du monde, c’est aussi pour ça qu’on est partis. Au final, elles se contentent de ce qu’elles ont – et franchement, c’est une richesse qu’aucun trésor de pirate ne pourra jamais égaler !
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A merry life or a short life
Comme disait Anne Bonny, la femme pirate : « A merry life or a short life ». Tout ce qu’on prend aujourd’hui ne sera plus à prendre demain. Cette aventure, on la savoure à fond, et tout ce qu’elle nous apporte est un cadeau. Au fond, on ne peut pas regretter ce qu’on a vécu – alors autant ne pas hésiter une seule seconde.
Pour nous l’aventure ne s’arrête pas là, on va continuer avec un (gros) demi-tour du monde : un an et demi pour rentrer de Polynésie jusqu’en Bretagne, en traçant la route par le Cap de Bonne-Espérance et le détroit de Torres. Une belle aventure qui nous attend… Zaï Zaï
Le récit en vidéo…
Car comme on le dit souvent, des images valent parfois mieux que des mots, on est parti à la rencontre de cette joyeuse tribu à bord de leur bateau Zaï Zaï.
Alouette Débrouillarde
Derrière chaque article Chilowé, il y a un auteur qui vit dehors à sa manière : en crapahutant sur les sentiers, en testant du matos, en rencontrant des passionnés ou en décryptant les tendances. Tous ont un point commun : l’envie de rendre l’aventure accessible et joyeuse.
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