Notre traité de paix pour enfin réconcilier cyclistes et randonneurs
« Et didon, il se croit tout permis celui-là ! » « Ben quoi, t’as cru que c’était le sentier de ton oncle ? » On ne va pas se mentir, entre cyclistes et randonneurs, l’ambiance est parfois tendue. En forêt comme en montagne, la cohabitation peut être difficile et c’est la fête de l’incivilité… Mais pourquoi tant de haine ? Vous allez finir par vous aimer les uns les autres, bazar de crotte ? Chez Chilowé, on pense que les deux pratiques ont plein de choses en commun et on cherche plutôt à apaiser les tensions et proposer des solutions. Alors, on va d’abord essayer de comprendre, puis rappeler les règles officielles et enfin proposer notre traité de paix (à signer et partager sans modération) !
Sommaire
Pourquoi tant de haine ?
Mais oui, pourquoi ? Cela n’aura échappé à personne, l’outdoor a la cote et le nombre de pratiquants explose (c’est pas nous qui allons dire le contraire !). Et puis il y a le matos. D’abord faits pour la ville, les VAE (vélo à assistance électrique) se déclinent désormais en modèles robustes et puissants, parfaits pour gravir les montagnes… Et ajouter un peu plus de monde sur les sentiers. Sauf que le nombre de sentiers, lui, ne bouge pas ! Alors forcément ça coince, surtout dans les endroits les plus fréquentés.
Pour éviter de tous se retrouver à la queuleuleu sur les sentiers, on recommande d’utiliser l’application Komoot. Son planificateur d’itinéraire indique toooutes les voies accessibles en deux roues ou à pied, même celles que l’on connaît moins. Les membres de la communauté partagent également régulièrement leurs bons plans et itinéraires loin des foules.
Au delà de la fréquentation qui croît, cyclistes et randonneurs recherchent des sensations différentes, leurs motivations sont contraires et leurs vitesses incompatibles. Quand les uns aiment l’engagement de la montée, les autres n’attendent que l’adrénaline de la descente. La team marche vient communier avec la faune et la flore (wow regarde, une renoncule de séguier !) et savourer silence et lenteur. La team vélo est là pour le fun, l’excitation, l’aventure, voire le risque.
Alors forcément, on se renvoie la balle. Les marcheurs pensent que les cyclistes n’ont rien à faire là, qu’ils abîment les chemins, dérangent la faune et font peur à tout le monde. Les cyclistes reprochent aux marcheurs d’occuper tout l’espace et de les pointer du doigt (et les cavaliers alors ? Et les moto-cross, hein ?). Mais alors, qui a raison ?
Petit rappel des règles officielles
La rando pédestre
Bonne nouvelle, sur les sentiers balisés, la marche est toujours légalement autorisée. Les balises colorées indiquent la libre autorisation de circuler. Pour les règles de bon sens, suivez la charte du randonneur de la Fédération Française de la Randonnée Pédestre et vous serez peinard. Pas de quoi fouetter un sanglier : il faut respecter les espaces protégés, rester sur les sentiers balisés, nettoyer ses semelles, tenir les chiens en laisse, laisser les animaux et les fleurs tranquilles, rester discret et le dernier mais pas des moindres… partager l’espace avec les autres usagers (même ceux en deux roues).
Avec un guidon entre les pognes, difficile de réprimer sa folle envie de liberté. Mais, mais mais… des lois extraites du code de la route, des transports et du tourisme encadrent la circulation des vélos. En gros, sa pratique est autorisée partout où elle n’est pas interdite par un arrêté (à checker avant de partir, donc). Routes, chemins forestiers, départementaux, communaux, de halage, voies ferrées désaffectées, sentiers de montagne, voies vertes, espaces naturels sensibles, parcs nationaux… le monde (presque) entier appartient à celles et ceux qui pédalent. Très bon à savoir : un triangle accolé à deux ronds rouges marque un sentier VTT. Banzai !
