Besoin de rien, envie de tout… Parfois, on a tout pour être heureux·se, mais on reste éternellement insatisfait·e. Comme s’il n’y avait plus qu’une marche avant d’atteindre le bonheur ultime, mais qu’à chaque fois qu’on la monte, une nouvelle réapparaît. Caprice d’enfant gâté·e ou réelle malédiction ? L’une des explications seraient que plusieurs d’entre nous se trouvent au dernier niveau de la pyramide de Maslow sur l’échelle des besoins humains. C’est un luxe parce qu’il y a des personnes qui se battent pour manger et avoir un toit, mais ce dernier échelon ne garantit pas pour autant le bonheur. Alors s’il n’y a plus d’étage à monter pourquoi ne pas en descendre quelques-uns pour se concentrer sur les besoins qui comptent vraiment ?
C’est quoi la pyramide de Maslow ?
La pyramide de Maslow n’a (malheureusement) rien à voir avec un grand tas de petits carrés de guimauves. Maslow, c’est le nom du psychologue américain Abraham Maslow. Au XXe siècle, il a concentré ses travaux sur l’accomplissement de soi. Pour lui, l’être humain doit satisfaire un certain nombre de besoins afin d’atteindre son plein accomplissement psychique. Le psychologue a classé et surtout hiérarchisé ces fameux besoins en 5 catégories, aujourd’hui schématisées par une pyramide.
De nombreuses personnes avec un toit, un travail, une famille, de quoi manger et une mutuelle se retrouvent dans la fameuse pointe de la pyramide. Elles devraient donc être heureuses, n’ayant plus qu’à se soucier d’atteindre leur plein accomplissement psychique. C’est pourtant le sentiment d’être bloqué·e qui prédomine parfois. Bloqué·e parce que chaque désir satisfait en entraîne un nouveau, encore plus exigeant et dur à atteindre. Bloqué·e parce qu’on est trop nombreux·se à avoir les mêmes désirs (et qu’on ne peut pas tous gagner au loto). Bloqué·e parce qu’au final, on ne s’épanouit plus.
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Pourquoi on serait heureux·se plus bas ?
Dans sa chanson « Si seul », Orelsan dit : « J’en ai marre d’escalader la pyramide de Maslow ». Et si la solution c’était plutôt de descendre aux deux parties les plus basses : les besoins physiologiques et de sécurité ? Se reconnecter avec nos besoins primaires, c’est renouer avec l’essentiel, se faire du bien à la base et reprendre conscience de ce qui compte vraiment. On a échangé avec Xavier Bourgois, créateur de la chaîne Youtube The Other Life. Depuis 6 ans, il part régulièrement en vadrouille en France avec son van et filme ses aventures en pleine nature.
Loin du torrent agité de la vie urbaine, Xavier Bourgois a dû trouver des solutions pour porter sa nourriture, son eau, dormir au sec, s’orienter… « On prend confiance en soi, on découvre que le confort avait engourdi notre potentiel, notre capacité à être autonome et surtout, on ramène tout ça dans notre vie urbaine après. Cela permet de relativiser sur nos problèmes de citadin occidental. ». Si comme lui, vous vous êtes déjà retrouvé·e bloqué·e 2 jours et demi sur une plage déserte à rationner votre nourriture en attendant que la tempête passe pour reprendre la mer : les petits soucis du quotidien n’en sont plus. Mais surtout, les plaisirs simples reprennent toutes leurs saveurs : se glisser sous une douche chaude, la première bouchée d’un plat cuisiné avec un·e ami·e, s’emmitoufler dans sa couette alors qu’il pleut dehors…
Pour celui qui a décidé de faire de son métier une aventure et de transmettre l’audace de l’aventure aux autres, l’accomplissement personnel ne passe pas forcément par des exploits (comme gravir le Mont Blanc en tongs, ce qui est juste bête). Son état d’accomplissement et de satisfaction survient lorsqu’il rentre de 4 jours de rando pas vraiment planifiée sur le GR20 corse et que tous les aléas ont été gérés. Pourquoi une telle sortie ? « Un soir, avant de me coucher, je me suis dit : imagine aller sur le GR20, seul, en plein hiver ! Et ça pourrait s’appeler un GR20 chaud (un GR vin chaud)». Morale de cette histoire : un bon jeu de mots et une belle rando valent bien une pyramide de Maslow.
Comment on descend les étages ?
Avant de lâcher son logement et son boulot, Xavier Bourgois a été chef de projet dans une agence de comm’ pendant 7 ans. C’est grâce à une rupture conventionnelle qu’il a pu opérer ce virage à 180 degrés. « Changer de vie n’est pas offert à tout le monde. J’ai eu la chance d’avoir 2 ans pour réussir mon pari : passer moins de temps dans un bureau et plus de temps dans la nature. »
L’idée n’est pas forcément de lâcher son appart’ et son job pour s’enfuir sur une île déserte, tout·e nu·e et sans nourriture. Nous, ce qu’on recommande par-dessus tout, c’est d’aller régulièrement se faire des piqûres de nature, mais pas seulement… On peut aussi bousculer nos besoins élémentaires et voir si on y répond de la meilleure façon pour nous, les autres et la Planète. Cela peut passer par le choix d’aliments de qualité : bio, en circuit court et de saison (pour nous, ça devrait d’ailleurs être gratuit). Cela peut aussi être une retraite méditative de 10 jours sans parler pour découvrir les super-pouvoirs de la respiration…
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Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous le sentiment d’être un·e éternel·le insatisfait·e ? Vous le voyez comme un caprice, une malédiction ou au contraire un sacré moteur pour agir ? Vous pensez qu’Abraham Maslow a oublié un étage à sa pyramide ? Dites-le nous à hello@chilowe.com
La Rédaction
Derrière chaque article Chilowé, il y a un auteur qui vit dehors à sa manière : en crapahutant sur les sentiers, en testant du matos, en rencontrant des passionnés ou en décryptant les tendances. Tous ont un point commun : l’envie de rendre l’aventure accessible et joyeuse.
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