Il existe aussi un code de bonne conduite du VTTiste. Là encore pas mal de bon sens : porter un casque, emprunter uniquement les chemins balisés, respecter le sens des itinéraires, rester maître de sa vitesse, prévoir du matériel de réparation, respecter les animaux, emporter ses déchets et oh surprise : rester courtois avec les autres usagers (même s’ils sont à pied !).
Le traité de paix à partager sans modération
Vous l’aurez compris, personne n’a complètement tort, ni complètement raison. Il n’existe ni bons, ni mauvais randonneurs ; ni bons, ni mauvais cyclistes. Seulement un manque d’information, de communication et donc, de tolérance. Et si on enterrait la hache de guéguerre avec un traité de paix ?
Règle n°1 : Je ne cède pas à la méthode hardcore
Celle qui consisterait à nous séparer, en interdisant les sentiers pédestres aux vélos et vice versa. Chacun sa route, chacun son chemin et pourquoi pas des amendes aussi pendant qu’on y est ? Non, merci, aux restrictions préférons l’éducation.
Règle n°2 : Je me renseigne
Chacun sur la pratique de l’autre, sur ses droits, ses codes, ses mesures de sécurité, ses valeurs. Cela évitera les idées préconçues et les tensions. On parie qu’on n’est pas si différents ? Évidemment, on se renseigne aussi sur les règles de sa propre discipline. Astuce : si vous avez Komoot sur votre téléphone, l’appli vous notifie lorsque vous entrez dans un parc naturel. Des conseils et avertissements sont envoyés afin d’explorer ces zones protégées de manière responsable, sans les endommager ou enfreindre la moindre règle.
Règle n°3 : Je me prépare
Avant de foncer tête (dans le guidon) baissée, on planifie son itinéraire en évitant au maximum les chemins surfréquentés. Là encore, Komoot est le bon allier. L’appli analyse le type de terrain, le niveau de difficulté, la dénivellation, les points d’intérêt et tenez vous bien… le passage des autres utilisateurs.
Règle n°4 : La team pédale s’engage à faire un pas vers les randonneurs
Signalons notre présence grâce à l’avertisseur sonore, à une petite chansonnette ou au cri de notre animal totem. Arrêtons-nous au besoin, quitte à oublier le chrono. N’oublions pas que dans tous les cas, ceux qui marchent sont prioritaires.
Règle n°5 : La team panards s’engage à faire un pas vers les cyclistes
Laissons les pistes de descente réservées aux VTT, aux VTT. Ceci est leur espace de danse, ceci est notre espace de danse. Mettons-nous sur le côté et acceptons leur présence car oui, légalement ils ont le droit de fréquenter les chemins pédestres.
Et surtout, n’oublions jamais qu’à tout moment (dimanche prochain par exemple) nous pourrions bien passer d’une team à l’autre… Alors vive la cohabitation et vive l’aventure en pleine nature !
Pour signer la pétition c’est par ici 👇
[posts_like_dislike id=97780]Heal the world, make it a better plaaaace… Cette petite guéguerre entre randonneurs et cyclistes ne vous rappelle rien ? Nous si. Celle entre skieurs et snowboarders apparue dans les années 80. S’ils ont commencé par se détester, aujourd’hui ils glissent en parfaite harmonie. Depuis que l’espace public est espace public, il a toujours fallu mieux se connaître pour cohabiter. Calèches et automobiles à vapeur, vélocipèdes et tricycles à moteur, montgolfières et ballons dirigeables, radeaux et sous marins, bananes gonflables et flyboard… quand on veut on peut. Et puis comment fera-t-on dans 1000 ans pour vivre avec les voitures volantes, les drones en commun, les taxis flottants et les aérotrains ? Les uns aux autres, on s’a-da-pte-ra !
Une fois par semaine, le meilleur de Chilowé pour toutes celles et ceux qui aspirent à un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature.